Plan Vigipirate au niveau maximal : que sait-on de l'état de la menace terroriste en France ?

par T.A. avec le service police-justice de TF1-LCI
Publié le 25 mars 2024 à 23h52, mis à jour le 26 mars 2024 à 7h55

Source : TF1 Info

"La menace terroriste islamiste est réelle, forte", a indiqué Gabriel Attal, ce lundi.
Après l'attaque de l'État islamique à Moscou, le gouvernement a rehaussé le plan Vigipirate à son niveau maximal.
Le Premier ministre a annoncé que deux attentats avaient été déjoués en France depuis le début de l'année.

"La menace terroriste islamiste n'a jamais faibli." Gabriel Attal était en déplacement à la gare Saint-Lazare, à Paris, ce lundi, quelques heures après l'annonce du rehaussement du plan Vigipirate. La France est à nouveau placée en "urgence attentat", le niveau le plus élevé. "Il n'y aura jamais une seconde de pause dans la lutte contre le terrorisme", a lancé le Premier ministre depuis la gare parisienne. "Nous nous préparons en permanence à tous les scénarios et nous n'en écartons aucun.

Une vigilance maximale confirmée dans la soirée par le ministre de l'Intérieur, selon qui les services de sécurité déjouent "un attentat tous les deux mois" en moyenne. "La menace est très élevée et nous devons nous armer face à cette menace" qui "touche toute l'Europe", a souligné Gérald Darmanin sur France 2, prévenant que l'État islamique est "capable d'enclencher des attentats à distance"

Deux attentats déjoués en 2024

Fin 2023, l'assassinat à Arras (Pas-de-Calais) du professeur Dominique Bernard par un ex-élève radicalisé, en octobre, et le meurtre d'un touriste allemand par un islamiste sur le pont Bir-Hakeim à Paris, début décembre, avaient montré la persistance du risque terroriste en France. Le plan Vigipirate avait ensuite été rétrogradé au niveau deux à la mi-janvier. 

Mais selon Gabriel Attal, deux attentats terroristes ont été déjoués depuis le début de l'année. Ces tentatives remontent au 10 janvier et au 5 mars dernier, selon nos informations. Dans le premier cas, un individu âgé de 22 ans avait été interpellé et mis en examen pour "association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d’atteinte aux personnes", indique le parquet national antiterroriste au service police-justice de TF1-LCI. Il a été placé en détention provisoire. Les premières investigations ont confirmé que l'homme, adhérant à l’idéologie du groupe État islamique, projetait de commettre une action violente contre une boîte de nuit, ou à l’encontre de la communauté LGBT, ou de la communauté juive, a-t-on appris de source proche du dossier.

Dans le dernier cas, un homme de 62 ans, manifestement acquis à l'idéologie djihadiste, a été arrêté en région parisienne puis mis en examen pour "association de malfaiteurs en vue de préparer des crimes d’atteinte aux personnes". Inconnu de la justice antiterroriste, il projetait de s'en prendre à un édifice religieux catholique, selon une source proche du dossier. Aucune arme n’a été saisie en perquisition, mais les investigations se poursuivent pour déterminer le niveau d’aboutissement du projet.

Ces quatre dernières années, 14 attentats ont été déjoués en France par les services de renseignement, selon les derniers chiffres communiqués par les forces de sécurité. "Nous empêchons des attentats de se dérouler quasiment tous les mois", a confirmé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, ce lundi à Roubaix (Nord).  L'EI-K, la branche afghane de l'État islamique qui a revendiqué la fusillade de Moscou vendredi soir, a elle-même déjà "conduit" ces derniers mois "plusieurs tentatives sur notre propre sol", a précisé Emmanuel Macron, lundi depuis la Guyane. Au total, depuis 2017, 45 attentats islamistes ont été déjoués en France. 

6500 personnes surveillées par an pour leurs liens avec le terrorisme

Dans le même temps, 760 étrangers radicalisés ont également été reconduits à la frontière par les forces de l'ordre en un peu plus de sept ans. 1500 personnes ont aussi été interpellées pour un lien direct avec l'apologie du terrorisme ou des préparations d'attentats depuis cette date, alors que 6500 individus sont surveillés chaque année pour leurs liens avec le terrorisme.

Des "moyens exceptionnels" pour lutter contre ces actions violentes djihadistes vont ainsi "partout sur le territoire", avec "4000 militaires supplémentaires" placés "en alerte" ces prochaines semaines, a souligné Gabriel Attal depuis la gare Saint-Lazare. "Nous agissons en amont, nous agissons sur tous les fronts, a conclu le Premier ministre. Notre lutte contre le terrorisme ne se paye pas de mots. Elle est très concrète et notre main ne tremblera jamais face au terrorisme, jamais face à l'islamisme."

Une réunion aura lieu jeudi matin à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) avec "l'ensemble des acteurs du renseignement" pour "tirer toutes les conséquences de l'attentat de Moscou", a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Le tout à quelques mois des Jeux olympiques de Paris, cet été (26 juillet - 11 août), durant lesquels un dispositif policier d'ampleur historique sera mis en place pour empêcher le risque d'attaque.


T.A. avec le service police-justice de TF1-LCI

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