Victime de violences conjugales, Camille Lellouche se livre dans "Sept à Huit"

Publié le 28 novembre 2021 à 20h00, mis à jour le 29 novembre 2021 à 17h04
Victime de violences conjugales, Camille Lellouche se livre dans "Sept à Huit"

TÉMOIGNAGE – Elle a vécu l'enfer auprès d’un compagnon violent. Invitée du portrait de la semaine de "Sept à Huit" ce dimanche sur TF1, la comédienne et chanteuse Camille Lellouche se confie avec beaucoup d’émotion à Audrey Crespo-Mara.

Du plateau de "The Voice" aux plus belles scènes de France, Camille Lellouche a tracé son chemin. À 35 ans, elle est devenue une artiste respectée, à l’aise dans tous les registres de l’émotion, couronnée aux Victoires de la musique pour son duo avec Grand Corps Malade. Au printemps dernier, elle a dévoilé "N’insiste pas", une chanson très personnelle qui figure sur l’album A, sorti ce vendredi. Elle s'inspire de façon très crue de la période où elle a été victime de violences conjugales, comme elle le raconte en détails à Audrey Crespo-Mara dans le portrait de la semaine de "Sept à Huit", diffusé ce dimanche sur TF1.

Camille a 19 ans, elle est en Bac pro Commerce, en lycée professionnel. Elle y fait la rencontre d’un garçon qui va lui faire vivre "un enfer", explique-t-elle d'emblée. "Toutes les formes de violences qu’une femme peut subir, je les ai subies." D’abord "séducteur, charmeur, très intelligent", son bourreau devient violent "très rapidement", au bout d'un mois, lors d’un voyage dans sa famille au Portugal. Choquée par une mauvaise blague sur ses grands-parents qui ont été déportés, la jeune femme quitte la pièce.

Quand tu fais 40 kilos, tu ne vas pas loin. On te tient, on t’empêche de respirer (…) C’était mon premier amour alors le rapport au sexe, c’était très violent pour moi
Camille Lellouche

"Quand je suis revenue 15 minutes après, j’entends au loin 'elle est où cette pute ?'. J’ai un choc. Et je dis 'c’est moi la pute ?'. Il me dit 't’étais où sale pute ?'. J’ai pas le temps de réagir qu’il me met une claque, très violente. Il faisait quand même 120 kilos, on était sur un monstre." Il demande pardon, elle accepte ses excuses. "C’est trop tard pour moi ", se souvient Camille Lellouche qui s’estime dès lors "sous emprise"

La suite, ce sont "les violences psychologiques tous les jours, et physiques tout le temps, trois ou quatre fois par semaine". Un facteur déclencheur ? "Le fait que je n’ai pas envie de faire l’amour avec lui par exemple. Quand t’as quelqu’un de très costaud, t’as pas le choix", dit-elle les larmes aux yeux. "Quand tu fais 40 kilos, tu ne vas pas loin. On te tient, on t’empêche de respirer (…) C’était mon premier amour alors le rapport au sexe, c’était très violent pour moi."

Camille Lellouche entre en dépression, perd beaucoup de poids, en reprend puis en perd à nouveau. Son compagnon dépense son argent, il la trompe régulièrement, parfois sous ses yeux. Un soir, alors qu’elle se refuse à lui, "il m’insulte, il me met des droites dans tous les sens. Des coups de coudes dans le dos, et je commence à me pisser dessus. Je lui dis. Il répond 'je m’en fous'. Et il me roue de coups. J’avais un petit pyjama avec des oursons, j’étais jeune. Et j’ai dormi dans ma pisse, par terre, sur le sol, sur le plancher. L’humiliation la plus totale."

La comédienne avoue avoir imaginé le pire. "Je pense qu’à ce moment-là, si j’avais eu une arme, je pense que je l’aurais tué. C’est très violent ce que je dis, mais c’est vrai", reconnaît-elle. Son message aux victimes ? "Évidemment au premier coup, il faut partir. Mais moi je ne peux pas dire ça alors que je n’ai pas été capable de le faire. Évidemment qu’il faut porter plainte. Moi, je n’ai pas réussi à le faire. Je souhaite que toutes ces femmes arrivent à porter plainte."


Jérôme VERMELIN

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