Apprentissage dans l’artisanat : "Ce qui compte, c’est que l’apprenti soit dans l’épanouissement"

par TF1 Info Supplément
Publié le 1 février 2022 à 10h02, mis à jour le 1 février 2022 à 17h58
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Apprentissage dans l’artisanat : "Ce qui compte, c’est que l’apprenti soit dans l’épanouissement"
Source : CMA / DR

Chaque année en France, 110 000 jeunes sont formés aux métiers et l’artisanat. Ils peuvent ainsi dès 16 ans apprendre un métier tout en bénéficiant d’un contrat d’alternance rémunéré.
Pour les entreprises artisanales françaises, l’apprentissage constitue une formidable opportunité pour la transmission des savoir-faire.
Exemple concret dans une entreprise du Vaucluse.

Artisan ébéniste et créateur de meubles sur-mesure au sein de son entreprise Mélodie du Bois à Cavaillon, Maxime Crobe est également maître d’apprentissage. Passionné et pédagogue, il a trouvé en Maxime Delrieu, actuellement en 2e année de CAP ébéniste au Campus URMA PACA d'Avignon, un apprenti motivé… du même bois que lui ! Rencontre croisée entre le maître et l’apprenti…

Depuis combien de temps accueillez-vous des apprentis dans votre entreprise ?

Maxime Crobe : Depuis le début, en 1993, j’ai toujours accueilli des jeunes en apprentissage avec le CFA ou en contrat d’alternance. Former s’inscrit dans ma ligne de conduite.

Sur quels critères les choisissez-vous ? 

MC : Très souvent, ils arrivent à 14-16 ans du collège ou du lycée pour un stage-découverte. J’observe leur évolution dans l’espace de la zone de fabrication, leur intégration et leur travail en l’équipe… Je me méfie de l’éblouissement (qui peut être un feu de paille) et m’accorde toujours quelques jours supplémentaires pour arriver à ma décision définitive, car chacun évolue à son rythme. L’expérience me prouve qu’il n’y a rien d’arrêté : certains se révèlent plus tard quand on les stimule et qu’un processus de confiance se déclenche.

Je laisse une grande liberté à mes apprentis et stagiaires
Maxime Crobe

Pourquoi avez-vous choisi l’apprentissage dans l’entreprise de Maxime Crobe ? 

Maxime Delrieu : Auparavant, j’étais dans l’informatique, mais ça ne me plaisait pas du tout : il me fallait un métier manuel. Comme j’ai toujours aimé le bois, j’ai fait des recherches d’alternance autour de chez moi, parce que j’avais envie de travailler tout de suite en entreprise. J’ai adoré ses créations sur son site Internet, alors j’ai postulé pour un stage d’une semaine et demie qui s’est très bien passé : je n’avais plus envie d’aller ailleurs ! Ce qui est bien ici, c’est qu’il y a juste le patron et moi : il me forme directement en m’expliquant ce qu’il faut faire ; je réfléchis au pourquoi du comment… et j’avance beaucoup plus vite. 

Comment se déroule l’apprentissage à vos côtés ?

MC : Je laisse une grande liberté à mes apprentis et stagiaires. Je les investis dans des missions (et non pas dans des corvées !) en mettant l’accent sur la responsabilité qui est la nôtre de travailler pour des clients : notre métier s’effectue d’ailleurs à l’atelier comme dans le foyer de nos clients.

Comme je suis concepteur de meubles, je montre l’intérêt de faire de la création en les impliquant, quel que soit leur niveau lorsqu’ils arrivent. Je suis là pour les guider, pour les rendre responsables et qu’ils s’accomplissent au mieux en tant que futurs professionnels. Mais je leur fais partager aussi mes moments de doute en toute transparence, quand j’ai besoin de leur éclairage. Ce qui compte, c’est que l’apprenti soit dans le bonheur, l’épanouissement ; qu’il y ait une belle rencontre avec son employeur sur une longue durée.

J’apprends davantage en entreprise : on est dans le vif du sujet !
Maxime Delrieu

Comment s’effectue la partie alternance en CFA ? 

MD : Une semaine par mois, je suis en cours. J’étudie l’histoire de l’art, le design, le fonctionnement des machines, le dessin technique — très utile pour réaliser les assemblages de précision de meubles à partir des plans. Mais j’apprends davantage en entreprise : on est dans le vif du sujet ! Ce n’est pas que de l’ébénisterie : j’apprends à décaper, à peindre et vernir pour qu’un meuble soit beau. Et l’on fait de tout : meuble moderne, restauration ou relooking de meuble Louis XV… Cela me plaît à chaque fois de suivre le projet de A à Z, du choix des planches chez le fournisseur à la pose.

Vous projetez-vous après l’apprentissage ? 

MD : Après mon CAP, je voudrais continuer avec un BTS et plus tard, pourquoi pas, créer mon entreprise.

Songez-vous à la transmission de votre entreprise via vos apprentis ? 

MC : J’arrive à un âge où j’y pense, en effet, même si je ne suis pas trop pressé : j’ai encore de l’énergie et envie d’aventure. La Chambre de Métiers et de l’Artisanat de ma région m’accompagnera dans cette démarche parce que je n’ai pas envie que cela s’éteigne.

Pour plus d’informations : rendez-vous sur artisanat.fr ou dans la CMA la plus proche de chez vous


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