Nahel, 17 ans, a été abattu par un policier mardi matin au volant d'une voiture, à Nanterre (Hauts-de-Seine).Sa mort a entraîné de nombreuses réactions, et relancé le débat sur les refus d'obtempérer.Qui était-il ?
Un drame qu'Emmanuel Macron qualifie "d'inexcusable". Mardi matin, à Nanterre, un jeune automobiliste de 17 ans a été tué par un tir de policier après un refus d'obtempérer. Sa mort a entraîné une vague de violences dans plusieurs villes, et suscité de vives réactions, tandis que le gouvernement appelle à déterminer "la vérité" au plus vite. Depuis, de nombreux messages en soutien à la famille de la victime ont été postés.
Né en 2006, Nahel habitait dans cette ville des Hauts-de-Seine. Il vivait seul avec sa mère, d'après des propos tenus dans la nuit de mardi à mercredi sur le live Instagram d'Assa Traoré. "J'ai perdu un enfant de 17 ans, j'étais toute seule avec lui, ils m'ont enlevé un bébé", y déclare sa mère, très émue. "C'était encore un enfant, il avait besoin de sa mère."
D'après les avocats de la famille, Nahel n'avait aucun casier judiciaire. Selon nos informations, le traitement d'antécédents judiciaires (TAJ), ce fichier qui recense notamment les personnes mises en cause et les victimes dans les affaires pénales, fait état d'une quinzaine de faits, dont quatre refus d'obtempérer (le dernier remonte au mois dernier). Nahel gagnait aussi sa vie, selon son avocat, en étant livreur. Il pratiquait le rugby à XIII.
Ces derniers temps, "il avait entamé un parcours d'insertion" auprès d'Ovale Citoyen, pour "construire un nouvel avenir", indique cette association qui entend faire du sport "un outil de lutte contre toutes les formes de discriminations". Son président, Jeff Puech, évoque auprès du Parisien un "gamin qui s'est servi du rugby pour s'en sortir". "C'était quelqu'un qui avait la volonté de s'insérer socialement et professionnellement, pas un gamin qui vivait du deal ou se complaisait dans la petite délinquance", assure-t-il. "C'était un garçon respectueux, poli, gentil. Je connais bien sa maman, elle est outrée, elle n'a plus de force, au plus bas", raconte à notre équipe, un habitant de Nanterre.
Sa mère a annoncé l'organisation d'une marche blanche ce jeudi, 48 heures après le drame. Celle-ci doit se tenir devant la préfecture des Hauts-de-Seine, à proximité du lieu du tir.