De nombreux commerçants n'arrivent pas à trouver de repreneurs.Pour multiplier leurs chances, des restaurateurs des Pyrénées-Atlantiques ont choisi d'organiser une tombola, avec comme seul gros lot leur établissement.Une équipe de TF1 est allée à leur rencontre.
Depuis le début du mois, dans ce restaurant d'Uzos, près de Pau (Pyrénées-Atlantiques), on ne vous tend pas que l'addition à la fin du repas. Il y a également les règles du jeu d'une tombola un peu spéciale. Coût du ticket : 50 euros. "Ce sera un tirage au sort et il y aura un seul gagnant, qui gagne le restaurant", indique la serveuse dans la vidéo du 13H de TF1 en tête de cet article. Vous avez bien lu, le gros lot, c'est ce restaurant, "Le Pare Faim". Le fonds de commerce est estimé à 150.000 euros. Les propriétaires, Carey Lucas et son mari Vincent, s'en séparent. Ils vont prendre leur retraite.
Vendre au moins 3 000 tickets
Du côté des clients et du personnel, l'initiative fait réagir. "C'est la première fois que je vois ça", s'étonne un cuisinier. "Je trouve que c'est une idée très originale", renchérit une habituée, quand une autre la qualifie de "géniale". Mais ce n'est pas qu'une idée, c'est surtout la seule solution qu'ont trouvée ses propriétaires pour passer la main. Malgré deux ans de visites, la vente du restaurant ne s'est jamais concrétisée. "Les banques ne font plus confiance. Ils disent qu'il y a un clignotant rouge au-dessus des restaurants en général, parce que c'est un métier à risques", explique Carey.
Pour que le tirage ait lieu, il y a toutefois un impératif : vendre au moins 3 000 tickets. Une centaine s'est écoulée pour l'instant. Et parmi les premiers participants, on trouve Liza Alexandre, la serveuse. "C'est une opportunité. J'ai déjà géré deux restos, j'ai la capacité de le faire, donc aucun souci", affirme-t-elle. Mais la concurrence est rude, la tentation de jouer est à portée de main des clients. "Ça y est, les dés sont jetés. On verra", lance l'un d'eux après avoir validé sa participation.
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Un habitué, qui ne travaille pas dans la restauration, compte, lui, acheter plusieurs tickets pour augmenter ses chances. "Il y a clairement une opportunité entrepreneuriale derrière puisque effectivement, à moindre coût, on peut se lancer dans une belle entreprise", souligne-t-il. Pour d'autres, comme André, pas question de passer derrière le comptoir. S'il participe, c'est par solidarité. "On est dans un coin de campagne. On a besoin d'un endroit comme ça où l'on peut, aux portes de Pau, venir manger un morceau. C'est la vie locale", assure-t-il.
Ouverte à tous, la vente des tickets prendra fin le 31 octobre. D'ici là, pour les propriétaires comme les joueurs, il n'y a plus qu'à croiser les doigts.