À l'issue d'une réunion de Vingt-Sept, lundi 26 février, le président Emmanuel Macron a affirmé ne "pas exclure" l'envoi de militaires européens en Ukraine.Berlin, Londres, Rome et d'autres alliés européens de Kiev ont opposé une fin de non-recevoir à l'idée avancée par le chef de l'État français.Voici tout ce qu'il faut savoir.
Emmanuel Macron a brisé un tabou. Au cours d'une conférence de soutien à l'Ukraine, réunissant une vingtaine de chefs d'État et de gouvernement, qui s'est tenue à l'Élysée, lundi 26 février, le président de la République a affirmé ne "pas exclure" à l'avenir l'envoi de troupes sur le territoire ukrainien, assurant néanmoins qu'il n'y avait "pas de consensus" à ce stade. Une prise de position qui a suscité nombre de réactions en France, en Europe et même jusqu'au Kremlin. TF1info récapitule.
Que propose Emmanuel Macron ?
• "Il n'y a pas de consensus aujourd'hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu", a lancé Emmanuel Macron en conclusion de la réunion de soutien à l'Ukraine, quelques jours après le deuxième anniversaire du début de l'invasion russe. "Nous ferons tout ce qu'il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre."
• Cet hypothétique envoi de troupes sur le sol ukrainien, sur une base bilatérale, serait liée à des actions identifiées comme prioritaires pour les alliés européens : cyberdéfense, coproduction d'armement en Ukraine, déminage...
• "Certaines de ces actions pourraient nécessiter une présence sur le territoire ukrainien, sans franchir le seuil de belligérance", a éclairci le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné. En clair, il ne s'agirait pas de troupes destinées à combattre directement contre les Russes.
Quel accueil pour cette déclaration ?
• Fustigée par l'essentiel de la classe politique, la prise de position marquée d'Emmanuel Macron a aussi laissé perplexe les alliés européens, qui se sont empressés de prendre leurs distances avec le scénario du président français.
• "Il n'y aura aucune troupe au sol, aucun soldat envoyé ni par les États européens, ni par les États de l'Otan sur le sol ukrainien", a réagi le chancelier allemand, Olaf Scholz. Madrid, Rome, Prague et Varsovie ont aussi rejeté cette perspective. L'Otan n'a "aucun projet" d'envoi de troupes de combat, a renchéri un responsable de l'Alliance. Même son de cloche du côté des États-Unis qui "n'enverront pas de soldats combattre", a fait savoir la Maison-Blanche.
• Le Kremlin, pour sa part, a jugé qu'il n'était "absolument pas dans l'intérêt de ces pays" d'envoyer des soldats en Ukraine. Le simple fait d'évoquer cette possibilité constituait "un nouvel élément très important" dans le conflit, a ajouté le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, tout en notant qu'il n'y avait "pas de consensus" occidental.