VIDÉO - Jeune de 17 ans tué après un refus d'obtempérer : 24 interpellations à Nanterre, les images d'une nuit de tensions

par I.N avec le service police-justice de TF1-LCI et AFP
Publié le 28 juin 2023 à 7h48, mis à jour le 28 juin 2023 à 9h41

Source : TF1 Info

Quelques heures après la mort d'un adolescent tué par la police, à Nanterre, des violences ont éclaté dans la ville des Hauts-de-Seine.
De nombreux incendies ont été déclarés dans le quartier du Vieux-Pont, et du mobilier urbain a été détruit.
Selon la préfecture de police, 24 personnes ont été interpellées.

Des violences ont éclaté mardi soir et durant une partie de la nuit à Nanterre, quelques heures après la mort d'un jeune automobiliste de 17 ans, tué par un tir de police après un refus d'obtempérer. Le drame, qui a relancé la controverse sur la réponse des forces de l'ordre dans ces situations et suscité de vives réactions politiques, s'est produit mardi matin près de la station de RER A Nanterre-Préfecture, en banlieue parisienne.

Un événement qui a suscité une vive émotion à Nanterre, où le jeune homme habitait. Dès le début de soirée, des tensions ont éclaté entre habitants et forces de l'ordre dans le quartier du Vieux-Pont, à l'ouest de cette ville des Hauts-de-Seine. D'après nos journalistes sur place, de nombreux incendies ont été déclarés, des voitures et du mobilier urbain ont été brûlés, ainsi qu'une école de musique. Des abribus ont aussi été détruits. Selon un bilan de la préfecture de police à TF1-LCI à 7h ce mercredi, 24 personnes ont été interpellées. Un bilan porté à "31" vers 9h, indique le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, "quasi essentiellement dans les Hauts-de-Seine".

Un refus d'obtempérer est puni par la loi. Mais est-ce puni jusqu'à mourir ?
Un habitant de Nanterre

Les habitants du quartier, eux, sont excédés. "Un petit jeune qui meurt pour un refus d'obtempérer... Ce n'est pas un braquage. D'accord, c'est puni par la loi. Mais est-ce puni jusqu'à mourir ?", déplore l'un d'eux (voir vidéo en tête de cet article). "C'est de la haine, de la tristesse et du dégoût", abonde un autre. "Nous avons beaucoup de crainte et du désespoir", renchérit un membre de la vie associative du quartier. "Nous essayons de parler aux jeunes et de les calmer..."

À Nanterre, le calme est revenu peu à peu à partir de 4h ce mercredi. Mais les tensions se sont propagées à d'autres communes de la région parisienne. D'après la préfecture de police, des "incidents très sporadiques" ont éclaté à Asnières, Colombes, Suresnes (Hauts-de-Seine), Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). À Mantes-la-Jolie (Yvelines), la mairie annexe, dans le quartier du Val Fourré, a été incendiée, selon la police. Le bâtiment est détruit.

Des violences dans plusieurs régions

Des épisodes de violences urbaines ont également éclaté à Mulhouse (Haut-Rhin), Dijon (Côte-d'Or) ou encore Bordeaux (Gironde). Au total, "24 policiers ont été blessés, et une quarantaine de véhicules brûlés", d'après le ministre de l'Intérieur, qui précise que "1200 policiers et gendarmes ont été dépêchés pour maintenir l'ordre public".

Les circonstances précises du drame, elles, restent toujours à déterminer. Dans un premier temps, des sources policières avaient affirmé qu'un véhicule avait foncé sur deux motards de police. Mais une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre un des deux policiers tenir le conducteur en joue, avant de tirer à bout portant lorsque la voiture redémarre. On y entend "tu vas te prendre une balle dans la tête", sans que l'on puisse attribuer cette phrase à quelqu'un en particulier. La voiture a fini sa course quelques dizaines de mètres plus loin, encastrée dans un poteau, et la victime est décédée peu de temps après.

Une enquête a été ouverte pour refus d'obtempérer et tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique. Une autre enquête, ouverte pour homicide volontaire par personne dépositaire de l'autorité publique, a été confiée à l'IGPN (Inspection générale de la police nationale), la police des polices.

L'avocat de la famille de la victime, Me Yassine Bouzrou, a annoncé deux plaintes "ces prochains jours". L'une visera l'auteur du tir pour homicide volontaire et son collègue pour complicité ; une seconde pour faux en écriture publique. Le policier soupçonné du tir mortel, âgé de 38 ans, a été placé en garde à vue pour homicide volontaire.


I.N avec le service police-justice de TF1-LCI et AFP

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