• Un grossiste a été condamné à une lourde amende pour avoir mis une étiquette France sur des fruits rouges alors qu'ils étaient importés.
  • Le but : séduire les clients qui se tournent plus volontiers vers les produits français.
  • Ces pratiques trompeuses sont dénoncées par les autres acteurs du secteur.

C'est une arnaque qui se répand sur les étals de fruits et légumes. Pendant deux ans, un grossiste a truqué l'origine de ses myrtilles, fraises et framboises. Il commandait des fruits espagnols et allemands, qu'il vendait ensuite en garantissant une origine française. "Ces produits étaient distribués dans des moyennes et grandes surfaces et donc les consommateurs étaient trompés sur l'origine des produits via ce grossistes", détaille dans le reportage en tête de cet article Marie Suderie, porte-parole de la DGCCRF. Au total, cette affaire représente plus de 4500 tonnes de fruits, selon la répression des fraudes. 

Contacté par TF1, le producteur mis en cause, condamné à payer 120.000 euros d'amende, refuse de s'exprimer et annonce "faire appel de la décision".

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Dans ce contexte, peut-on vraiment se fier aux étiquettes ? Ces pratiques trompeuses sont en tout cas dénoncées par les autres acteurs du secteur, comme David Bertrand, un producteur qui relance depuis quatre ans la myrtille en Sologne. "C'est pas une concurrence déloyale, c'est une petite trahison", estime-t-il en réaction à l'affaire relayée ci-dessus. Car pour lui, l’étiquetage n'est pas une fantaisie, c'est la garantie d'un produit de qualité et donc, plus cher. "Nous ici, on cultive chez nous, dans notre sol, notre terre, c'est un gage de produit de saison, de respect environnemental", insiste-t-il.

En juin dernier, l'association 60 millions de consommateurs avait pour rappel mis en garde contre ce marquage trompeur appelé "francisation", évoquant un phénomène "qui se développe pas mal sur les marchés". Pour s'assurer que les provenances correspondent aux étiquettes, la répression des fraudes mène des contrôles quotidiens, y compris sur les marchés. L'année dernière, pas moins de 4600 inspections ont ainsi été effectuées et dans plus d'un tiers des cas, elle a constaté plusieurs erreurs sur les emballages.

La rédaction de TF1 Reportage - J. Maviert, C. Madronet

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