Cinq millions de Français bénéficient de titres-restaurant, mais les contraintes sont nombreuses et beaucoup accumulent des soldes inutilisés.Le gouvernement va lancer des discussions pour présenter une réforme avant cet été.Le JT de TF1 vous explique.
Savez-vous quelle somme d'argent dort sur votre cagnotte de titres-restaurant ? "Une grosse cagnotte de 780 euros", répond un jeune en consultant son téléphone dans le reportage du 20H de TF1 visible ci-dessus. "Le montant que j'ai, c'est 367 euros à l'heure d'aujourd'hui. Je suis beaucoup en télétravail", indique un autre. Des sommes qui se périment au bout d'un an, pour finir dans les caisses des émetteurs de titres-restaurant.
Pour éviter ce gâchis, faut-il réformer le système ? Les règles qui encadrent cet avantage accordé aux salariés sont souvent trop contraignantes. Dans notre reportage tourné ce dimanche, le jeune client d'un restaurant, Mathéo, tente de payer son addition avec sa carte titre-restaurant. "Paiement refusé" : c'est impossible ce jour-là de la semaine. "C'est vrai que ça bloque beaucoup. Souvent les clients disent j'utilise ma carte restaurant. J'essaye, ça refuse", commente le serveur.
Pourtant, comme Mathéo, 85% des salariés aimeraient pouvoir utiliser leurs titres tous les jours de l'année. "J'irais plus souvent au restaurant parce que déjà, ça permet d'y aller avec des amis si eux ont aussi des titres-restaurant", assure une jeune femme face à notre caméra. "Dans le contexte financier un peu difficile qu'on a en ce moment, je trouve ça bien de pouvoir les utiliser tout le temps", souligne un autre bénéficiaire.
"Si ça pouvait être déplafonné un petit peu plus..."
Le restaurateur interrogé par notre équipe aimerait lui aussi que ça change. "Si les cartes sont débloquées, évidemment, ça va nous amener des clients. C'est gagnant-gagnant, gagnant pour les clients et gagnant pour les restaurateurs", fait valoir Alain Fontaine, chef du restaurant parisien "Le Mesturet". Pour répondre à cette demande, le gouvernement réfléchit à un assouplissement des règles : autoriser les dépenses le dimanche et les jours fériés dans les restaurants, et peut-être même dans les supermarchés.
Quels autres changements souhaiteriez-vous ? "Si ça pouvait être déplafonné un petit peu plus, à 30 euros par exemple, ça serait plus adapté", juge une consommatrice. "En soi, c'est notre argent, il y a la moitié de notre argent dedans. Ce serait bien de pouvoir payer ce qu'on veut, autant qu'on veut", estime une autre.
Toutes ces questions sont actuellement étudiées par le ministère de l'Économie. D'ici là, certains tentent de changer le marché. Une start-up que visite notre équipe de reportage dépoussière l'image des vieux carnets. Ici, vous ne verrez pas de papier. "Et on n'a même plus besoin d'avoir une carte physique, c'est directement rentré sur le téléphone, montre Christophe Ichac, vice-président de Swile. Si on veut que ça soit un avantage et que ça le reste, il faut le rendre plus facilement utilisable et en adéquation avec les nouveaux usages des salariés".
Les carnets papiers pourraient ainsi bientôt être définitivement supprimés. Le gouvernement prévoit de présenter sa réforme avant l'été.