La quatrième (et dernière) "super lune" de l'année a lieu dans la nuit de vendredi à samedi.Ce phénomène régit par la mécanique céleste est l'occasion d'admirer l'astre lunaire sous son plus beau jour !Mais qu'y a-t-il de si spécial dans une "super lune" ? On vous explique tout ce qu'il faut savoir.
C’est un événement cosmique qui survient seulement trois à quatre fois par an, dont les amoureux de ciel étoilé ne se lasse pas, même s'il a le don de hérisser les poils des astronomes ! Et pour cause, l’inventeur du concept n’est pas un scientifique. Mais un astrologue. Richard Nolle, c’est son petit nom, utilise l'expression "super lune" pour la première fois en 1979 dans un article publiée dans Dell Horoscope, une revue américaine dédiée à l’astrologie. Selon la définition qu’il y donne, une "super lune" se produit quand une pleine lune ou nouvelle lune (ce qui correspond au moment où le Soleil, la Terre et la Lune sont tous alignés, ndlr) coïncide avec le passage de l'astre au plus proche de la Terre, avec une marge d'erreur de 10% et dans un intervalle de vingt-quatre heures.
Pour bien comprendre, la Lune tourne autour de la Terre en suivant une ellipse, un ovale qui la rapproche et l'éloigne de la Terre au fur et à mesure qu'elle fait le tour de notre planète. De ce fait, la distance qui sépare les deux astres oscille entre 356.355 kilomètres (au moment de son périgée) et 406.725 kilomètres (au moment de son apogée) lors d'un cycle lunaire.
Les astronomes n’ont évidemment pas attendu Richard Nolle pour attribuer un nom à ce phénomène. Le terme reconnu officiellement est un périgée-syzygie, mais beaucoup lui préfère celui de pleine lune au périgée. Évidemment, c'est un peu moins clinquant ! Rien d'étonnant, donc, à ce que l'expression "super lune" se soit finalement imposée, y compris dans les médias spécialisés. Même l'agence spatiale européenne (Esa) et l'agence spatiale américaine (Nasa) l'utilisent aujourd'hui !
Le concept de "super lune" n'a pas de définition officielle. Depuis 2020, le magazine américain Sky and Telescope, une référence outre-Atlantique, a choisi de parler de "super lune" uniquement quand l’astre se trouve à une distance inférieure ou égale 358.884 kilomètres, tandis que timeanddate.com, un site norvégien spécialisé dans les phénomènes astronomiques, a fixé la limite à 360.000 kilomètres, pour plus de simplicité. Pour la Nasa, ce n'est pas tant la distance qui sépare les deux astres qui comptent lors d'une "super lune". "Ce terme privilégie l'alignement géométrique Soleil-Terre-Lune et permet de situer le périgée dans une période plus large que l'instant réel du périgée (jusqu'à environ deux semaines, soit près de la moitié de l'orbite de la Lune)", peut-on lire sur son site internet.
Quand la Lune apparaît plus brillante et plus grande
Outre la mécanique céleste, ce phénomène est aussi une bonne occasion d'observer la Lune sous son meilleur jour. En effet, comme l'explique la Nasa, lors d'une super lune, bien que la luminance de sa surface reste la même, son disque est jusqu'à 30% plus brillant et jusqu'à 14% plus grande qu'au moment où elle est la plus éloignée de la Terre lorsqu'on l'observe. La différence est facilement perceptible avec un instrument d'observation, comme un appareil photo ou une lunette. Mais il est quasiment impossible, en revanche, de le distinguer simplement à l'œil nu. Pourtant, de nombreux observateurs insistent sur le fait que la lune leur semble plus grosse. Cela est probablement dû aux observations effectuées peu après le coucher du soleil, lorsque la Lune apparaît près de l'horizon, ce qui peut donner cette illusion. L'image ci-dessous en est un bon exemple.
Légende : d'après vous, sur ces deux images, laquelle est une super lune ? La réponse, ce sont les deux ! Ces clichés ont été capturés lors de la nuit de la super lune des 13 et 14 novembre 2016, comme l'explique la Nasa. À gauche, l'image a été prise après le lever de la lune, lorsqu'elle était plus proche de l'horizon, alors qu'à droite, la Lune était très haute dans le ciel.
Peut-elle déclencher une catastrophe naturelle ?
Des théories fumeuses laissant entendre que certaines catastrophes naturelles auraient été provoquées par une "super lune" circulent sur le web. En 2016, alors qu'il y avait une super lune, un tremblement de terre de magnitude 7,5 a frappé la Nouvelle-Zélande. Idem en 2020, cette fois-ci, en Iran. Des médias avaient alors spéculé sur le rôle qu'aurait pu jouer l'astre dans le déclenchement de ces séismes. Ces élucubrations émanent du concept de "stress géophysique" qui a été développé à l'époque par l'astrologue Richard Nolle. Les scientifiques ont constaté que la force de marée est légèrement plus importante lors d'une "super lune". Toutefois, la différence ne dépasse pas quelques centimètres. Pas de quoi déclencher un cataclysme, vous l'aurez compris !