Au moins 3200 personnes se sont fait avoir par le site "Casaconfo" qui proposait des meubles à prix cassés sans jamais les livrer.Les trois escrocs présumés, interpellés le 3 juin, opéraient depuis le 16ᵉ arrondissement parisien.Au total, plus de 20.000 commandes avaient été encaissées sans être honorées, pour près de quatre millions d'euros de préjudice.
Le magasin d'ameublement aux prix alléchants était en réalité une société fictive. Derrière "Casaconfo", ce site qui avait disparu après avoir encaissé près de 20.000 commandes, les enquêteurs pensent avoir découvert l'existence de trois personnes qui opéraient depuis le 16ᵉ arrondissement de la capitale. Âgées de 28 à 35 ans, elles ont été mises en examen et écrouées pour blanchiment et escroquerie en bande organisée, a indiqué ce lundi 10 juin le parquet de Nanterre dans un communiqué.
Des commandes jamais livrées
Après avoir fait rêver plus de 3200 clients avec ses prix plus qu'attractifs, la plateforme avait tout simplement été mise hors ligne. En laissant les acheteurs sur le carreau. Au total, ce sont plus de quatre millions d'euros de préjudice, selon les précisions du communiqué. Les voyous 2.0 avaient créé de façon artificielle une société en ayant recours à une identité usurpée pour dissimuler leurs traces (nouvelle fenêtre)et anonymiser les versements de fonds.
Mais leurs agissements ont finalement pu être détectés grâce aux milliers de plaintes de victimes déposées dès mars 2022 sur la plateforme Thésée, créée à cette date pour aider les victimes ou témoins d'escroquerie sur Internet. Plus de 3200 plaintes et signalements ont visé le site "Casaconfo". Une enquête avait ensuite été ouverte, le 22 mars dernier, pour blanchiment et escroquerie en bande organisée, menée conjointement par l'Office anti-cybercriminalité (OFAC) et l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), deux unités spécialisées de la police judiciaire. Les escrocs présumés ont été interpellés le 3 juin "à l'issue d'un dispositif de surveillance", précise la même source.
Au cours de la perquisition, les forces de l'ordre ont pu mettre la main sur le matériel qui aurait servi à manigancer cette arnaque tentaculaire. De "nombreux ordinateurs et puces téléphoniques", ont ainsi été retrouvés dans l'appartement d'où les mis en cause opéraient. De l'argent liquide et des articles de luxe, dont "des montres et des voitures", ont également été découverts. Au total, "plus de 200.000 euros d'avoirs criminels ont été saisis", notamment sur des comptes bancaires.