Début mars, des images satellite de cet immense convoi russe en direction de Kiev avaient sidéré les observateurs.Puis la colonne gigantesque s'était immobilisée, tandis que l'offensive freinait aux portes de la capitale ukrainienne.On apprend aujourd'hui qu'une trentaine de soldats ukrainiens auraient suffi à bloquer ce cortège militaire.
La gigantesque colonne militaire russe aurait été arrêtée "grâce au travail de seulement trente personnes". Pour le lieutenant-colonel ukrainien Yaroslav Honchar, qui dirige l'unité spéciale de reconnaissance aérienne Aerorozvidka, c'est une fierté : ainsi qu'il l'a expliqué au journal britannique "The Guardian", c'est une équipe réduite de spécialistes qui aurait mis en déroute un cortège russe de près de 60 kilomètres de long.
Une semaine après le début de l'offensive, des photos satellite, diffusées par la société de technologie spatiale Maxar, avait révélé cet immense convoi de véhicules militaires russes, qui se dirigeait vers Kiev, et levait les derniers doutes quant aux intentions de Vladimir Poutine. Mais peu après, ce cortège semblait toujours figé, et les troupes russes qui avaient très vite atteint les faubourgs de Kiev, étaient freinées dans leur élan.
Quads, lunettes de vision nocturne, et drones
Pour Yaroslav Honchar, c'est un commando d'une trentaine d'hommes, véhiculé sur des quads et équipé de drones, qui aurait stoppé net l'offensive russe en direction de la capitale ukrainienne. En opérant de nuit grâce à des lunettes à infrarouge, et en se déplaçant sur les bas-côtés de la route depuis Tchernobyl, les militaires ukrainiens auraient atteint la tête du convoi russe à Ivankiv. Ils auraient détruit les premiers véhicules à l'aide de charges explosives larguées par drones, et ainsi paralysé l'ensemble du cortège.
Selon ce scenario toujours, avant que les Russes ne démantèlent finalement leur convoi pour des unités plus petites et plus mobiles, les hommes de l'unité Aerorozvidka avaient déjà réussi à les couper de leur chaîne d'approvisionnement, créant un enlisement du cortège qui avait coupé net l'élan de l'offensive militaire sur Kiev. Un mois après, l'armée russe s'est même retirée ce lundi du siège stratégique d'Irpin, dans la banlieue de la capitale, et Moscou promet une "diminution radicale" de son activité militaire dans la région. L'Histoire devra déterminer, plus tard, si ce tournant dans la guerre était dû à un revirement stratégique russe, ou à l'insolence d'une poignée de soldats ukrainiens.