- Dans un rapport présenté ce 15 juillet, la Cour des comptes juge sévèrement la trajectoire économique de la France.
- Elle vise un déficit de 5,1% pour l'année 2024, qui diminuerait progressivement à 2,9% en 2027.
C'est un document qui va être scruté attentivement. Ce 15 juillet dans la matinée, la Cour des comptes doit présenter son rapport sur l'état des finances publiques, qu'elle ne juge dans "une situation inquiétante".
La juridiction financière, chargée de contrôler l'état des comptes publics, vise un déficit de 5,1% pour l'année 2024, qui diminuerait progressivement à 2,9% en 2027. L'endettement s'établirait à 112% en 2027, soit plus qu'en 2023 évalué à 109,9% par l'Insee.
Des dépenses liées aux JO
"Cette trajectoire, peu ambitieuse dans ses cibles de déficit et de dette, (...), soulève une question de crédibilité"
, estime la Cour des comptes citée par l'AFP, sans préjuger de la construction du budget 2025 par le futur gouvernement. Ainsi, les "objectifs peu réalistes"
de Bercy reposent sur des hypothèses de croissance "trop optimistes"
et supposent des économies en dépense "sans précédent".
Mais induit aussi "des hausses importantes des prélèvements obligatoires qui ne sont pas précisées"
, alors que le gouvernement s'est engagé à ne pas augmenter les impôts.
De plus, les prévisions gouvernementales à moyen terme n'intègrent "pas pleinement"
les enjeux liés au réchauffement climatique, selon la Cour des comptes qui pointe un coût non négligeable lié à la transition écologique. Par ailleurs, les dépenses pourraient s'envoler en 2024, selon les Sages, avec la crise des agriculteurs, les émeutes en Nouvelle-Calédonie ou enfin l'organisation des JO à Paris.

Lire aussi
Chèque énergie : on vous explique l'énorme couac que doit régler Bercy
Pour 2024, l'Insee anticipe toutefois une croissance de 1,1% du PIB. À ce stade, le gouvernement prévoit 25 milliards d'économies cette année, et d'autres en 2025. Dans un entretien aux Échos
, le président de la Cour des comptes n'est pas tendre avec Bercy. "Cette situation française contraste avec celle de nos partenaires européens, qui ont commencé à réduire leurs déficits et leurs dettes. Ce n'est ni satisfaisant ni acceptable"
, a considéré Pierre Moscovici.