COULISSES – C’est dans une usine canadienne de Montréal que sont imprimés les tickets de grattage de la Française des Jeux (FDJ). Combien de gagnants à la clé ? "Sept à Huit Life" nous plonge dans les coulisses d'une fabrication aussi sécurisée que celle d’un billet de banque.
Plus de 8 milliards d'euros. C'est le record de mises établi l'an dernier en France pour les jeux de grattage, vendus exclusivement par la FDJ. Un monopole qui rapporte gros à l'entreprise. En 2020, 25 millions de personnes ont ainsi tenté leur chance. Et parmi ces joueurs, 26 personnes ont remporté un million d’euros au grattage.
Car celle qui gagne à chaque grattage reste la FDJ. Notamment grâce un jeu qui représente à lui seul un tiers des ventes des tickets en France. "Dans notre gamme grattage, notre best-seller, c’est Cash", explique Pauline, directrice du marketing de l’entreprise, dans le reportage de l'émission de TF1 "Sept à Huit Life" en tête de cet article. En 20 ans depuis son lancement, un milliard d’unités ont été vendues.
À l’origine, tout était produit en France, dans le Puy-de-dôme. Mais depuis les années 2000, il faut prendre l’avion pour accéder à l’usine de fabrication, située à Montréal, dans un bâtiment de onze mille mètres carrés. Dans cette imprimerie ultra-sécurisée, les 225 employés ont tous un casier judiciaire vierge. Pour lutter contre l’espionnage industriel, les téléphones sont bannis.
Afin que les tickets soient infalsifiables, leur fabrication est aussi complexe que celle d’un billet de banque. Vingt couches d’encre et de vernis sont nécessaires. Dans certaines couleurs, des données chiffrées qui permettent d’authentifier les jeux sont dissimulées. Deux milliards d’unités sont imprimées pour l'entreprise chaque année pour la Française des jeux.
Enfin, cachée parmi les machines, se trouve une zone nommée "le cerveau", où même le directeur de production n’a pas le droit d’entrer. "C’est vraiment à cette étape-ci du processus qu’on vient créer le statut gagnant ou perdant du ticket", explique Marc-André, responsable du site de production.
Selon la FDJ, les gains sont répartis de manière aléatoire sur des algorithmes inscrits sur les chaines d’impression. Le nombre de lots est fixé à l'avance. Sur une série de 18 millions de tickets de la gamme Cash, le tableau des gains sera de 5 tickets à 10.000 euros, trois à 100.000 euros et 3 à 500.000 euros.
Cependant, à la sortie de l'usine, ils n'ont encore aucune valeur. Ce n'est qu'une fois arrivés chez les buralistes que les tickets seront activés électroniquement, et qu'ils pourront alors se révéler aux gagnants.