Prêts immobiliers : que va changer la hausse à 5% du taux d'usure au 1er juillet ?

Publié le 29 juin 2023 à 16h51, mis à jour le 29 juin 2023 à 17h38

Source : JT 20h Semaine

Le taux plafond pour les nouveaux crédits immobiliers va dépasser 5% au 1er juillet pour les prêts à taux fixe d'une durée de 20 ans et plus.
Une évolution qui aura un impact à double-tranchant.
Si les banques vont retrouver une marge pour prêter, les futurs emprunteurs devront payer plus cher leur crédit immobilier.

Un geste qui pourrait contribuer à soutenir un marché à la peine. Le taux d'usure, qui fixe le plafond pour les nouveaux crédits immobiliers, va être relevé de 4,68% à 5,09% au 1er juillet pour les prêts à taux fixe d'une durée de 20 ans et plus, selon un décret publié, jeudi 29 juin, au Journal officiel. Un record depuis 2014, si on s'en réfère aux données de la Banque de France. 

Fixé par la Banque centrale sur la base des taux pratiqués par les banques, ce taux plafond, qui comprend l'ensemble des frais d'un prêt immobilier, dont le taux de crédit, assurance emprunteur et d'éventuelles commissions des courtiers, est destiné à protéger l'emprunteur contre le surendettement. Auparavant calculé tous les trimestres, il est depuis le 1er février actualisé mensuellement, le système précédent étant jugé trop lent pour s'adapter au resserrement rapide de la politique monétaire.

"Mieux vaut un crédit plus cher que pas de crédit du tout !"

Pour rappel, il y a autant de taux d'usure que de types de crédits. Ainsi, pour un emprunt inférieur à 10 ans, le taux maximum légal d'un crédit immobilier passera le 1er juillet à 4,11% (contre 3,99% actuellement) et celui pour un emprunt entre 10 et 20 ans à 4,84% (contre 4,45% en juin). Le passage de ce seuil de 5% intervient alors que le secteur de l'immobilier se trouve dans une situation inédite depuis des années, confronté à une hausse des taux et à un ralentissement du marché.

Cette hausse n'est "pas véritablement une surprise", a commenté auprès de l'AFP Olivier Lendrevie, président de Capfi. Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux, a insisté sur son "ampleur importante", avec une hausse de 0,4 point contre environ 0,2 les premiers mois de l'année. Par conséquent, les banques devraient adapter leur barème à ce nouveau taux, et donc renchérir le prix du crédit. "Cela devrait permettre le retour de certains établissements" qui depuis un an ne prêtent plus, sauf aux plus aisés, a-t-elle jugé. Ils vont ainsi retrouver une marge de manœuvre pour prêter aux ménages, qui a contrario devront emprunter plus cher. "Mieux vaut un crédit plus cher que pas de crédit du tout !", a assuré sur Twitter Maël Bernier. 

Depuis quelques mois, obtenir un prêt relève en effet du parcours du combattant. Outre le volume de crédits accordés en chute libre pour les banquiers, mais en phase de normalisation après des années fastes, les taux de crédit (cette fois-ci hors assurance et frais annexes) ont fortement augmenté, passant de 1,12% en janvier 2022 à 2,87% attendus en mai 2023, selon la dernière estimation de la Banque de France, ce qui a une incidence considérable sur le coût du crédit.


La rédaction de TF1info

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