Les grands-parents ne trouvent pas toujours leur place car une naissance redessine les contours de la famille.Bien que leur aide soit précieuse, notamment pour garder les enfants, certains grands-parents font preuve de toxicité.Les paroles blessantes ne sont pas sans conséquence sur le bien-être des petits-enfants.
Les grands-parents sont majoritairement satisfaits des liens qu'ils entretiennent avec leurs descendants. Selon un sondage Ifop publié en 2021, 94% des grands-parents se sentent heureux lorsqu'ils pensent à leurs relations actuelles avec leurs enfants ou petits-enfants.
Pourtant, tout n'est pas si simple. "C'est un art de devenir grands-parents", considère Michèle Bromet-Camou, psychologue clinicienne et auteure de l'ouvrage Guérir de sa famille et enfin vivre sa vie, sur France Bleu. Certains grands-parents dépassent les limites avec des comportements inadaptés.
Pourquoi les phrases maladroites sont-elles à proscrire ?
Prononcées par des grands-parents, des phrases maladroites comme "Tu devrais perdre du poids", "Ton frère est plus grand que toi", "Tu serais plus jolie avec les cheveux longs" peuvent être blessantes. Dans le Huffington Post, Ann-Louise Lockhart, psychologue pédiatrique, explique que ces commentaires "peuvent créer un environnement dans lequel les petits-enfants se sentent mal à l'aise ou en insécurité".
Il vaut mieux être conscient de l'impact de ses mots afin de ne pas blesser un enfant ou un adolescent. Les remarques désobligeantes sur l'apparence physique peuvent conduire à une mésestime de soi. "Les commentaires durs de grands-parents (…) sont souvent mémorisés et répétés", ajoute la spécialiste.
Les phrases acerbes sur les habitudes alimentaires comme "Tu n'as pas touché à ton assiette" ou "Tu manges trop" ne sont pas sans risques sur la santé physique et mentale. Elles "peuvent inciter les enfants à adapter leur comportement alimentaire en fonction des remarques ou du point de vue d'autrui (…). Cela peut également déclencher des sentiments de honte", estime Andrea Dorn, psychothérapeute, dans le Huffington Post. Plutôt que de s'intéresser au physique, les deux spécialistes conseillent aux grands-parents de poser des questions à leurs petits-enfants sur leurs centres d'intérêt et leurs activités.
Grands-parents toxiques : sont-ils trop envahissants ?
"On ne fait pas comme ça" ou "Tu devrais faire autrement" sont des petites phrases qui révèlent un caractère toxique. Selon le sondage Ifop, 44% des grands-parents le disent lorsqu'ils désapprouvent la manière dont les enfants élèvent les petits-enfants. De leur côté, 30% des parents sont agacés lorsqu'ils sont repris par leurs parents sur leur manière d'éduquer.
Trop présents, envahissants, intrusifs et/ou culpabilisants… les grands-parents toxiques "vont essayer de faire avec leurs petits-enfants ce qu'ils n'ont pas pu ou ce qu'ils n'ont pas su faire avec leurs propres enfants", résume Michèle Bromet-Camou sur France Bleu. Des conflits peuvent naître car "la place des grands-parents n'est pas d'annuler la place des parents", poursuit-elle.
Certains grands-parents interpellent directement leurs petits-enfants avec des commentaires comme "Tes parents ont tort à propos de…". Dans le Huffington Post, le psychologue clinicien Ryan Howes conseille aux grands-parents de "laisser les petits-enfants en dehors de ça" car cela peut susciter chez eux de la honte. Dans Psychologies, Nancy de La Perrière, psychologue et vice-présidente de l'École des grands-parents européens, recommande aux grands-parents d'éviter les critiques à l'encontre des parents. Selon elle, il est préférable de"passer son temps à les féliciter, sans les juger".