Covid-19 : le calvaire d'une gynécologue, brièvement suspendue malgré trois doses de vaccin

Publié le 29 octobre 2022 à 12h11

Source : Sujet TF1 Info

Une gynécologue parisienne a été brièvement suspendue malgré ses trois doses de vaccin contre le Covid-19.
Si la situation a été réglée, plusieurs de ses patientes ont reçu un courrier expliquant qu'elle n'avait plus le droit d'exercer.
L'Assurance maladie évoque une "situation regrettable, mais extrêmement rare".

L'obligation vaccinale contre le Covid-19 pour les professionnels de santé fait à nouveau parler d'elle. Depuis plus d'un an, les soignants ne peuvent plus exercer s'ils ne sont pas complètement vaccinés contre le virus, une mesure assumée par le gouvernement, dont la levée ne semble toujours pas à l'ordre du jour. Triplement vaccinée, Pascale Fontanié-Ravier, gynécologue à Paris, n'aurait pas dû être inquiétée par cette règle. Pourtant, elle a été déclarée suspendue au cœur de l'été.

En janvier dernier, déjà, Pascale Fontanié-Ravier avait été suspendue quelques jours après avoir tardé à réaliser sa dernière injection, révèle Le Parisien dans son édition de samedi. Après avoir régularisé sa situation, elle pensait laisser sa suspension derrière elle. Mais le 29 juillet, à son retour de vacances, la gynécologue constate qu'elle a reçu un courrier recommandé de l'agence régionale de santé, qui lui demande de transmettre ses preuves de vaccination "sous trois jours ouvrés". Avec les congés estivaux, le délai est dépassé.

Plusieurs rendez-vous annulés

Pascale Fontanié-Ravier envoie alors ses certificats par mail, reçoit la confirmation qu'elle n'est plus interdite d'exercer, et pense, à nouveau, être débarrassée de ses ennuis administratifs. Dans le même temps, l'Assurance maladie a pourtant adressé un courrier à plusieurs de ses patientes. "Votre praticien a été informé qu'il n'était plus autorisé à exercer son activité libérale", est-il écrit dans cette lettre. "Les consultations, soins et prescriptions qu'il réalise ne sont plus remboursables. Nous vous invitons à vous rapprocher d'un autre praticien."

"Des dizaines de patientes ont reçu ce courrier disant que je n'avais plus le droit d'exercer", déplore la gynécologue dans les colonnes du quotidien. "Qu'ai-je fait pour mériter ça ?", demande celle qui qualifie la lettre de "violente". Au total, 44 de ses patientes l'ont reçue, et plusieurs rendez-vous ont été annulés. "Je l'ai très mal vécu."

L'Assurance maladie, qui qualifie la situation de "regrettable", assure que ces cas ne sont pas nombreux. "Cette praticienne est la seule à Paris à être dans ce cas en 2022", indique-t-elle. Les courriers envoyés aux patientes en plein été "sont arrivés en décalé avec une information erronée". "Nous le regrettons."

Saisie du dossier, la Fédération des médecins de France estime que Pascale Fontanié-Ravier "a subi un préjudice inacceptable". D'après Le Parisien, la gynécologue, qui dénonce un abus "monumental", envisage désormais de porter plainte.


Idèr NABILI

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