Pierre Palmade placé en détention provisoire : quelle prise en charge ?

Publié le 27 février 2023 à 15h26

Source : TF1 Info

La cour d'appel de Paris a décidé lundi le placement en détention provisoire de Pierre Palmade.
Victime d'un AVC samedi, l'humoriste devrait toutefois bénéficier d'une prise en charge adaptée.
L'ex-directeur des prisons de Fresnes et de Fleury-Mérogis nous éclaire sur ce point.

Quelle prise en charge pour Pierre Palmade en prison ? Jusque-là assigné à résidence à l'hôpital, après le grave accident de la route qu'il a provoqué le 10 février sous l'emprise de la cocaïne, l'humoriste va être placé en détention provisoire, tel que l'a ordonné la cour d'appel de Paris ce lundi.

Hospitalisé jusque-là à Villejuif dans le Val-de-Marne, ce dernier a été victime d'un accident vasculaire cérébral samedi en fin de journée, entrainant son transfert à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre. Le moment de son placement en détention provisoire dépendra donc de son état de santé. Selon nos informations, le centre pénitentiaire de Fresnes, qui dispose de 80 lits d'hospitalisation dans le Val-de-Marne, gère le mandat de dépôt.

"Surveillance par rapport à certains risques"

"Le rôle de l'administration pénitentiaire, c'est de faire exécuter une décision judiciaire dans les meilleures conditions possibles avec les moyens à sa disposition", résume Joaquim Pueyo, ex-directeur des prisons de Fresnes et de Fleury-Mérogis sur LCI, évoquant dans cette affaire "deux statuts" pour le détenu, à savoir celui "de malade et de personne qui a commis des faits pour lesquels il a été mis en examen".

"Concernant les soins, ils dépendent des hôpitaux et, dans certains établissements, il y a des centres spécialisés d'accompagnement et de prévention notamment pour tout ce qui concerne l'alcoolisme ou les drogues", poursuit Joaquim Pueyo, évoquant "des prises en charge adaptées qui peuvent être faites". Mais, ajoute-t-il, "dans un premier temps l'urgence c'est la surveillance par rapport à certains risques et c'est dans les premières heures que cela se passe lorsqu'une personne est écrouée et en détention provisoire". 

Et de détailler : "Il y a plusieurs risques quand une personne arrive en prison, il y a le risque suicidaire qu'on ne peut pas écarter, c'est pour cette raison que les personnes qui sont écrouées et détenues sont placées dans un service à l'accueil de façon à ce qu'elles soient examinées et consultées par un médecin psychiatre et également entendues par une équipe pluridisciplinaire avant de l'affecter dans une aile de la détention".

"Même protocole pour tous les arrivants"

Quid de la médiatisation de l'affaire ? "On a des cas multiples de ce genre de personnes malades écrouées ou après des faits médiatisés", explique encore l'ex-directeur de prison. "Il est évident que quand il s'agit d'une personne qui a fait l'objet d'une grande médiatisation l'attention est peut-être différenciée", concède-t-il, précisant que "dans les gros établissements il y a parfois des unités spécifiques dans lesquelles il y a une surveillance plus fine pour que le détenu soit protégé de lui-même et de son environnement". 

Face à ces risques, "quand une personne est écrouée pour la première fois [...] il y a tout un protocole appliqué au niveau de la surveillance, de la prise en charge médicale, éducative",  insiste Joaquim Pueyo en affirmant que ce dernier est "le même pour tous les arrivants".

"Mêmes soins que dans un hôpital civil"

Alors que Pierre Palmade pourrait être transféré au sein de l'unité médicale de la prison de Fresnes à l'UHSI de l'hôpital parisien de la Salpêtrière, Bruno Megarbane, chef du service de réanimation à l'hôpital Lariboisière à Paris, nous éclaire à son tour sur les conditions de cette prise en charge. "Dans certaines prisons, il existe des services d'hospitalisation avec un personnel médical et paramédical à disposition. C'est un hôpital donc, théoriquement, il peut y être donné des soins de même niveau que dans un hôpital civil", souligne-t-il.

"Malgré tout dans une telle structure, il n'y a pas accès à des spécialistes aussi nombreux donc en cas de complications, d'urgence réanimatrice, les spécialistes correspondants n'existent pas sur place donc il faudra transférer monsieur Palmade vers un établissement capable d'apporter des soins supplémentaires adaptés", prévient-il.


Audrey LE GUELLEC

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