Alors qu'une partie de l'opposition estime qu'Emmanuel Macron a été "mal élu" et que sa réélection ne le rend pas légitime, Roselyne Bachelot a accusé ce jeudi sur LCI les auteurs de ces critiques de jouer un "jeu dangereux".La "restauration de la démocratie (...) ne concerne pas seulement les politiques, il faut que chacun des corps intermédiaires" s'empare de la question, a estimé la ministre de la Culture.
Jean-Luc Mélenchon assure qu'Emmanuel Macron est le président de la République "le plus mal élu" de la Ve République. Avant le premier tour, alors que la campagne a été perturbée et que le président-candidat refusait de débattre avec ses adversaires, le président LR du Sénat Gérard Larcher questionnait la "légitimité" d'Emmanuel Macron s'il était réélu. Autant de critiques qui ne plaisent pas à la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, invitée de la matinale de LCI ce jeudi.
"C’est un jeu dangereux. Je ne peux que regretter cette distorsion des principes démocratiques et du vivre-ensemble", a-t-elle déclaré. "Il est partagé par d'autres personnalités de façon assez étonnante. Quand j'entends les paroles d'un homme modéré comme Laurent Berger, qui invite à revisiter le débat démocratique, je suis prête à l'entendre, mais il faut que chacun balaye devant sa porte", a-t-elle ajouté, citant la tribune du secrétaire général de la CFDT qui exhorte Emmanuel Macron à entendre ceux qui ont voté pour lui sans le soutenir et lui demande d'associer le plus grand nombre à ses décisions.
"Il y a une disparition des corps intermédiaires qui mérite d'être soulignée. Quand seulement 10% des Français sont syndiqués, on a envie de dire au monde syndical que la restauration de la démocratie ne concerne pas que le monde politique. (...) Il faut que chacun des corps intermédiaires se pose des questions", a-t-elle précisé.