"Légèreté", "insouciance", "folie" : l'hypothèse d'envoyer des troupes en Ukraine fait vivement réagir la classe politique

par F.Se
Publié le 27 février 2024 à 9h32, mis à jour le 27 février 2024 à 10h54

Source : TF1 Info

"Rien ne doit être exclu" : pour la première fois, Emmanuel Macron a évoqué l'hypothèse d'envoyer des troupes en Ukraine.
La classe politique française n'a pas tardé à réagir au franchissement de ce qui était un tabou depuis le début de la guerre il y a deux ans.

"La guerre contre la Russie serait une folie", a très vite réagi Jean-Luc Mélenchon sur le réseau social X. Le fondateur de La France Insoumise estime que "cette escalade verbale belliqueuse d'une puissance nucléaire contre une autre puissance nucléaire majeure est déjà un acte irresponsable". Une heure plus tôt, en fin de soirée lundi 26 février, Emmanuel Macron venait de répondre à la question d'un journaliste, en clôture de la réunion de chefs d'État européens à Paris, en soutien à l'Ukraine. "Il n'y a pas de consensus aujourd'hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol", a estimé le président français. "Mais en dynamique, rien ne doit être exclu. Nous ferons tout ce qu'il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre", a-t-il lancé.

"Légèreté présidentielle"

C'est la première fois que l'idée d'un envoi de troupes occidentales en Ukraine était évoquée comme une possibilité, depuis le début du conflit le 24 février 2022, il y a tout juste deux ans. La déclaration d'Emmanuel Macron n'a pas tardé à faire réagir l'ensemble de la classe politique française. Peu après Jean-Luc Mélenchon, c'est le Premier secrétaire du Parti socialiste qui a dénoncé une "inquiétante légèreté présidentielle, qui au détour d'une conférence de presse se dit éventuellement prêt à engager la France comme nation co-belligérante dans cette guerre". Une "folie", estime Olivier Faure sur le réseau social X.

"Insouciance"

Ce mardi matin, la présidente du groupe Rassemblement National à l'Assemblée nationale a, elle aussi, dénoncé "l'insouciance" que montrerait le chef de l'État. "Je ne sais pas si chacun se rend compte de la gravité d’une telle déclaration", a écrit Marine Le Pen. "Emmanuel Macron joue au chef de guerre, mais c’est la vie de nos enfants dont il parle avec autant d’insouciance", a-t-elle estimé. Le président du RN, Jordan Bardella, a renchéri ce mardi en estimant que le président était en train de "perdre son sang-froid" en n'excluant pas l'envoi de troupes occidentales en Ukraine. 

"Cette déclaration lourde de terribles conséquences d'Emmanuel Macron s’est faite sans le moindre débat parlementaire. Cette position est-elle vraiment réfléchie ?", s'est interrogé, de son côté, le président des Républicains, Eric Ciotti. 

"Escalade guerrière"

À son tour, Fabien Roussel a estimé que "Macron entraîne la France et l'Europe dans une escalade guerrière terriblement dangereuse". Le secrétaire national du Parti communiste juge que par cette déclaration, le président français souffle "sur les braises de la guerre"

"Poudre aux yeux"

Du côté des écologistes, c'est David Cormand qui fustigé la sortie présidentielle. Il a rappelé sur le réseau social X que l'Ukraine "ne demande pas de troupes", mais "de l'armement et des sanctions effectives contre la Russie". L'eurodéputé EELV ne voit que "poudre aux yeux et diversion politicienne" dans la déclaration inédite d'Emmanuel Macron.

Ce mardi matin, lors de sa visite au Salon de l'agriculture, le Premier ministre a confirmé les propos présidentiels. "On ne peut rien exclure dans une guerre" qui se déroule "au cœur de l'Europe", a déclaré Gabriel Attal au micro de RTL.


F.Se

Sur le
même thème

Tout
TF1 Info