VIDÉO - Punaises de lit : la bataille victorieuse (mais coûteuse) d'une famille infestée

par Hamza HIZZIR | Reportage "Sept à Huit" Mehdi Jaziri-Prédignac et Michaël Guiheux
Publié le 30 octobre 2023 à 18h40

Source : TF1 Info

Quelques jours après son emménagement, Cynthia a retrouvé sa fille de deux ans et demi recouverte d’une cinquantaine de piqûres, en seulement une nuit.
Durant de longues semaines, les punaises de lit ont fait vivre à sa famille un véritable enfer.
Elle raconte la bataille, qu'elle est finalement parvenue à gagner, face aux caméras de "Sept à Huit".

Quelques vidéos devenues virales sur les réseaux sociaux ont suffi à affoler le pays à la fin de l’été. Les punaises de lit auraient envahi les métros, les trains, les cinémas ou les écoles, dont certaines ont été évacuées. Cas isolés ou invasion à échelle nationale ? Les spécialistes sont formels : aucune augmentation soudaine n’est survenue depuis la rentrée. Mais le phénomène a réellement progressé ces cinq dernières années, durant lesquelles un foyer français sur dix a été infecté. Cynthia et sa famille font partie des concernés. Son témoignage, à retrouver dans le reportage de Sept à Huit en tête de cet article, démontre que même les situations les plus désespérées peuvent trouver une fin heureuse. À condition d’y mettre les moyens.

Son calvaire débute cet été quand elle découvre, au petit matin, sa fille aînée de deux ans et demi recouverte d’une cinquantaine de piqûres, en une nuit seulement. Cynthia comprend alors qu'elle vient d'acquérir, avec son compagnon, une maison infestée de ces mini-vampires. Et se réveille ensuite toutes les nuits à 3 heures du matin pour inspecter le lit de Matéo, son bébé âgé d’un an. Elle en pleure. "Je n’ai pas à faire ça, je n’ai pas à réveiller mes enfants, je n’ai pas à chialer pour ces punaises… Ça me bouffe la vie en fait. J’en ai ras-le-bol", chuchote-t-elle en montrant à la caméra un bout de scotch sur lequel se débat d’un des nuisibles trouvé sous le matelas.

"Là, c’est une maison qu’on vient d’acheter, ce n’est pas un appartement qu’on loue. C’est à nous, on ne peut même pas déménager, alors que ce serait mon rêve. Mais ça nous mettrait encore plus dans le gouffre, alors on ne peut pas", reprend-elle. Faute de mieux, elle entreprend donc de déménager tout son premier étage... dans son jardin. "C’est les vêtements de toute la famille et les jouets des enfants, qu’on est obligé de mettre dehors pour ne pas avoir à tout jeter. Avant, je faisais trois lessives par jour."

Cette assistante scolaire de profession a alors déjà dépensé 900 euros pour faire traiter sa maison par des professionnels. Trois désinsectisations en l’espace d’un mois et demi, dont une avec un chien spécialement entraîné pour localiser précisément l’emplacement des nids, coûtant 190 euros de frais supplémentaires. Pour un bénéfice a priori relatif : le chien débusque effectivement plusieurs nids, sous son parquet, et l’idée de devoir tout arracher la fait encore plus craquer nerveusement.

"Quand ça te tombe dessus, tu ne peux rien faire"

"Calmez-vous, je vais chez des gens, ça court sur les murs, c’est tout noir, il y en a partout, et on s’en sort. Je conçois que ce soit vraiment un gros souci, surtout quand vous emménagez, mais je peux vous assurer qu’on s’en débarrasse. On a tout ce qu’il faut, les produits nécessaires, les machines à vapeur, une stratégie spécifique, et on les enlève. On ne laisse pas les gens dormir là-dedans pendant six mois", la rassure la spécialiste.

Trois mois et une quatrième désinsectisation plus tard, Sept à Huit est retourné chez Cynthia, la semaine dernière. Voilà désormais plusieurs semaines qu’elle n’a plus trouvé la moindre trace d’une punaise de lit. Mais elle garde tout de même son obsession : "Tous les matins, je vérifie dans les draps et les vêtements. On a recouvert les matelas avec des housses, on a mis du cellophane autour des sommiers, on a bouché tous les trous… Donc on espère avoir remporté la bataille. Mais ce sera toujours notre hantise, où qu’on aille, même à l’hôtel ou au camping, avant de poser nos affaires. Avec mon mari, on vérifiera toujours."

Cynthia a investi 199 euros dans un pistolet vapeur, qu’elle passe une fois par semaine dans toutes les chambres. Au total, entre les désinsectisations, les interventions des chiens et le renouvellement de toute la literie, cette guerre contre les punaises de lit lui aura coûté 2.400 euros. "On a pris sur nos économies. C’est de l’argent qu’on aurait préféré dépenser dans une piscine, dans la maison de jardin, dans la décoration… Mais quand ça te tombe dessus, tu ne peux rien faire", conclut-elle, fataliste mais souriante. D’ailleurs, ses affaires dorment toujours dans le jardin, en attendant une dernière vérification du chien, prévue avant Noël. Ensuite, enfin, elle pourra recevoir sa famille pendant les fêtes.


Hamza HIZZIR | Reportage "Sept à Huit" Mehdi Jaziri-Prédignac et Michaël Guiheux

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