- À l'instar du karaté, intégré aux JO de Tokyo en 2021, mais écarté pour les suivants, le breakdance n'aura peut-être pas de visibilité olympique au-delà de Paris.
- Malgré l'engouement, la discipline n'a pas été sélectionnée en novembre par le comité d'organisation de Los Angeles 2028.
- Une "triste nouvelle" pour les bboys et bgirls, qui restent malgré tout optimistes.
Au stade éphémère de la Concorde, un passage éphémère pour le breakdance. La discipline, renommée "breaking"
pour les Jeux, ne figurera pas au programme de Los Angeles dans quatre ans. Et alors que les bboys et bgirls - nom donné à ceux qui pratiquent la breakdance - s'apprêtent à faire vibrer le site olympique ce vendredi 9 et samedi 10 août, tous sont conscients qu'ils ne figureront pas sur la liste des invités dans quatre ans. "Je ne suis pas particulièrement déçue",
réagit Sya Dembélé, alias bgirl Syssy, grand espoir français pour ces Jeux, à seulement 16 ans. "Quand j'ai commencé le break, je n'aurais jamais pensé que ça deviendrait une discipline olympique. Donc ça va juste redevenir comme avant, et je continuerai à participer aux championnats déjà existants",
relativise la jeune femme, interrogée par TF1info.
Des ghettos du Bronx aux JO
Si la nouvelle a "mis un petit coup"
aux danseurs, ces derniers restent "très positifs pour la suite",
réagit Charles Ferreira, président de la Fédération Française de Danse (FFDanse). "Évidemment, on est tous déçus et tristes, mais tout ce qu'on a construit, ce n'est pas uniquement dédié aux Jeux olympiques. On a mis en place une politique à moyen et long terme"
, commente-t-il. Une pirouette radicale pour une discipline née au début des années 1970, dans les quartiers défavorisés de New-York. "Ça a été créé pour calmer les gangs dans le Bronx, et là, on va en mettre plein les yeux à des spécialistes du sport. L’histoire est incroyable",
se réjouit Riyad Fghani, directeur artistique de la troupe lyonnaise Pockemon Crew, à l’origine d’un spectacle intitulé "De la rue aux Jeux olympiques".

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Mais après avoir fait ses premiers pas lors des Jeux de la jeunesse de Buenos Aires en 2018 et une intégration historique à Paris 2024, le parcours olympique du breakdance pourrait s’arrêter là. Le comité d'organisation de Los Angeles 2028 a préféré proposer cinq autres sports, tous validés par le CIO, comme le cricket, le squash, ou encore la crosse. Rien d’étonnant, selon Riyad Fghani. "Aux États-Unis, le hip-hop est une culture à part entière. On le retrouve dans la musique et dans la danse, mais les Américains ne le voient pas comme un sport, et c’est leur façon de le montrer"
, analyse-t-il.
De retour pour les Jeux de Brisbane ?
Une situation similaire à celle du karaté, intégré aux Jeux de Tokyo en 2021, puis écarté pour les suivants. Malgré cette nouvelle, la communauté du breakdance est plus que jamais optimiste pour son avenir. "Ce n’est pas un recul. Les gens n’ont pas attendu les JO pour s’intéresser à la discipline, et ils continueront après les JO",
assure Nahim Sassi, fondateur de la troupe marseillaise Break2mars. "Cela nous booste quelque part. On va continuer à travailler, fédérer, organiser et la discipline continuera à se développer"
, affirme quant à lui Charles Ferreira, qui annonce des "portes ouvertes"
pour une potentielle intégration aux Jeux de Brisbane, en 2032. "On pense avoir des chances de revenir",
se réjouit le président de la FFDanse. Auquel cas le site de la Concorde serait le seul élément éphémère de ces épreuves.