Vente en ligne entre particuliers : les arnaques au colis vide font le plein de victimes

par La rédaction de TF1info | Reportage Lise Cloix, Suzanne Prez
Publié le 25 mars 2024 à 18h30

Source : JT 13h Semaine

Une escroquerie fait de plus en plus de victimes parmi les particuliers qui vendent en ligne : l'arnaque au colis vide.
TF1 vous explique la méthode bien rodée des malfaiteurs.

Pour se faire un peu d'argent, Roxane revend les vêtements qu'elle ne porte plus sur des plateformes en ligne. Depuis peu, elle a dû prendre un nouveau réflexe, qu'elle montre face à notre caméra dans le reportage ci-dessus : peser chaque article sur une balance et prendre en photo son poids avant son envoi. Pourquoi tant de précautions ? Il y a quelques semaines, elle a été victime d'une arnaque. Alors qu'elle revendait une veste d'occasion, l'acheteuse a prétendu avoir reçu à la place un bonnet et demandé un remboursement. Roxane ne recevra jamais les huit euros pour la veste qu'elle a bien envoyée. Le principe de l'escroquerie dont elle a été victime est simple : mentir sur le contenu du colis réceptionné pour être remboursé et garder l'article gratuitement. 

Des victimes comme Roxane, il en existe des centaines sur les réseaux sociaux. La fraude prend de l'ampleur, les vendeurs sont aujourd'hui tout autant victimes que les acheteurs, et de nombreuses vidéos racontant ce type d'arnaque pullulent en ligne. Contactée, la plateforme de seconde main en question assure mettre tout en œuvre pour l'éviter. "Nous analysons toutes les preuves reçues, toute activité frauduleuse potentielle, la possibilité d'un emballage inapproprié ou des dommages causés lors du transport", indique un porte-parole de Vinted. 

Des malfaiteurs aux techniques bien rodées

Mais pas toujours simple d'apporter des preuves, car en cas de litige, le vendeur n'échange souvent qu'avec des robots via des messages automatiques. La plupart du temps, l'algorithme est en faveur de l'acheteur. Cela n'a pas échappé à des escrocs. Une équipe de TF1 a réussi à entrer en contact avec l'un d'eux. "Il y a très peu de points relais qui demandent la carte d'identité, tu peux mettre un faux nom", explique-t-il. 

Concrètement, comment procède-t-il ? Il commande par exemple une paire de chaussures de luxe à 300 euros. Il reçoit le colis, prétend qu'il est vide et se fait rembourser par la plateforme. Il n'a plus qu'à revendre la paire sur les réseaux sociaux, beaucoup moins cher. Il réalise alors un bénéfice de 200 euros.

Un acte loin d'être banal : c'est considéré comme du vol. Les risques sont importants, punis de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende. Mais pas de quoi décourager l'escroc. "C'est de l'argent rapide. Dans le mois, je dois être à 10.000 ou 15.000 euros, sachant qu'on peut viser plus. Moi, j'en connais qui font jusqu'à 40.000 euros par mois", ajoute-t-il. 

Alors comment éviter d'être victime de ces pratiques ? Il existe des solutions pour repérer les malfaiteurs : "Il faudrait se méfier des nouveaux comptes qui ont très peu d'historique de vente et pas d'avis, parce que souvent les arnaques sont l'effet de comptes éphémères", conseille Catherine Viot, enseignante-chercheuse en marketing. Par précaution, mieux vaut donc penser à filmer chaque étape de l'envoi du colis pour constituer des preuves. 


La rédaction de TF1info | Reportage Lise Cloix, Suzanne Prez

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