La France connaît son mois de septembre le plus chaud jamais enregistré, selon Météo-France

par M.L (avec AFP)
Publié le 29 septembre 2023 à 10h33, mis à jour le 29 septembre 2023 à 11h47

Source : JT 13h WE

Ce mois de septembre est le plus chaud que le pays n'ait jamais mesuré en métropole, a indiqué vendredi Météo-France.
Des fortes températures succédant à un été déjà exceptionnellement chaud.
Les prévisionnistes ont relevé "une température moyenne de 21,5 degrés" encore provisoire, soit plus de 3,6 degrés au-dessus des normales des trois précédentes décennies.

Le mercure n'aura pas laissé de répit, malgré le début de l'automne météorologique. Après un été déjà marqué par des chaleurs exceptionnelles, la France connaît actuellement son mois de septembre le plus chaud jamais mesuré, "avec une température moyenne très largement au-dessus des normales", a annoncé vendredi Météo-France. Avec une canicule hors du commun au début du mois et une vague de chaleur qui débute, "on est d'ores et déjà totalement sûrs que ce mois de septembre sera le plus chaud jamais enregistré en métropole", a déclaré la climatologue Christine Berne lors d'un point presse.

Après un été qui se classait déjà au 4e rang des ceux les plus chauds depuis 1900, le centre de prévisions a enregistré "une température moyenne de 21,5 degrés" encore provisoire en septembre, a précisé l'experte, soit au moins plus de 3,6 degrés au-dessus des normales des trois précédentes décennies. Ce mois se "placera au 1er rang des mois de septembre les plus chauds depuis le début des mesures en 1900, devant 1949 et 1961", explique ainsi Météo-France dans un bulletin publié sur son site. Septembre 2023 "va dépasser de plus d'un degré" ces précédents records, ce qui représente "une marche vraiment très importante", a insisté Christine Berne.

Des épisodes de chaleur inédits au début et à la fin du mois

Quant à l'écart entre les normales et les relevés, "seulement deux mois ont terminé avec une anomalie thermique aussi chaude" en France, à savoir février 1990 (+ 4 degrés) et août 2003 (+ 3.7 degrés), selon Météo-France. De quoi confirmer le "caractère exceptionnel" du mois en cours. "Par endroits, les anomalies atteignent voire dépassent plus de 4 degrés par rapport aux normales 1991-2020, comme en Centre-Val-de-Loire, en Île-de-France, en Bourgogne-Franche-Comté, ou encore en Auvergne-Rhône-Alpes", détaille le centre de prévisions. 

"Sur l’ensemble du mois de septembre, de très nombreux records mensuels de température (minimales et maximales élevées) ont ainsi été battus", souligne-t-elle également. Les prévisionnistes estiment aussi que la température du mois de septembre "sera très proche de celle du mois de juin 2023", qui avait été le deuxième mois de juin le plus chaud jamais enregistré dans le pays. "Ces températures sont également déjà légèrement supérieures aux moyennes de juillet et d'août en France", qui sont pourtant les mois les plus chauds de l'année en général, a précisé Christine Berne. "Ce mois de septembre est très particulier" et "ces anomalies de chaleur sont criantes dans toutes les régions", a ajouté la climatologue.

Les températures élevées sont liées notamment à un "un épisode de chaleur inédit" et tardif qui a touché la quasi-totalité des régions françaises du 3 au 11 septembre, rappelle l'institut de météorologie. Durant cette période, le mercure a bondi entre quatre et six degrés au-dessus des normales de saison, et les températures maximales ont très souvent dépassé la barre des 30 degrés, "sur une grande partie du pays"

L'épisode a en particulier présenté "un caractère exceptionnel par son intensité et sa durée sur une large moitié nord du pays pour une fin de période estivale", certaines régions comme l’Île-de-France, la Normandie ou la Bretagne ayant même connu à ce moment-là des valeurs plus chaudes que pendant l’été météorologique 2023. Le 7 septembre, Météo-France avait placé 14 départements en vigilance orange canicule, une première après la saison estivale depuis la mise en place de ce système d'alerte en 2004.

Et les fortes chaleurs se poursuivent encore jusqu'à la toute fin du mois, avec une remontée du mercure ces derniers jours : Météo-France signale une "chaleur tardive remarquable" pour cette fin de semaine, après des "températures maximales remarquablement élevées" enregistrées mercredi. Le mercure a d'ores et déjà franchi les 30 degrés "sur l'ensemble de la moitié sud du pays", selon l'institut, et les températures pourraient encore "pointer vers les 35 degrés au maximum des plaines du sud-ouest jusqu’aux plaines est de l'Auvergne" pour dimanche et surtout lundi, a annoncé Tristan Amm, prévisionniste.

"De nombreux records de chaleur pour un mois d'octobre sont menacés" d'être battus avec des prévisions d'anomalies par rapport à la période 1991-2020 "qui culminent parfois au-delà de dix degrés" et "sont énormes", s'est aussi inquiété l'expert, soulignant "une séquence tout bonnement exceptionnelle, à la fois pour une fin septembre et à la fois pour un début et tout un mois d'octobre".

Le changement climatique mis en cause

Dans son bulletin, l'institut météorologique souligne aussi l'effet du changement climatique sur ce nouveau record : ce phénomène, d'origine humaine, "favorise une extension des vagues de chaleur au-delà de la saison estivale et joue un rôle amplificateur lors des épisodes chauds, comme l’épisode de chaleur que la France a connu du 3 au 11 septembre". Ces épisodes se déplacent "vers le printemps et vers le mois de septembre, voire début octobre", comme prévu par les modélisations des experts du Giec, a appuyé Christine Berne. Sous l'influence du dérèglement du climat, les vagues de chaleur se font en effet plus intenses et plus fréquentes, et peuvent aussi survenir de plus en plus tôt et tard dans l'année.

"D’autre part, les masses d’air sahariennes qui remontent sur l’Europe du Sud sont de plus en plus chaudes avec le réchauffement global", signale par ailleurs Météo-France. Ce phénomène de remontée d'air chaud du Sahara avait déjà été connu en septembre 1949 et 1961, mais "à configuration météorologique égale, le réchauffement climatique rend possible le fait d'avoir des températures aussi élevées, aussi tardivement dans l’année", insistent les météorologues.


M.L (avec AFP)

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