L'armée israélienne a annoncé samedi avoir éliminé le numéro 1 du Hezbollah, Hassan Nasrallah.
Sur LCI, Raphaël Jerusalmy, ancien officier du renseignement militaire de Tsahal, détaille les possibilités pour les services israéliens d'acquérir la certitude que le leader du mouvement chiite était sur place, dans un bunker situé sous un quartier résidentiel de la banlieue de Beyrouth.

L'élimination d'Hassan Nasrallah, annoncée par Tsahal ce samedi, ressemble à une victoire militaire d'ampleur d'Israël sur le Hezbollah libanais. Le chef du mouvement islamiste a péri au cours d'une frappe aérienne israélienne, qui le ciblait directement, vendredi sur le QG de l'organisation dans la banlieue sud de Beyrouth. 

Comment l'armée israélienne a-t-elle pu savoir que Nasrallah, dont le lieu de résidence et les déplacements sont tenus ultra-secrets, se trouvait sur les lieux au moment précis où elle a lancé son offensive ? 

Selon le New York Times (nouvelle fenêtre), citant trois hauts responsables de la défense israélienne, les dirigeants de l'État hébreu "savaient depuis des mois où se trouvait Hassan Nasrallah et la décision de le frapper a été prise au cours de cette semaine parce qu'ils pensaient qu'ils ne disposaient que d'une courte fenêtre d'opportunité avant que le chef du Hezbollah ne disparaisse dans un autre endroit"

8 bombes larguées en quelques minutes

Ordre a donc été donné vendredi soir pour larguer plusieurs bombes en quelques minutes pour tuer le leader de la formation chiite libanaise qui se trouvait dans un bunker souterrain "située sous quatre immeubles résidentiels dans un quartier densément peuplé au sud de Beyrouth", "où il venait de convoquer une réunion des dirigeants", toujours selon le quotidien new-yorkais. Après une analyse vidéo, le New York Times conclut que huit avions de combat de l'armée de l'air israélienne équipés de bombes anti-bunker ont largué leurs munitions. Selon deux hauts responsables de la défense israélienne, cités par le quotidien américain, plus de 80 projectiles ont été lâchés sur plusieurs minutes. 

Pour Raphaël Jerusalmy, ancien officier du renseignement militaire israélien interrogé par LCI, Tsahal a nécessairement pu compter sur des informateurs sur place. "La rapidité avec laquelle elle est capable de confirmer le décès d'Hassan Nasrallah confirme aussi la présence d'une complicité interne. Cette opération, comme celle des bipers, a été possible parce que Tsahal et le Mossad ont joui d'une complicité interne au Hezbollah."

Une réunion d'urgence précipitée par Israël

"Tsahal ne fait pas confiance aux images, poursuit l'ancien du Mossad. Elle a besoin d'une personne physique qui confirme avoir vu la cible pénétrer le bâtiment à frapper. Le Hezbollah est probablement infiltré, soit par un super agent israélien, soit par un agent local qui a un compte à régler avec Nasrallah. Beaucoup de gens ne l'aimaient pas. Il y a d'ailleurs une paranoïa au sein de l'organisation car on cherche qui fournit aux Israéliens les informations pour pouvoir réaliser ces opérations spectaculaires."

Une, ou plusieurs "taupes" comme on les appelle dans le jargon militaire, aurait ainsi pu donner le feu vert pour bombarder l'immeuble de ce quartier résidentiel de Beyrouth. Toujours selon Raphaël Jerusalmy, la présence de Nasrallah au QG du Hezbollah ce vendredi aurait pu avoir été provoquée par Israël.

"Il ne s'est pas réuni de façon urgente dans cet endroit avec des hauts dirigeants du commandement du Hezbollah et un général iranien par hasard. Un faux message a été envoyé au haut commandement du Hezbollah comme quoi Israël allait attaquer Beyrouth et investir le Liban de façon terrestre. Israël avait fait la même chose avec le numéro 2 du Hamas. Le principe était de faire sortir Hassan Nasrallah de son bunker", nous explique Raphael Jerusalmy. 

Anthony TALLIEU

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