- La circulation interfile pour les deux et trois roues était autorisée à titre expérimental.
- Prévue pour être interdite au 1ᵉʳ août, elle a été prolongée jusqu'à la mi-septembre.
- Si la mesure entre effectivement en vigueur après les Jeux olympiques et paralympiques, les conducteurs en infraction pourraient être sanctionnés d'une amende et d'un retrait de points sur leur permis de conduire.
Il n’est pas rare de les voir arriver dans le rétroviseur lorsqu’on stationne à un feu rouge ou quand on est coincé dans les embouteillages. Ils auraient eu tort de s'en priver puisque, jusqu'à présent, les motards étaient autorisés à circuler en interfile, sous certaines conditions. Mais cette flexibilité, prévue initialement jusqu'au premier août, devrait prendre fin à la mi-septembre. Pourquoi et que risqueront-ils s’ils enfreignent l’interdiction ? On fait le point.

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3 ans d'expérimentation
La circulation interfile était autorisée pour les deux et trois roues depuis le 1ᵉʳ août 2021. Cette mesure s’intégrait dans le cadre d’une expérimentation, pour “étudier les conditions dans lesquelles cette pratique pourrait être autorisée, sécurisée et enseignée”, indique la Sécurité routière. Et pour cause, normalement prohibée par le Code de la route, la circulation interfile était souvent pratiquée, malgré tout, par les motards. D’où cette expérimentation, dans vingt-et-un départements, pour une durée de trois ans, afin de voir s’il est opportun de légaliser cette pratique. Plusieurs règles avaient été instaurées pour encadrer la circulation interfile et ainsi assurer la sécurité de tous. Les motards devaient respecter une vitesse de 50 km/h au maximum, avec un différentiel de 30 km/h par rapport aux autres véhicules. De même, ils étaient tenus de reprendre leur place dans les files dès lors que la circulation redevenait plus fluide et que les autres véhicules circulaient à plus de 50 km/h.
À compter de ce 1ᵉʳ août 2024, l’ensemble de ces règles devaient devenir caduques et la circulation interfile interdite, mais l'expérimentation a été prolongée jusqu'à la mi-septembre. Une période de tolérance pourrait être observée ensuite jusqu’à ce que le sort définitif de cette pratique soit rendu, assure le cabinet d’avocats Dehan & Schinazi, spécialisé dans le Code de la route.
Quels sont les risques en cas d’infraction ?
Si la circulation interfile devrait redevenir interdite sur tout le territoire, elle serait alors considérée comme un dépassement dangereux, un non-respect des distances de sécurité, un changement de file non justifié par une modification de direction, ou une vitesse excessive. Ainsi, les motards qui la pratiquent risqueraient une amende pouvant aller de 75 à 135 euros et le retrait de trois à huit points sur leur permis de conduire. Les forces de l’ordre peuvent en effet verbaliser une circulation interfile par plusieurs infractions au Code de la route et la pénalité peut alors être élevée.
En cas de verbalisation, l’usager peut formuler un recours pour essayer d’échapper à sa peine. Il peut en effet nier être l’auteur de l’infraction s’il a fait l’objet d’une verbalisation à la volée. Il devrait alors esquiver la perte de points, mais aura tout de même à s'acquitter de l’amende. En revanche, la verbalisation sera plus difficile à éviter si le conducteur est intercepté sur le fait par un agent de police ou de gendarmerie. Attention également, puisqu’avec cette fin de l’expérimentation, les assurances pourraient refuser de couvrir les accidents dus à la circulation en interfile. À chaque motard de prendre ses responsabilités.