Au lendemain de l'annonce en grande pompe des nouveaux droits de douane appliqués au reste du monde, la riposte tente de s'organiser.Emmanuel Macron estime qu'il s'agit d'un "choc pour le commerce international".Suivez les dernières informations.
Les éléments marquants
UNE OFFENSIVE SANS PRÉCÉDENT
Donald Trump a lancé hier une charge commerciale massive sous la forme de droits de douane très lourds, en particulier contre l'Asie et l'Union européenne, s'attirant des menaces de riposte à ces mesures qui risquent d'asphyxier l'économie mondiale, mais aussi américaine. L'offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane plancher supplémentaire de 10% sur toutes les importations et par des majorations pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.
L'addition est astronomique pour la Chine, dont les produits feront l'objet d'une nouvelle taxe à l'importation de 34% s'ajoutant aux 20% de droits de douane additionnels déjà mis en place par l'administration Trump. Les marchandises de l'UE prendront 20% de taxes. Les taux ont été fixés à 24% pour le Japon, 26% pour l'Inde ou 46% pour le Vietnam. La taxe généralisée de 10% entrera en vigueur le 5 avril à 04h01 GMT et les droits de douane majorés le 9 avril. Pour Maurice Obstfeld, économiste du Peterson Institute for International Economics (PIIE), il s'agit d'une "déclaration de guerre à l'économie mondiale".
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LA RÉACTION DU SECTEUR DES COSMÉTIQUES
La fédération française des entreprises de la beauté (FEBEA) estime qu'il est "essentiel de ne pas répondre" aux attaques douanières de Donald Trump "par une logique de surenchère", alors que les États-Unis sont l'un des principaux débouchés de la parfumerie et de la cosmétique françaises. Elle a appelé à "construire une réponse européenne unie, calme et proportionnée", et à un renforcement de la compétitivité du secteur sur son premier débouché, qui reste le marché européen (10 milliards d’euros, soit 40% des exportations en 2024).
La hausse des droits de douane aux États-Unis "aura nécessairement un impact sur l'industrie cosmétique française", a encore regretté la FEBEA, en référence à la décision du président américain d'imposer des droits de douane additionnels de 20% aux produits en provenance de l'Union européenne. Car "avec près de 3 milliards d’euros de produits exportés en 2024 - dont la moitié en parfumerie -, les États-Unis représentent à eux seuls 13% des exportations du secteur", a-t-elle ajouté, dans un communiqué.
"La guerre commerciale ne fait que des perdants", a insisté la fédération. Elle "pénalise les consommateurs américains, confrontés à une offre réduite ou des prix plus élevés", en même temps qu'elle fragilise "les entreprises européennes par une baisse de leur compétitivité ou de leurs marges", a-t-elle estimé.
LA BOURSE DE NEW YORK POURSUIT SA CHUTE
La Bourse de New York a franchement chuté ce jeudi : le Dow Jones a clôturé en perte de 3,98%, l'indice Nasdaq a plongé de 5,97% et l'indice élargi S&P 500 a reculé de 4,84%, sa plus forte baisse depuis juin 2020. La place américaine a été chamboulée par les nouveaux droits de douane présentés mercredi par le président Trump, qui ont provoqué un vent de panique sur la plupart des marchés.
"VOLONTÉ DE DIALOGUE"
Le Mexique a salué le refus du président américain Donald Trump d'imposer de nouveaux droits de douane à son voisin du sud, son premier partenaire commercial. "Il faut toujours remercier la volonté de dialogue du président des États-Unis", a déclaré la présidente du Mexique Claudia Sheinbaum, en présentant un plan pour le développement de l'économie au lendemain des dernières annonces du président américain.
"C'est bon pour le pays", avait déclaré Mme Sheinbaum plus tôt lors de sa conférence de presse quotidienne, en insistant sur la "bonne relation" qu'elle avait construite avec l'administration Trump. Cette décision du président Trump marque le maintien du traité de libre-échange, avait ajouté le secrétaire (ministre) de l'Économie Marcelo Ebrard, qui avait parlé de "réussite majeure".
"DES CENTAINES DE MILLIERS D'EMPLOIS" MENACÉS ?
Le président du Medef Patrick Martin a estimé sur LCI que "des centaines de milliers d'emplois" étaient potentiellement menacés en France par les mesures douanières annoncées par Donald Trump. Il a estimé que les potentielles pertes d'emplois en France risquaient d'être "sectoriellement et géographiquement très concentrées", citant "70.000 emplois" à risque dans la région de Cognac.
"On parle de 1,5% du PIB (produit intérieur brut français, NDLR), de centaines de milliers d'emplois menacés, de la désarticulation de chaînes entières dans l'industrie aéronautique ou automobile", a-t-il détaillé. "Ces mesures, si elles sont mises en œuvre, seront extrêmement perturbantes pour la France et l'Europe et exigeront de notre part des réactions fortes", a-t-il estimé, après avoir participé à la réunion à l'Élysée.
"Il faut être à la fois très ferme, le signifier, et en même temps très pragmatique. (...) Il faut véritablement cibler ces mesures, (...) pour dissuader autant que possible l’administration Trump de mettre en œuvre toutes les mesures douanières brutales et violentes qu'elle a annoncées, les faire réfléchir", a-t-il ajouté. Et au vu de la chute sur les marchés financiers américains dès ce jeudi, à ce sujet "nos meilleurs alliés soient les Américains eux-mêmes", a déclaré le président du Medef.
LE POINT SUR LES SECTEURS CIBLÉS
L'augmentation des droits de douane annoncée par Donald Trump, mercredi 2 avril, va avoir des conséquences économiques mondiales. Certains secteurs français vont être davantage touchés, comme les vins et l'automobile. D'autres secteurs sont épargnés par ces modifications douanières.
"RIEN D'AUTRE À FAIRE QUE D'ALLER NÉGOCIER"
L'eurodéputé plaide aussi pour "une riposte commerciale", dans un monde "de plus en plus brutal", dans lequel des dirigeants comme Donald Trump ont une "volonté très forte de défendre l'intérêt de leur pays d'abord". "Je ne lui reproche pas de défendre l'intérêt de l'Amérique d'abord, je reproche aux nôtres de ne pas défendre l'intérêt de la France, des Européens", a déclaré Jordan Bardella.
Il dit souhaiter "des droits de douane, pas de bourrin, mais extrêmement ciblés", en visant notamment les "services numériques", un plan sur lequel l'Europe est en "déficit". "Les géants du numérique font des bénéfices records", a-t-il pointé. "Il faut faire ça intelligemment, le protectionnisme doit être ciblé", a encore estimé le patron du RN, appelant aussi à "permettre aux entrepreneurs français, à ceux qui veulent investir et innover en Europe, de pouvoir le faire". "On doit redevenir une terre de production", a-t-il insisté. Selon lui, l'UE "ne se fait plus respecter" à l'heure actuelle.
"Il n'y a rien d'autre à faire que d'aller négocier", a-t-il aussi plaidé, reprochant à la Commission européenne d'avoir voulu cibler des productions d'États républicains, comme le bourbon. Il a estimé "naturel que nous développions des liens avec toutes les grandes puissances de ce monde".
"MÉTHODE TRÈS BRUTALE"
Faut-il mettre en place des mesures de rétorsion ? "Oui bien sûr", répond sur LCI le patron du RN Jordan Bardella (nouvelle fenêtre), qui appelle à "sortir de la naïveté commerciale" dans laquelle l'Europe est "plongée depuis plusieurs années" selon lui. Il a fustigé une "méthode très brutale", chiffres complètement aléatoires", notamment 50% de droits de douane pour Saint-Pierre-et-Miquelon. "Je ne savais pas que la première puissance mondiale était menacée par quelques cagettes de homard, exportées depuis" ce territoire ultra-marin, a-t-il ironisé.
Mais la France "est une victime collatérale", estime-t-il : "Notre déficit à l'égard des États-Unis est de l'ordre de 4 milliards. Nous payons pour l'Allemagne et pour l'excédent budgétaire de la totalité de la zone euro et de l'UE, qui est de plus de 150 milliards à destination des États-Unis", a-t-il affirmé.
LE PÉTROLE EN FORTE BAISSE
Alors même que Donald Trump prédit un bond sur les marchés financiers, les cours du pétrole ont en tout cas terminé en forte baisse jeudi. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, a perdu 6,42% à 70,14 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, a reculé de 6,64% à 66,95 dollars.
LES MANCHOTS, MASCOTTES ANTI-GUERRE COMMERCIALE ?
Depuis les annonces de Donald Trump, une image abondamment partagée sur les réseaux sociaux : elle montre un manchot installé dans le fauteuil qu'occupait Volodymyr Zelensky lors d'une récente visite dans le Bureau Ovale, et se faisant sermonner par le président américain et le vice-président JD Vance, comme le chef d'État ukrainien l'a été.
Les montages humoristiques mettant en scène les oiseaux marins à la livrée blanche et noire abondent, critiquant les droits de douane punitifs annoncés mercredi. En particulier celle d'une taxe douanière de 10% sur tous les produits importés depuis les îles Heard et McDonald, un territoire australien perdu dans le sud de l'Océan indien qui n'est peuplé que d'animaux, et en particulier de manchots.
"Les pingouins nous dépouillent depuis des années", a par exemple blagué sur X Anthony Scaramucci, éphémère directeur de la communication de la Maison Blanche pendant le premier mandat Trump, devenu depuis très critique à l'égard du républicain. "Donald Trump met des taxes douanières sur des pingouins mais par sur Poutine", a commenté, sur le même réseau, le chef de file des sénateurs démocrates, Chuck Schumer, faisant référence au fait que la Russie ne figurait pas sur la liste des pays taxés présentée mercredi par le président américain.
This penguin wore a suit to the White House, but still got hit by #Tariffs because he didn't say thank you for the fish. #TrumpTariffs pic.twitter.com/HCTcgApTnb — Rob Smith (@rcssmedasmith) April 3, 2025
UNE FORMULE DE CALCUL SOUS LE FEU DES CRITIQUES
Pour justifier les nouveaux droits de douane appliqués aux États-Unis, Donald Trump s'est appuyé sur de nombreux chiffres. Les éléments avancés par le président américain ont été très rapidement critiqués par de nombreux économistes. La formule utilisée pour aboutir à ces données a été rendue publique, mais ne permet pas de rendre compte des droits imposés aux marchandises américaines. Toutes les explications dans cet article des Vérificateurs.
UNE DÉLÉGATION DU LESOTHO DÉPÊCHÉE "URGENCE"
Le Lesotho a indiqué jeudi qu'il allait envoyer une délégation gouvernementale aux États-Unis pour plaider sa cause, après que le président américain Donald Trump a imposé au pays des droits de douane de 50%, les plus élevés annoncés pour une seule nation. Le petit royaume d'Afrique australe, entièrement enclavé dans l'Afrique du Sud, est en tête de la liste des nombreux pays frappés par ces droits de douane additionnels.
"Nous devons nous rendre d'urgence aux États-Unis pour dialoguer avec leurs dirigeants et plaider notre cause", a déclaré le ministre du Commerce du Lesotho, Mokhethi Shelile, à des journalistes. "Ma plus grande inquiétude était la fermeture immédiate d'usines et les pertes d'emplois", a-t-il ajouté.
Le produit intérieur brut (PIB) du Lesotho - 2 milliards de dollars annuels - dépend fortement de ses exportations de produits textiles, notamment de jeans. "Il y a onze usines dans le pays, dont la plupart exportent des marchandises aux États-Unis et fournissent du travail à 12.000 personnes", a souligné Mokhethi Shelile.
DROITS DE DOUANE CANADIENS
Le Canada a été épargné par la nouvelle vague de droits de douane annoncée mercredi par le président américain Donald Trump à l'encontre de la quasi-totalité des pays du monde. Mais Ottawa, premier partenaire commercial de Washington, est déjà visé par des droits de douane américains supplémentaires sur l'acier et sur l'aluminium, ainsi que sur les automobiles depuis jeudi matin.
En réaction, le Premier ministre canadien Mark Carney a annoncé des droits de douane de 25% sur certaines importations automobiles américaines. Le tarif douanier canadien vise "tous les véhicules importés des Etats-Unis qui ne respectent pas" l'accord commercial nord-américain AEUMC, a-t-il précisé.
Les droits de douane sur des importations de véhicules américains représentant une valeur de 8 milliards de dollars canadiens (5,7 milliards de dollars américains), devraient entrer en vigueur dans les prochains jours, a fait savoir son bureau à l'AFP.
"RIEN S'INTERDIRE"
Les industriels français touchés par les nouvelles taxes imposées par Trump ne doivent "rien s'interdire", y compris suspendre leurs projets d'investissement aux États-Unis comme l'a demandé Emmanuel Macron, et surtout doivent "rester unis", a déclaré le président de France Industrie, Alexandre Saubot, à sa sortie de l'Élysée jeudi.
"Pour faire cette négo en position de force, il faut qu'on soit prêt à utiliser tous les leviers" et ne "rien s'interdire", a-t-il répondu en réaction à l'appel du chef de l'État à suspendre les investissements industriels français aux États-Unis. Les droits de douanes de 20% pour les produits arrivant de l'UE aux États-Unis sera "nocive" pour l'économie mondiale, a jugé le président de cet organisme, sui représente la trentaine de filières industrielles françaises.
"Au-delà des mesures américaines, vous allez avoir des mesures de déport de flux, vous allez avoir des Chinois ou des Indiens qui ne peuvent plus importer aux États-Unis, qui vont donc détourner leurs produits vers l'Europe. Et donc tout ça peut énormément fragiliser l'industrie européenne", a-t-il encore jugé.
TRUMP PRÉDIT UN BOND DES MARCHÉS FINANCIERS
De son côté, Donald Trump continue de défendre ses mesures et prédit un bond financier et économique en dépit des lourds droits de douane annoncés la veille, qui ont fait dégringoler la Bourse de New York. "Les marchés vont bondir" et "le pays va bondir", a assuré le président américain, juste avant de quitter la Maison Blanche pour la Floride (sud), où il doit donner un dîner dans l'un de ses clubs de golf.
"Je pense que tout va très bien. Lorsqu'un patient subit une opération, elle permet de régler certaines choses. Il y a des milliards et des milliards qui arrivent dans notre pays, c'est sans précédent", a-t-il affirmé. "Les marchés vont monter en flèche. (...) Le pays va se développer, les pays du monde veulent faire affaire avec nous", a encore assuré le président américain, reprochant à ces partenaires d'avoir "profité de nous pendant tant d'années".
"Je peux vous dire que tout va très bien se passer. Nous avons reçu plus de 7 milliards d'investissements en plus, notre pays va très bien se développer", a-t-il encore lancé, avant de tourner les talons.
MELONI REFUSE DE "MULTIPLIER" LES DROITS DE DOUANE
La cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, a estimé jeudi soir que, face aux droits de douane imposés par Washington, il fallait avoir pour objectif de les "supprimer, pas les multiplier". "Il faut ouvrir une discussion franche sur le fond avec les Américains", a-t-elle affirmé dans un bref entretien à la chaîne publique Rai1, en référence à d'éventuelles représailles de l'Union européenne.
La Première ministre italienne a aussi appelé à éviter l'alarmisme : "Nous avons évidemment un problème, mais ce n'est certainement pas la catastrophe évoquée par certains", a-t-elle estimé. Elle avait annulé jeudi tous ses engagements pour se concentrer sur l'introduction de nouveaux droits de douane décidée par le président américain Donald Trump. Elle a réuni ses principaux ministres pour discuter de leur approche.
"ABSURDITÉ, INCOMPÉTENCE"
La décision de Donald Trump d'imposer aux territoires ultra-marins des droits de douanes différents de ceux de la France hexagonale sur les produits importés aux États-Unis témoigne d'un "cumul d'incohérences, d'absurdité et d'incompétence", a réagi jeudi le ministre des Outre-mer, Manuel Valls. "L'intention initiale de taxer différemment les territoires ultramarins est profondément politique", a-t-il déclaré à l'AFP.
"UN RENDEZ-VOUS AVEC L'HISTOIRE"
Donald Trump "essaie de nous diviser", en ayant "un dialogue bilatéral", mais "nous, ce qu'il nous faut, c'est rester ensemble", a estimé sur BFMTV le ministre du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin. "Il faut riposter", sinon on fait "un aveu de faiblesse", "pour protéger nos propres filières", mais "il n'y a pas que les mesures tarifaires", a-t-il mis en avant.
"Il faut savoir répondre de manière ferme et massive", a-t-il ajouté, évoquant la possibilité de suspendre les investissements des industriels français aux États-Unis, "le temps qu'il recule". L'objectif est de "démontrer que le plan de Donald Trump n'est pas viable, à commencer par lui-même", a-t-il ajouté.
"La priorité, c'est que le dialogue avec les États-Unis se maintienne, que l'on désescalade cette guerre commerciale qui ne fait que des dégâts", a-t-il poursuivi. "Ce ne sont pas nos ennemis, mais ils se positionnent aujourd'hui en adversaire commercial, de façon à mon sens totalement contre-productive". "Il y a un rendez-vous avec l'Histoire qui est absolument exceptionnel", a encore insisté le ministre.
UNE RIPOSTE DOUANIÈRE ? UNE PISTE "DISCUTABLE"
Quant à la réaction des pays européens, il a estimé qu'il était "logique de riposter" mais que le faire par des droits de douane est "discutable". Si Donald Trump vient à renchérir ensuite, "il n'y a plus de limites", s'est-il inquiété.
Il a également appelé à ne pas céder à la panique. "Dans ce moment de tsunami, il faut garder son calme, (...) la fragmentation du monde sur le plan commercial, elle existe déjà", a-t-il insisté. L'année dernière, on comptait "3.000 barrières commerciales dans le monde, (...) c'était 600 y'a cinq ans", selon lui. Par ailleurs, Washington représente 13% du commerce mondial, ce qui signifie que "87% du monde continue à commercer en suivant, plus ou moins bien, les règles de l'OMC".
"Il ne faut pas perdre de vue que derrière tout ça, l'énorme enjeu c'est le maintien d'un multilatéralisme, qui a pris aujourd'hui un très gros coup", a argué Philippe Varin. "Il faut négocier, essayer de sortir de tout cela par des accords bilatéraux ou même sectoriels , (...) mais aussi se préparer à revitaliser le multilatéralisme", a insisté le président de l'institution, qui représente selon lui 95 millions d'entreprises dans le monde, dans 170 pays. "Les négociations sont possibles ou vont l'être", a-t-il conclu.
UNE "CRISE SYSTÉMIQUE" À REDOUTER ?
"C'est un choc, on n'a jamais vu cette situation", a réagi sur LCI Philippe Varin, président de la Chambre de commerce internationale (ICC) et ancien directeur général de PSA Peugeot-Citroën. "Le sujet maintenant est de savoir si on va basculer sur une crise systémique, qui peut être de très grande ampleur, ou non", a-t-il posé.
Selon lui, les "investisseurs" vont être "face à un problème de confiance", tandis qu'on devra faire face à des "surcoûts évidents sur les opérations", avec d'"énormes perturbations" à la clé. "Et puis globalement, on va avoir un sujet inflation, on ne sait pas encore combien", a-t-il ajouté. Aux États-Unis, cette inflation devrait monter à "au moins un point de plus", ce qui est "énorme", a poursuivi le président de l'ICC, y voyant un "impact économique colossal".
PIRE SÉANCE POUR LA BOURSE DE PARIS DEPUIS 2023
La Bourse de Paris a enregistré jeudi son plus fort recul quotidien depuis deux ans, au lendemain du lancement de l'offensive commerciale de Donald Trump, qui a décidé d'imposer des droits de douane massifs sur les produits importés aux États-Unis. Le CAC 40 a perdu 3,31%, terminant à 7.598,98 points, soit une baisse de 258,85 points lors de sa pire séance depuis le 15 mars 2023 (-3,58%).
L'offensive de la Maison-Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, prévoit un droit de douane plancher supplémentaire de 10% et des majorations : 20% de taxes pour l'Union européenne, 34% pour la Chine, 24% pour le Japon ou 31% pour la Suisse.
"UN EFFET EN CASCADE"
Par ailleurs, les secteurs les plus exposés sont les vins et vignes, puis les produits laitiers, et enfin la boulangerie, les viennoiseries et pâtisseries, donc le secteur des céréales, a listé Dominique Chargé.
Pour l'heure, "on est à l'analyse de la situation", a expliqué le producteur de lait, de volailles et de céréales en Loire-Atlantique. "Nous aurons mécaniquement un effet en cascade : ce qui rend cette situation inédite, c'est que l'ensemble des zones économiques du monde vont être confrontées à la même chose et en même temps. (...) On a un dérèglement, une instabilité mondiale qui va s'installer", a-t-il mis en garde.
Les exploitants devront "gérer les flux ou reflux de matières qui n'auront plus de marché, et dans un deuxième temps trouver des solutions un peu plus pérennes". "On va s'adresser à l'Europe pour trouver des solutions de substitution", a-t-il ajouté.
"UNE RIPOSTE FERME, MAIS PROPORTIONNÉE"
De retour de la réunion à l'Élysée, le président de La Coopération Agricole Dominique Chargé a estimé sur LCI qu'il est "rassurant (...) qu'en moins de 24 heures", le gouvernement ait "réuni l'ensemble des acteurs et filières concernées", pour "envisager ensemble les solutions les mieux adaptées".
Selon lui, une "position unanime" s'est dégagée des échanges : "il faut une riposte ferme, mais proportionnée, qui doit rester dans une logique d'ouverture, parce que nous devons aller au dialogue", a-t-il lancé, appelant surtout à "ne pas enclencher l'escalade". Il faut "négocier et trouver des solutions concertées" tout en préservant la "souveraineté alimentaire" du continent, a-t-il plaidé.
"TOUJOURS UN CHEMIN DE NÉGOCIATION"
"Il y a toujours un chemin de discussion et de négociation" avec les États-Unis, a estimé jeudi le ministre du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin, espérant des "ajustements dans les 15 prochains jours" dans les droits de douane massifs imposés par Donald Trump. Face à l'offensive protectionniste menée par Washington, "rien n'est définitif", et les 20% de taxes supplémentaires infligées aux produits de l'Union européenne, "c'est le postulat de base", a-t-il indiqué à l'AFP et au Parisien.
Tandis que l'UE planche sur sa riposte, il déplore que l'on soit "retombé dans la loi du plus fort" avec le déclenchement de cette guerre commerciale. "Est-ce que les démocraties libérales, une certaine vision du multilatéralisme, vont survivre au XXIe siècle ?", s'interroge-t-il. Et plaide dans ce contexte pour "une diplomatie économique très musclée", fondée sur de nombreux déplacements, car "c'est indispensable dans le moment". "La France est un pays apprécié dans le monde", fait-il valoir, en soulignant l'image positive dont bénéficie selon lui le chef de l’État français.

ACCORD DE LIBRE-ÉCHANGE AVEC OTTAWA
L'ancien ministre macroniste de l'Industrie Roland Lescure propose de "ratifier le Ceta", l'accord de libre-échange avec le Canada controversé, pour envoyer un message en réponse à la hausse massive des droits de douane décidée par Donald Trump. "C'est le moment. Il faut qu'on fédère autour d'alliés qui pensent comme nous", a argué le vice-président de l'Assemblée (Renaissance), également député des Français d'Amérique du Nord. "Si on ne fait pas de libre-échange avec le Canada dites-moi avec qui est-ce qu'on va le faire ?", a-t-il lancé.
Mais la ratification par le Parlement de l'accord, appliqué provisoirement depuis 2017, ne va pas de soi. En mars 2024 une alliance gauche-droite s'était opposée au Sénat à cette ratification du traité. Les oppositions à l'Assemblée demandant ensuite en vain la transmission du texte par le gouvernement pour en faire de même à la chambre basse.
UNE HAUSSE DES PRIX À REDOUTER ?
Le président américain Donald Trump a annoncé mercredi imposer des droits de douane de 10% minimum sur toutes les importations aux États-Unis. L'Union européenne - et donc la France - est taxée à hauteur de 20%. Cette mesure va-t-elle relancer l'inflation des deux côtés de l'Atlantique ?
QU'EN PENSENT LES AMÉRICAINS ?
Alors que les annonces de Donald Trump ont sidéré dans le monde entier, aux États-Unis de nombreux Américains vivaient déjà dans la crainte de voir ces droits de douane se mettre en place. Finalement, les mesures dévoilées par le locataire de la Maison Blanche sont pire qu'attendues, aux yeux de beaucoup d'entre eux. Les grandes banques font part de leurs craintes d'une récession, les bourses s'effondrent... Tandis que des clients se précipitent pour acheter des voitures neuves, avant l'application de taxes sur les pièces et véhicules importés. Le point sur place avec notre correspondante Justine Jankowski.
LES BOURSES EUROPÉENNES EN FORTE CHUTE
Les marchés boursiers européens ont fortement chuté jeudi, Paris signant sa pire baisse depuis deux ans, au lendemain de l'offensive commerciale de Donald Trump. Paris a cédé 3,31%, son plus fort recul quotidien depuis la séance du 15 mars 2023. Francfort a perdu 3,01%, Milan 3,60% et Londres 1,55%.
L'IRLANDE PRÊTE À "TRAVERSER LA TEMPÊTE"
Le Premier ministre irlandais Micheal Martin a assuré jeudi que son pays et l'UE "traverseront la tempête" déclenchée par les taxes douanières de Donald Trump mais il estime que "les négociations sont la voie à privilégier". "Il ne fait aucun doute que l'imposition de droits de douane par les États-Unis aura un impact négatif", a-t-il jugé lors d'une conférence de presse conjointe à Dublin avec le commissaire européen à la Justice Michael McGrath.
"Nous ne voyons aucune justification" à l'imposition de 20% de taxes annoncée par le président américain Donald Trump sur les produits en provenance de l'UE, a déploré Michael Martin. "Il est important que nous nous concentrions sur les facteurs que nous pouvons contrôler, y compris l'amélioration de notre compétitivité et l'investissement dans les infrastructures", a-t-il ajouté.
L'Irlande dépend fortement du commerce avec les Etats-Unis et des investissements américains, notamment dans la technologie, et ces nouveaux droits de douane pèseront lourdement sur son économie, bien que son important secteur pharmaceutique ait jusqu'ici été épargné par les annonces.
L'OMC "PROFONDÉMENT PRÉOCCUPÉE"
Les droits de douane imposés depuis janvier par l'administration Trump pourraient réduire d'"environ 1%" le commerce de marchandises en volume cette année, a annoncé jeudi la cheffe de l'OMC, dans une rare prise de parole à ce sujet.
"Je suis profondément préoccupée par cette baisse et par le potentiel d'escalade vers une guerre tarifaire avec un cycle de mesures de représailles qui mènerait à de nouvelles baisses des échanges de marchandises", a déclaré Ngozi Okonjo-Iweala, dans un communiqué.
L'APPEL À LA "SOLIDARITÉ" EUROPÉENNE D'E. MACRON
Lors de sa prise de parole lors de la réunion d'urgence organisée à l'Élysée, Emmanuel Macron a appelé à l'unité, un message à la fois destiné aux entreprises mais aussi aux autres pays européens. Voici les principaux points à retenir :
L'EUROPE "NETTEMENT MOINS TOUCHÉE"
Mais "d'autres pays sont nettement moins touchés, l'Allemagne et l'UE n'étant que modérément impactées en comparaison", estime par ailleurs l'Institut de Kiel. "Les économies européennes sont nettement moins touchées que la moyenne mondiale. Cela s'explique en partie par leur moindre dépendance à l'égard du marché américain et en partie par le fait que l'UE n'est pas spécifiquement visée par rapport à d'autres régions", explique-t-il.
Dans le détail, "l'UE peut s'attendre à une baisse de la production d'un peu plus de 0,2 % et l'Allemagne d'un peu plus de 0,3 %. (...) Les exportations de l'Allemagne et de l'UE devraient diminuer d'environ 0,6 %", précise-t-il. Par ailleurs, "la production économique mondiale diminuerait probablement d'environ 0,8 %" et "le volume des échanges mondiaux pourrait diminuer de près de 6 %".
Les prix en Allemagne et dans l'UE devraient même "diminuer, respectivement de 1 % et de 0,9 %". "Cela s'explique notamment par le fait que les exportations initialement destinées aux États-Unis sont réorientées vers le marché européen, ce qui accroît la concurrence sur ce marché. Au niveau mondial, les prix devraient augmenter de 0,7 %", détaille le communiqué.
"GRAVES CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES NÉGATIVES"
Selon l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, un institut de recherche économique basé en Allemagne, les nouveaux droits de douane décrétés mercredi par Donald Trump "pourraient avoir de graves conséquences économiques négatives, en particulier pour les États-Unis eux-mêmes".
"Les droits de douane proposés pourraient réduire la production économique américaine de près de 1,7 % en l'espace d'un an, faire grimper les prix de plus de 7 % et entraîner une baisse des exportations de près de 20 %", détaille l'institut de recherche économique dans un communiqué. Par ailleurs, si les pays ciblés adoptent des mesures de rétorsion, "les effets sur les prix aux États-Unis seraient probablement un peu moins importants, mais la baisse des exportations serait encore plus marquée". En bref, "cela signifie que les conséquences économiques seraient bien plus dramatiques pour les États-Unis que pour la quasi-totalité des autres pays", note l'Institut de Kiel.
L'ITALIE VEUT ÉVITER UNE "ESCALADE DE REPRÉSAILLES"
En Italie, la Première ministre Giorgia Meloni a annulé ses engagements ce jeudi pour "se concentrer sur les mesures à prendre, suite à l'introduction de nouveaux droits de douane" décidée par le président américain Donald Trump, selon ses services.
La cheffe du gouvernement, qui avait déploré dès mercredi soir une "mauvaise mesure", a réuni ses principaux ministres jeudi pour discuter de leur approche et, ensuite, le ministre des Entreprises Adolfo Urso a appelé au calme. "Réagir aux droits de douane sur des marchandises par d'autres droits de douane sur des marchandises exacerbe l'impact sur l'économie européenne", a-t-il déclaré au Sénat. "La première règle est de ne pas nous nuire davantage, en déclenchant une escalade de représailles qui entraînerait une guerre commerciale dévastatrice", a-t-il estimé.
"Nous devons réagir, oui, mais de manière intelligente, en restant calmes, pour évaluer complètement les conséquences directes et indirectes des mesures américaines et donc la meilleure réponse", a ajouté Adolfo Urso.
WALL STREET CONTINUE DE S'ENFONCER
La Bourse de New York creuse quant à elle ses pertes : vers 14h45 GMT (16h45 à Paris), l'indice Nasdaq, à coloration technologique, plongeait de 5,45% et l'indice élargi S&P 500, indice de référence à Wall Street, chutait de 4,22%, évoluant à des plus bas depuis septembre. Le Dow Jones reculait quant à lui de 3,62%.
LA BOURSE DE FRANCFORT AUSSI SECOUÉE
L'indice Dax vit une séance noire à la Bourse de Francfort jeudi, comme les autres places financières mondiales, chutant de 3,02% autour de 15h GMT (17h à Paris) à cause de l'avalanche de droits de douanes adoptés par les États-Unis. Moins d'une heure avant sa clôture, l'indice vedette allemand évoluait autour de 21.708,27 points, retombant au niveau atteint début février. Les valeurs de l'équipementier sportif Adidas (-11,65%) et de l'industriel Siemens (-8,41%) sont particulièrement en difficulté.
LULA PRÊT LUI AUSSI À RIPOSTER
Le président brésilien Lula a annoncé jeudi que "toutes les mesures appropriées" seraient prises pour "défendre les entreprises et les travailleurs" du pays sud-américain, visé par l'imposition de 10% de droits de douane par les États-Unis. "Nous défendons le multilatéralisme et le libre-échange, et nous répondrons à toute tentative d'imposer un protectionnisme qui n'a plus sa place dans le monde", a-t-il déclaré lors d'une cérémonie officielle à Brasilia.
50% DE TAXE POUR SAINT-PIERRE-ET-MIQUELON
La décision de Donald Trump d'imposer des droits de douane de 50% sur les produits importés aux États-Unis depuis Saint-Pierre-et-Miquelon traduit "l'incompétence de l'administration américaine", a réagi l'unique député du petit archipel français dans l'Atlantique nord. "Je ne sais pas d'où sortent ces chiffres" de 50%, a déclaré auprès de l'AFP le député Liot Stéphane Lenormand, en référence au tableau produit par la Maison Blanche qui récapitule les nouvelles surtaxes douanières américaines.
Situé face au Canada, le territoire de Saint-Pierre-et-Miquelon est durement touché par la décision américaine puisqu'il verra ses produits taxés trente points au-dessus de l'Union européenne et de la France métropolitaine, qui se voient infliger un taux de 20%. "On est un petit marché d'un peu plus de 6.000 habitants, je ne pense pas que ce soit nous qui soyons à l'origine du déséquilibre de la balance du commerce extérieur américain", a ironisé le député.
LA RÉACTION D'EMMANUEL MACRON EN VIDÉO
Réécoutez ici la prise de parole d'Emmanuel Macron, à l'occasion d'une réunion d'urgence à l'Élysée.
"ATTEINTE À L'IDÉE DE NOTRE ALLIANCE"
Prenant la parole ensuite, le Premier ministre Français Bayrou a estimé que les annonces américaines ne constituaient pas seulement une "atteinte au principe du commerce international", mais aussi une "atteinte à l'idée que nous nous faisions de notre alliance avec les États-Unis, (...) et de la stabilité du monde, en tout cas occidental". "Si on projette à moyen terme, c'est un changement assez important de l'équilibre du monde", a-t-il ajouté, estimant que "nous avons des responsabilités françaises, nationales".
"LES INTÉRÊTS NE SONT PAS TOUJOURS LES MÊMES"
"Emmanuel Macron a appelé à l'unité et à ne pas jouer à chacun pour soi. Message adressé à la fois aux états et aux entreprises", indique sur LCI Bastien Augey, journaliste au service politique de TF1/LCI, alors que se tient en ce moment une réunion de crise à l'Élysée après les annonces de Donald Trump la veille. "Les intérêts ne sont pas toujours les mêmes, il y a une demande de riposte, mais aussi une inquiétude", précise-t-il également, faisant allusion aux représentants de filières exportatrices et du patronat présents autour de la table.
"DÉCIDÉS À NE PAS LAISSER FAIRE"
Emmanuel Macron a rappelé enfin les "conséquences indirectes" des taxes américaines, disant craindre "des surcapacités sud-asiatiques". Certains pays vont "rediriger leurs flux vers l'Europe", des mécanismes qui, dans l'agroalimentaire et les services par exemple, peuvent avoir "des conséquences qui vont être massives", s'est-il inquiété.
Quant à la réponse européenne, "rien n'est exclu", a-t-il conclu. "Tous les instruments sont sur la table", notamment "des réponses tarifaires" mais aussi "la possibilité d'avoir des réponses sur les services numérique", domaine dans lequel Washington est "très bénéficiaire sur l'Europe", a-t-il ajouté. "Il faut faire ce qui est le plus efficace, le plus proportionné, mais qui marque très clairement que nous sommes décidés à ne pas laisser faire, à avoir des filières victimes de ces tariffs, et donc à nous défendre et à nous protéger", a-t-il lancé.
RÉINDUSTRIALISATION, DÉCARBONATION, PROTECTION COMMERCIALE...
Emmanuel Macron a par ailleurs estimé que le "constat" de l'administration américaine était "bon", même si sa réponse est "mauvaise" : "Il y a trop de désindustrialisation en Occident. La réponse, ce n'est pas de mettre des tariffs et de casser le commerce international, mais d'être plus productif", a-t-il défendu. "Au niveau français et européen", il faut "accélérer nos programmes d'investissement, de réindustrialisaition, de simplification", a-t-il plaidé. "Cette réponse est essentielle dans la période, il faut l'accélérer".
Par ailleurs, il faut "assumer" un "agenda de décarbonation", "un levier d'indépendance", a-t-il estimé. Le déficit du commerce extérieur est dû "au deux tiers conduit par notre dépendance à des hydrocarbures et du fossile que nous ne produisons pas mais que nous consommons", a-t-il souligné, appelant à "réduire la facture et la dépendance".
En outre, il veut "accélérer au niveau européen un agenda de protection commerciale", ce qui a été initié sur les véhicules électriques chinois par exemple. "On ne peut pas demander à nos industriels de faire des transitions, (...) et laisser de la concurrence déloyale s'installer. (...) On est pour la concurrence loyale", a-t-il également défendu.
"SOLIDARITÉ COLLECTIVE"
"Si les Européens jouent groupés, qu'ils préparent la réponse, qu'elle est unifiée, proportionnée mais qu'elle est réelle, et que derrière toutes les filières joue de manière cohérente, qu'il y ait une vraie solidarité de filières, à ce moment-là, nous saurons avoir notre objectif : le démantèlement des tariffs", a-t-il détaillé. "On n'est pas naïf", mais l'objectif reste "par la négociation, qu'on arrive à démanteler les tariffs annoncés (...) et que l'on démonte les nôtres", a-t-il ajouté.
Avant de plaider en particulier pour "suspendre un temps" les investissements dans l'économie américaine à venir, tant que les choses ne sont pas "clarifiées" avec les États-Unis. "Quel serait le message d'avoir des grands acteurs européens qui se mettent à investir des milliards d'euros dans l'économie américaine au moment où ils sont en train de nous taper ? Il faut que l'on ait de la solidarité collective", a encore lancé Emmanuel Macron.
"TOUT DE SUITE JOUER EUROPÉEN"
Emmanuel Macron a ainsi appelé ainsi les professionnels présents à "faire remonter au niveau européen (...) toutes vos demandes et recommandations éventuelles", ainsi que se "coordonner avec vos homologues européens pour faire remonter un travail unifié, fort et résolument européen". "Il est très important d'être très clair, filière par filière, mais de tout de suite jouer européen, pour pas qu'il n'y ait d'échappée solitaire", a-t-il ajouté, appelant plus largement à être "unis et déterminés".
"Les plus gros auront tendance à jouer solo, et ce n'est pas une bonne idée. Si la réponse aux tariffs qui viennent d'être mis par l'administration américaine, c'est de faire des concessions immédiates, ou d'annoncer des investissements pour pouvoir négocier des exemptions, c'est une très mauvaise idée", a défendu le chef de l'État. Car l'UE a "une force", un marché de "450 millions d'habitants", "c'est plus que le marché américain", a-t-il pointé.
UNE RIPOSTE EUROPÉENNE "EN DEUX ÉTAPES"
La Commission européenne se penche déjà sur la riposte des Vingt-Sept, a expliqué Emmanuel Macron. "La riposte européenne se fera en deux étapes, car riposte il y aura", a insisté le président français. Il a annoncé une première échéance mi-avril, des décisions qui porteront "sur les taxes déjà décidées, en particulier sur l'acier et l'aluminium". Des "difficultés sur de premières listes" de produits ciblés "ont pu être corrigées", a-t-il précisé.
Puis viendra une "deuxième réponse", "plus massive", dédiée aux "tariffs" annoncés mercredi par Donald Trump. L'annonce "se fera à la fin du mois, après une étude précise, secteur par secteur, et un travail avec l'ensemble des États-membres et des filières économiques", a ajouté Emmanuel Macron.
LES AMÉRICAINS "SORTIRONT PLUS FAIBLES ET PLUS PAUVRES"
"C'est une ampleur inédite, mais (...) l'ampleur et le caractère négatif est avant tout pour l'économie américaine", a estimé Emmanuel Macron. "Avec les décisions de cette nuit, l'économie américaine et les Américains, des entreprises ou des citoyens, sortiront plus faibles qu'hier, et plus pauvres", a insisté le président français, estimant que ces décisions n'étaient "pas soutenables" pour l'économie intérieure du pays.
Cet impact sera "immédiat" et "bien plus massif" aux États-Unis, alors qu'il mettra "plusieurs années à être tangibles" pour les économies européennes, a-t-il aussi insisté, appelant par ailleurs les Européens à être "réactifs, unis et organisés".
UN "ENJEU PLUS LIMITÉ" POUR LA FRANCE, MAIS PRÉSENT
"C'est un impact massif, qui va toucher tous les secteurs de l'économie et de l'export européen", a ajouté Emmanuel Macron. Avant de préciser que "l'enjeu est plus limité pour la France que d'autres pays, mais qui est là, et qui pour certaines filières va être massifs". Les exportations vers les États-Unis représentent 1,5% pour la France, contre plus de 3% pour l'Italie, 4% pour l'Allemagne, 10% pour l'Irlande, a-t-il listé. "Il y a des pays plus exposés que nous, mais ce n'est pas peu de choses", a-t-il insisté.
Par ailleurs, il faut prendre aussi en compte les "conséquences indirectes", en particulier les "tariffs massifs vers la Chine, l'Inde et l'Asie du Sud-Est". De possibles "déports" de produits sont à craindre, "ce qui va impacter très clairement nos économies et l'équilibre de certaines filières".
"UNE DÉCISION BRUTALE ET INFONDÉE"
Le président français déplore un "choc pour le commerce international", qui appelle selon lui à une "mobilisation française et européenne". L'annonce de la veille est "inquiétante pour plusieurs de nos territoires ultramarins", relève Emmanuel Macron, soulignant notamment que la Réunion et Saint-Pierre-et-Miquelon qui ont "fait l'objet apparemment de tarifs exorbitants".
Il a déploré plus largement une "décision brutale et infondée, parce qu'on ne corrige pas des déséquilibres commerciaux en mettant des tarifs". "Au fond, cette décision va toucher tous les secteurs, pour nos économies", a-t-il appuyé. Dans le détail, "sur les 500 milliards exportés" vers les Etats-Unis, "nous avons une visibilité sur plus de 70% de ceux qui sont touchés par les tariffs", a-t-il poursuivi, rappelant que de nouvelles taxes de 20% ont été décrétées par Donald Trump. À cela s'ajoute 25% sur "l'aluminium, acier et automobile", déjà en vigueur, tandis que sur le bois, la pharmacie et les semi-conducteurs, des "annonces" sont attendues mais le même taux "d'au moins 25%" est redouté.
REUNION D'URGENCE À L'ELYSEE
Une réunion d'urgence s'organise à l'Élysée ce jeudi, en présence de plusieurs représentants de secteurs économiques. Le président Emmanuel Macron prend la parole, à suivre en direct sur LCI.
DÉFICIT COMMERCIAL MASSIF AUX ÉTATS-UNIS
Le déficit commercial des États-Unis, que Donald Trump veut résorber en érigeant une montagne de nouveaux droits de douane, s'est légèrement réduit en février après le record du mois précédent, tout en restant très élevé.
En février, la balance commerciale américaine des biens et services était déficitaire de 122,7 milliards de dollars, selon les données publiées jeudi par le ministère du Commerce. Cela représente un recul de 6,1% sur un mois mais le montant est quasiment multiplié par deux par rapport à février 2024. Les importations de biens se sont inscrites à un niveau très élevé (329 milliards de biens en valeur), suggérant que les entreprises ont continué à renforcer leurs stocks en anticipation des nouveaux droits de douane mis en place par l'exécutif américain.
Le mois de janvier avait constitué à ce titre un record, avec un déficit commercial de 130,6 milliards de dollars. L'ampleur du déficit commercial justifie selon la Maison Blanche "l'urgence nationale" de relever fortement les taxes sur les produits entrant aux États-Unis.
STELLANTIS RÉAGIT À SON TOUR
De son côté, Stellantis a annoncé jeudi la fermeture pour deux semaines de son usine Chrysler au Canada et envisage des "pauses" de la production dans ses usines mexicaines, notamment à cause de l'application de lourds droits de douanes sur les véhicules importés aux États-Unis. Le 5e constructeur mondial va fermer son usine canadienne de Windsor (Ontario), qui emploie environ 4.000 salariés, pendant les semaines du 7 et du 14 avril, a indiqué jeudi une porte-parole du groupe, confirmant une annonce du syndicat local Unifor. Cette fermeture est "principalement liée" aux droits de douane annoncés par Donald Trump, selon le syndicat.
Le groupe Stellantis a indiqué continuer "d'évaluer les effets (des droits douanes américains) sur les véhicules importés et continuera de discuter avec l’administration américaine de ces changements de politique". "Les mesures immédiates que nous devons prendre comprennent l’arrêt temporaire de la production dans certaines de nos usines d’assemblage canadiennes et mexicaines, ce qui aura une incidence sur plusieurs de nos installations américaines de production de moteurs et d’emboutissage qui soutiennent ces opérations", a poursuivi le groupe.
PRIX DES VOITURES VOLKSWAGEN
Volkswagen a indiqué jeudi évaluer l'impact des nouveaux droits de douane américains en vue d'adapter sa politique de vente aux États-Unis, des articles de presse évoquant le projet de relever les tarifs de ses véhicules exportés dans le pays. "Une fois que nous aurons évalué l'impact sur l'entreprise, nous ferons part de notre stratégie à nos concessionnaires", a déclaré un porte-parole du constructeur allemand à l'AFP, alors que de nouveaux droits de douane de 25% entrent en vigueur jeudi sur les voitures exportées vers les États-Unis.
D'après le média américain spécialisé Autonews et le Wall Street Journal, Volkswagen prévoit d'ajouter des frais d'importations au prix des véhicules importés aux États-Unis depuis le Mexique ou l'Europe et frappés par les nouvelles taxes. En outre, le groupe allemand a informé dans une note ses concessionnaires américains que des mesures sont prises pour interrompre les expéditions de voitures en provenance du Mexique par voie ferrée, selon Autonews. Auprès de l'AFP, Volkswagen n'a pas démenti ces informations, en refusant de les commenter. "Nous voulons faire preuve d'une grande transparence pour traverser cette période d'incertitude", a ajouté le groupe.
L'INFLATION RELANCÉE ?
La Banque centrale européenne (BCE) a estimé en mars qu'une guerre commerciale à l'initiative des États-Unis pourrait relancer l'inflation à court terme, selon un compte-rendu de sa réunion publié jeudi, après l'offensive de Donald Trump contre une longue liste de partenaires commerciaux. "La combinaison des tarifs douaniers américains et des mesures de rétorsion pourrait (...) présenter des risques à la hausse pour l'inflation, notamment à court terme", énonce le document.
Grand exportateur, notamment de biens d'équipement, la zone euro, menée par l'Allemagne, pourrait "ressentir le plus grand impact" des mesures annoncées par Donald Trump, se sont inquiétés en mars les banquiers centraux.
Si l'impact des tarifs américains est attendu comme "globalement négatif" pour l'économie mondiale, il reste néanmoins "plus ambigu pour l'inflation" sur la durée, ont-ils aussi reconnu. Une hausse générale des prix "à court terme, partiellement alimentée par le taux de change, pourrait être largement contrebalancée par des pressions à la baisse sur les prix liées à la baisse de la demande, surtout à moyen terme", note le document.
L'HABILLEMENT PLONGE AUSSI
Le secteur de l'habillement plongeait aussi à l'ouverture de Wall Street mercredi, certains titres au-delà des 10%, plombé par les annonces de la veille de Donald Trump sur les droits de douane, avec une addition très lourde pour l'industrie textile.
Vers 13h45 GMT (15h45 à Paris), les marques dont une partie des vêtements sont fabriqués en Chine ou au Vietnam (respectivement taxés à hauteur 34% et à 46%, en plus des droits de douane déjà imposés) dévissaient, à l'instar de Gap (-16,00%), Ralph Lauren (-12,10%), Lululemon (-12,20%) ou encore le géant américain Nike (-11,08%).
LA TECH CHUTE À WALL STREET
Du côté de la Bourse de New York, les valeurs technologiques chutent. Vers 13h50 GMT (15h50 à Paris), le Nasdaq, indice à forte coloration technologique, lâchait 4,41%. Plusieurs géants du secteur plongeaient face aux craintes d'une addition plus lourde pour leur chaîne d'approvisionnement : Apple (-9,10%), Nvidia (-5,45%), Dell (-16,96%), Broadcom (-6,03%).
LA BOURSE DE PARIS EN RECUL
La Bourse de Paris s'enfonce jeudi, chutant de plus de 3% au lendemain de l'offensive commerciale de Donald Trump. Vers 15h30 heure de Paris, l'indice vedette CAC 40 reculait de 3,27% à 7.602,01 points par rapport à la clôture de la veille, soit un recul de 256,82 points.
Les marchandises de l'Union européenne prendront 20% de taxes, a annoncé mercredi le président américain. "La réalité a été bien pire" que les attentes des marchés, affirme à l'AFP Oliver Blackbourn, gérant de portefeuille multi-actifs chez Janus Henderson. "Les investisseurs sont ébranlés par les mesures plus agressives qu'anticipé prises par Donald Trump dans son effort de remodeler le paysage économique mondial", abondé également Patrick Munnelly, analyste de Tickmill Group.
LE MEXIQUE RÉAGIT
La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a estimé que la décision de son homologue américain Donald Trump de ne pas appliquer de droits de douane réciproques avec le Mexique était quelque chose de "bon" pour son pays. Elle a précisé que cette décision était due à "la bonne relation" que son gouvernement avait construite avec l'administration américaine.
Le Mexique, tout comme le Canada, est couvert par un accord de libre-échange (ACEUM ou USMCA en anglais), et est donc soumis à un régime spécifique. Les produits canadiens et mexicains respectant les termes de l'accord ne sont, à l'heure actuelle, pas visés par de nouvelles taxes. Tous les autres subissent jusqu'à 25% de droits de douane depuis mars.
"LE PATIENT A SURVÉCU"
Sur son réseau social, Donald Trump a réagi après les annonces fracassantes de la veille : "L'OPÉRATION EST TERMINÉE ! LE PATIENT A SURVÉCU ET EST EN TRAIN DE GUÉRIR. LE PRONOSTIC EST QUE LE PATIENT SERA BEAUCOUP PLUS FORT, PLUS GRAND, MEILLEUR ET PLUS RÉSISTANT QUE JAMAIS. RENDEZ À L'AMÉRIQUE SA GRANDEUR !!", écrit le président américain.

"PAS RAISONNABLE"
Les nouveaux droits de douane draconiens imposés au Cambodge par le président américain Donald Trump ne sont "pas raisonnables", a réagi le ministère du Commerce de ce pays d'Asie du Sud-Est. Avec une augmentation de 49% de ces taxes sur les produits importés du Cambodge, le pays est l'un des plus durement touchés.
MÉTHODE DE CALCUL
Alors que la Maison Blanche a publié son calcul pour imposer des droits de douane aux pays, une économiste décrypte la formule utilisée sur LCI :
"TRUMP EST UN IGNORANT"
Donald Trump "est un ignorant", a commenté la présidente de la région Réunion, Huguette Bello, en réaction aux plans du gouvernement américain imposant aux territoires ultramarins français des droits de douane différents du reste de l'Union européenne. La Réunion est particulièrement touchée par la décision américaine et verra ses produits taxés à hauteur de 37%, contre 20% pour l'UE. Pour la présidente (DVG) de la collectivité régionale, "La Réunion fait partie de l'ensemble douanier européen, des droits de douane spécifiques ne peuvent donc pas nous être appliqués".
WALL STREET
Wall Street s'achemine vers une ouverture en forte baisse, au lendemain des annonces de Donald Trump. Les contrats à terme des trois principaux indices boursiers américains, qui reflètent les échanges avant l'ouverture, plongeaient: le S&P 500 chutait de 3,50% vers 11H45 GMT, le Nasdaq, indice à dominante technologique, dévissait de 4,01% et le Dow Jones abandonnait 2,87%.
"DOULOUREUX ET AMER"
Le Premier ministre polonais Donald Tusk a déploré la hausse des droits de douane américains, une décision qu'il a qualifiée de "coup douloureux et amer" car venant "de notre allié le plus proche". "Selon une évaluation préliminaire, les nouveaux droits de douane américains pourraient réduire le PIB polonais de 0,4%", a écrit Donald Tusk sur le réseau X, soulignant que l'amitié polono-américane "doit aussi survivre à cette épreuve".
Według wstępnej oceny nowe amerykańskie cła mogą zmniejszyć polski PKB o 0,4 proc., czyli w ostrożnym uproszczeniu straty przekroczą 10 miliardów złotych. Cios dotkliwy i przykry, bo od najbliższego sojusznika, ale go przetrzymamy. Nasza przyjaźń🇵🇱🇺🇸też musi przetrwać tę próbę. — Donald Tusk (@donaldtusk) April 3, 2025
LE PÉTROLE DÉGRINGOLE
Les cours du pétrole plongent aujourd'hui, au lendemain de l'offensive commerciale massive lancée par Donald Trump, le marché craignant les conséquences sur la croissance économique mondiale qui pourraient lester fortement la demande, à laquelle s'ajoute une annonce de l'Opep d'une hausse plus marquée qu'attendu de sa production. Vers 11H20 GMT (13H20 à Paris), le baril de West Texas Intermediate, référence américaine, pour livraison en mai, chutait de 5,15% à 68,02 dollars. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, perdait 4,78% à 71,37 dollars.
"UNITÉ"
Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a appelé à l'"unité" des Européens. "Notre réponse ne sera à la hauteur que si elle est unitaire, si les Européens font preuve d'unité, c'est ainsi qu'ils pourront entrer en position de force dans les négociations lorsqu'elles s'ouvriront au bénéfice de la prospérité européenne", a-t-il affirmé devant la presse à son arrivée au siège de l'Alliance atlantique à Bruxelles.
Il a reconnu, à cet égard, que la solidarité entre les États-Unis et l'Europe était "éprouvée par les décisions qui ont été prises et annoncées hier par le président Trump", qui a imposé des droits de douane réciproques aux pays à travers le monde dont l'Union européenne. Selon lui, "l'Union européenne répondra, elle le fera dans un premier temps dès la semaine prochaine en réplique aux droits de douane qui ont déjà été appliqués il y a quelques semaines par les États-Unis sur l'acier et l'aluminium". "Puis, elle engagera des consultations pour prendre le cas échéant de nouvelles mesures à la suite des droits de douane réciproques qui ont été appliquées hier soir", a ajouté le ministre français.

"EXTRÊMEMENT GRAVE"
Le président du Medef Patrick Martin dénonce les nouveaux droits de douane décidés hier soir par Donald Trump, les voyant comme des "mesures d'une extrême gravité pour l'économie européenne", dans une déclaration transmise à l'AFP.
"La priorité reste une négociation ferme mais la France et l'Europe doivent en parallèle mettre en place des mesures de soutien aux secteurs impactés", estime Patrick Martin, qui s'entretiendra avec Emmanuel Macron et des représentants d'entreprises exportatrices cet après-midi à 16h à l'Élysée.
"ATTAQUE UNILATÉRALE"
Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a dénoncé jeudi la hausse des droits de douane américains comme une "attaque unilatérale" du président Donald Trump, assurant que cette décision n'était pas "une manière intelligente" d'affronter les défis du XXIe siècle.
"L'administration américaine a décidé d'attaquer de manière unilatérale" le lien entre les Etats-Unis et l'Union européenne avec une hausse des droits de douane "absolument sans précédent", a regretté M. Sánchez lors de la présentation d'un plan de soutien de 14,1 milliards d'euros aux secteurs concernés.
🔣 CALCUL
Le site économique Bloomberg (nouvelle fenêtre) affirme ce matin que la méthode de calcul pour les droits de douane est principalement basée sur des balances commerciales existantes. La Maison Blanche, qui a publié la formule utilisée, a précisé qu'elle reposait essentiellement sur le déficit commercial des États-Unis avec un pays étranger, divisé par les exportations de ce pays. Claire Fournier vous en dit plus ⤵️
DISCUSSIONS DEMAIN
Le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, annonce qu'il va parler demain avec ses homologues américains au sujet des droits de douane de Donald Trump.
Il rapelle l'ouverture au dialogue de l'Union européenne tout en prévenant qu'elle est prête à riposter. "Nous agirons de manière calme, soigneusement échelonnée et unifiée, (...) en prévoyant suffisamment de temps pour les pourparlers. Mais nous ne resterons pas inactifs si nous ne parvenons pas à conclure un accord équitable", indique-t-il sur X.
EXPLICATIONS
En regardant la liste des pays concernés par les droits de douane de Donald Trump, on remarque que la France a une petite curiosité : certaines de ses régions sont plus taxées que d'autres. C'est le cas pour les territoires ultramarins. La Polynésie française est ainsi taxée à 10% tout comme la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane française, et Mayotte, soit moins que la métropole. En revanche, pour La Réunion et Saint-Pierre-et-Miquelon, la sanction est beaucoup plus lourde avec respectivement 37% et 50%.
"TOUT EST SUR LA TABLE"
Le vice-chancelier allemand Robert Habeck n'a pas écarté l'idée d'un impôt européen sur la "tech" américaine pour répliquer à la hausse des droits de douanes voulue par Donald Trump, tout en appelant à la prudence pour ne pas alimenter l'inflation en Europe. "Tout est sur la table" pour rétorquer à Washington, a assuré le ministre de l'Économie et du Climat interrogé sur l'option de frapper les géants américains du numérique. Mais il faut "faire attention à ne pas rendre plus cher les produits dont on a besoin soi-même et que l'on ne peut pas compenser par d'autres pays", a-t-il souligné.
VINS DE BOURGOGNE
Dans un communiqué, la filière des vins de Bourgogne "regrette fortement" la décision de Donald Trump d'imposer des droits de douane de 20%. "Dans la mesure où des droits de douane à 200 % avaient été annoncés avec fracas le 13 mars dernier, l’annonce d’hier soir d’appliquer des droits de douane à hauteur de 20 % a été accueillie avec désolation, mais aussi un certain soulagement, la filière ayant l’impression d’avoir d’échappé au pire", indique-t-elle.
Si ces taxes affecteront les exportations, "l'impact sur les vins de Bourgogne pouvant avoisiner les 100 millions d'euros, elle ne provoquera pas de coup d'arrêt brutal comme cela aurait été le cas avec des taxes supérieures", estiment encore les vins de Bourgogne.
"PERDANT-PERDANT"
Sur LCI, le président du Sénat, Gérard Larcher, estime que la situation est "perdant-perdant" et qu'il s'agit "d'un retour en arrière". Il estime également qu'une réaction européenne est "indispensable" et "qu'il n'est pas question de céder".
"MAUVAISE MESURE"
La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a annulé aujourd'hui ses engagements après l'introduction de nouveaux droits de douane décidée la veille par le président américain Donald Trump. Elle avait déploré dès hier soir une "mauvaise mesure", "a annulé les engagements prévus aujourd'hui afin de se concentrer sur les mesures à prendre à la suite de l'introduction de nouveaux droits par le gouvernement américain", indique un bref communiqué de ses services, alors qu'elle était attendue dans l'après-midi en Calabre (sud).

ÉQUIPE "DE RÉACTION RAPIDE"
Le Premier ministre vietnamien a demandé la mise en place immédiate d'une "équipe de réaction rapide" après l'entrée en vigueur de droits de douane massifs de 46% de la part des États-Unis. Lors d'une réunion du comité permanent du gouvernement, le Premier ministre Pham Minh Chinh a déclaré que les ministères devaient être "calmes, courageux (et) avoir des réponses proactives, flexibles, opportunes et efficaces à tous les développements", selon un communiqué publié sur le portail d'information officiel du gouvernement.
PAS DE "CATASTROPHE" ?
Invitée sur LCI, Vitalie Taittinger, président de "Champagne Taittinger", estime que parler de "catastrophe" après les droits de douane de Donald Trump est "un mort beaucoup trop fort". "Il faut qu'il y ait de la mesure", a-t-elle souligné, estimant ne pas souhaiter "d'escalade". "Je pense qu'il doit y avoir des discussions qui doivent être apaisées", a-t-elle jugé appelant à ce qu'elles reposent sur "l'expertise des gens de terrain".
LA RIPOSTE FRANÇAISE
Seront également conviés le directeur des Galeries Lafayette Nicolas Houzé, le secrétaire général du numéro un mondial du luxe LVMH Marc-Antoine Jamet et le délégué général de la Fédération des Entreprises de la Beauté (FEBEA) Emmanuel Guichard. Les organisations patronales seront également représentées, avec Patrick Martin du Medef, Patricia Barbizet de l'Association française des entreprises privées (Afep), Amir Reza-Tofighi de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) et Frédéric Coirier du Mouvement des Entreprises de Taille Intermédiaire (METI).
QUI À L'ÉLYSÉE ?
Selon la liste des invités à la réunion organisée par Emmanuel Macron, plusieurs représentants des secteurs les plus exportateurs seront représentés :
Pour l'aéronautique, qui représente un quart des exportations françaises vers les États-Unis, sera convié Guillaume Faury, le patron d'Airbus et président du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas).
- L'industrie et la chimie seront représentées par la patronne d'Eramet Christel Bories, Frédéric Sanchez de groupe Fives, Alexandre Saubot de l'organisation professionnelle France Industrie et le président de France Chimie Frédéric Gauchet.
- Pour l'agriculture et la viticulture, seront présents Dominique Chargé, président de La Coopération agricole, Jean-François Loiseau, président de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania) et Gabriel Picard de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).
- Le secteur automobile, qui sera touché par une surtaxe spécifique de 25% sur les voitures importées, sera représenté par Luc Chatel, président la Plateforme automobile (PFA).
- La pharmacie sera représentée par Emmanuelle Valentin de Sanofi France.
"FONDAMENTALEMENT ERRONÉES"
Le chancelier allemand Olaf Scholz a jugé "fondamentalement erronées" les décisions de Donald Trump sur les droits de douane, assurant que l'Europe répondra "de manière unie, forte et appropriée". Ces nouveaux droits de douane "constituent une attaque contre un ordre commercial qui a créé de la prospérité partout dans le monde", a dit à la presse le dirigeant allemand. "Nous sommes à la disposition du gouvernement américain pour discuter et éviter une guerre commerciale", a-t-il ajouté.
"COUP DE MASSUE"
Des dirigeants de l'industrie textile du Bangladesh ont estimé que les nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump portent un "coup de massue" pour le deuxième plus grand fabricant de vêtements au monde. "Les acheteurs se tourneront vers d'autres marchés plus compétitifs en termes de coûts - cela va porter un coup de massue à notre industrie", qui représente environ 80% des exportations de ce pays d'Asie du Sud, a déclaré Rakibul Alam Chowdhury, président du groupe RDM, un important fabricant.
DOLLARS PLOMBÉ
La livre s'envole tout comme l'euro aujourd'hui, contre un dollar plombé par l'offensive douanière lancée par Donald Trump. Vers 08H10 GMT (10H10 à Paris), la livre bondissait de 0,96% par rapport à la devise américaine, à 1,3133 dollar, peu après avoir pris plus de 1% face au dollar. L'euro grimpait lui de 1,09%, à 1,0973 dollar.
QUELLES EXPORTATIONS POUR LA FRANCE ?
Les États-Unis sont le 4e marché à l'export de la France, derrière l'Allemagne, l'Italie et la Belgique, selon les douanes françaises. La France importe davantage de biens qu'elle n'en exporte aux États-Unis (52,7 milliards d'euros en 2024), et dépend moins des exportations américaines que d'autres pays européens, comme l'Allemagne (3,8% de son PIB contre 1,6% pour la France). Mais certains secteurs sont particulièrement exposés et risquent de souffrir des 20% de droits de douane :
L'aéronautique : il représente cinquième des exportations de la France vers les États-Unis. La France y a exporté pour 9 milliards d'euros de biens de la catégorie "aéronefs et engins spatiaux" en 2024. L'avionneur européen Airbus, dont le siège opérationnel est situé à Blagnac, dans le sud-ouest de la France, revendique ainsi la position de "premier exportateur de l'industrie aérospatiale américaine." Le géant industriel pourrait être partiellement protégé par son implantation industrielle sur place. Dassault Aviation, avionneur français qui vend entre un tiers et la moitié de ses jets privés aux États-Unis, avait de son côté indiqué début mars que ses prévisions de résultats pour 2025 dépendaient largement du niveau de droits de douane.
Le luxe : entre les parfums, produits pour la toilette, et les produits de maroquinerie, la France a exporté pour 4,5 milliards d'euros de biens liés au luxe aux États-Unis en 2024. Parmi les grands fleurons français, le géant LVMH possède des sites de production outre-atlantique, où il y réalise un quart de son chiffre d'affaires. La clientèle du luxe, souvent aisée, est par ailleurs moins sensible au prix, et donc à une éventuelle hausse des droits de douane.
Les produits pharmaceutiques : ils ont représenté 3,6 milliards d'euros en 2024. Mais la Maison Blanche a fait savoir dans la soirée que certaines catégories n'étaient pas concernées par les nouveaux de droits de douanes, dont les produits pharmaceutiques.
Vin et cognac : la France exporte massivement ces alcools aux États-Unis. En 2024, quelque 2,4 milliards d'euros de "vins de raisin" ont traversé l'Atlantique, ce à quoi il faut ajouter plus d'1,5 milliard d'euros de "boissons alcoolisés distillées", notamment le cognac. La filière française des vins et spiritueux craint un recul d'environ 800 millions d'euros d'exportations, selon un communiqué publié cette nuit.
"CATASTROPHE"
Retrouvez ici et en vidéo la réaction du Premier ministre François Bayrou sur les droits de douane imposés par les États-Unis :
"IMPACT CONSIDÉRABLE"
Sur X, la députée européenne Renew (majorité présidentielle) Valérie Hayer estime que "les droits de douane du président Trump auront un impact considérable sur les entreprises et les consommateurs des deux côtés de l'Atlantique". "Les Européens doivent y faire face ensemble", appelle-t-elle, estimant qu'il "ne peut y avoir qu'une seule réponse : défendre nos intérêts. Le marché le plus riche du monde ne doit pas craindre l'intimidation".
Les droits de douane du président Trump auront un impact considérable sur les entreprises et les consommateurs des deux côtés de l'Atlantique. Les Européens doivent y faire face ensemble. Il ne peut y avoir qu'une seule réponse : défendre nos intérêts. Le marché le plus riche… — Valérie Hayer (@ValerieHayer) April 3, 2025
- Urgent
FRANÇOIS BAYROU
Le Premier ministre estime ce matin que la hausse des droits de douane américains est une "catastrophe" pour l'Europe mais aussi pour les États-Unis. "L'idée que chaque grande région du monde va se refermer et que la guerre commerciale va être la règle présente des dangers qui, hélas, vont se réaliser avec le temps", a encore déclaré le chef du gouvernement devant la presse qui craint une "période de grande instabilité". "Ce sont des temps graves dans lesquels nous sommes entrés [...] À nous d'inventer le nouveau monde qui va venir" pour que "l'Europe devienne une puissance capable de se défendre".
PAS DE "PORTE DE SORTIE"
Au lendemain des annonces chocs de Donald Trump, la Chine, particulièrement touchée par les nouveaux droits de douane, prévient les États-Unis qu'ils n'ont "pas de porte de sortie" à la guerre commerciale qu'ils ont lancée, dénonçant le "protectionnisme et l'intimidation" de Washington. Pékin a toutefois dit "maintenir la communication" avec les américains sur le commerce et l'économie.
UN "FRONT UNI"
Le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), Amir Reza-Tofighi, a appelé sur RMC à un "front économique et politique uni" face au "choc" des tarifs douaniers américains, disant craindre qu'un "tissu de petites et moyennes entreprises disparaissent demain".
"C'est un choc, même si on s'y attendait, mais pas autant. La Nation doit être derrière ses entreprises, parce que notre tissu économique va être attaqué, nos entreprises vont être attaquées, et nos petites entreprises vont être encore plus fragiles", a déclaré le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME).
REACTIONS
On vous résume ici les principales réactions à travers le monde après les annonces de Donald Trump sur les droits de douane :
BOURSES
Comme attendu, les Bourses européennes ont ouvert en net repli ce matin, au lendemain de l'offensive de Donald Trump. Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris perdait 1,79%, Francfort 2,08%, Milan 1,58%, Amsterdam 1,44% et Londres 1,07%.
IMPACT
Les droits de douane américains, décidés par le président Donald Trump, auront "un impact" sur l'économie britannique, a reconnu le Premier ministre Keir Starmer lors d'une rencontre avec des chefs d'entreprises à Downing Street. "Il est clair que les décisions prises par les États-Unis auront un impact économique, tant au niveau national que mondial", a déclaré le dirigeant travailliste. "Mais je tiens à être très clair : nous sommes prêts car l'une des grandes forces de notre pays est notre capacité à garder la tête froide", a-t-il poursuivi, réagissant à l'annonce de droits de douane de 10%.
POSITION "RELATIVEMENT MEILLEURE"
Le gouvernement britannique a dit "reconnaître que les annonces du président (américain Donald Trump hier) soir placent le Royaume-Uni dans une position relativement meilleure que, par exemple, l'UE", a indiqué jeudi matin sur Sky news le ministre britannique du Commerce, Jonathan Reynolds. Londres a été relativement épargné par le locataire de la Maison Blanche, avec des droits de douane de 10%, le niveau le plus faible annoncé, notamment en comparaison de l'Union européenne (20%) ou de la Chine (34%).
"SOLUTION NÉGOCIÉE"
Berlin a déclaré soutenir l'Union européenne dans sa recherche d'une "solution négociée" avec Washington sur les nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump, tout en rappelant que l'Europe est prête à riposter. "Il est bon que la Commission européenne continue à viser une solution négociée avec les États-Unis", a déclaré le vice-chancelier allemand Robert Habeck. En cas d'échec, "l'UE donnera une réponse équilibrée, claire et déterminée. Nous nous y sommes préparés", a-t-il ajouté, disant craindre que cette avalanche de taxes américaines "entraîne des pays dans la récession et cause des dommages considérables dans le monde entier".
BOURSES EUROPÉENNES
Les Bourses européennes s'apprêtent à ouvrir orientées à la baisse, secoués par la guerre commerciale débutée par Donald Trump à coups de droits de douane massifs. Une quarantaine de minutes avant l'ouverture des Bourses européenne (à 09h, heure de Paris), les contrats à terme des principaux indices, qui reflètent les échanges qui ont lieu avant l'ouverture, reculaient nettement : ceux de la Bourse de Paris cédaient 2,02%, ceux de Francfort 2,11% et ceux de Londres 1,51%.
TAXES EUROPÉENNES
L'Union européenne, "prête à la guerre commerciale" avec les États-Unis, prévoit dans sa riposte aux droits de douane annoncés par Donald Trump "d'attaquer les services numériques", indique ce matin la porte-parole du gouvernement français Sophie Primas. "Nous sommes à peu près sûrs qu'effectivement, nous allons avoir des effets récessifs sur la production", a-t-elle ajouté sur RTL, s'inquiétant notamment de l'impact "marqué" sur la filière vins et spiritueux.
Droits de douane américains : "Face à cette guerre commerciale, on va attaquer les services numériques, comme les GAFAM par exemple" @sophieprimas , porte-parole du gouvernement, invitée de @ThomasSotto dans #RTLMatin pic.twitter.com/XIWuNbL1Pk — RTL France (@RTLFrance) April 3, 2025
CRAINTE DES ALCOOLS FRANÇAIS
La filière française des vins et spiritueux craint un recul d'environ 800 millions d'euros d'exportations pour les entreprises de l'Hexagone suite aux droits de douane annoncés par Donald Trump. Si la menace brandie de taxes à hauteur de 200% n'a finalement pas été au bout, la Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) juge tout de même que la décision des États-Unis d'appliquer un droit de douane général de 20% sur tous les produits importés de l'Union européenne "entraînera des conséquences extrêmement lourdes sur le secteur des vins et spiritueux français et européens", et "aura également un impact extrêmement négatif sur les importateurs, grossistes et détaillants américains".
RALENTISSEMENT
L'ancien ministre de l'Économie a estimé que les annonces de Donald Trump auraient des conséquences différentes selon les pays européens. "En Allemagne, ça peut avoir des conséquences importantes car c'est un grand pays exportateur. En France, ça peut avoir des conséquences, mais davantage sur les filières plus pointues comme l'alcool".
"Globalement, si je regarde au-delà des États-Unis, la conséquence, c'est un ralentissement de la croissance mondiale, à un moment où il y avait déjà quelques hoquets, y compris en France et en Europe", a indiqué Michel Sapin dans Bonjour !
Annonces de Donald Trump sur les droits de douane : "Ce sont des annonces impulsives (...) C'est le ralentissement du monde, de la croissance (...) C'est provoquer, si ce n'est une crise, un ralentissement de la croissance", Michel Sapin dans #BonjourLaMatinaleTF1 pic.twitter.com/KNXKqlP7Qj — TF1Info (@TF1Info) April 3, 2025
DES CONSÉQUENCES D'ABORD POUR LES AMÉRICAINS
Invité de Bonjour ! La Matinale TF1, l'ancien ministre de l'Économie et des Finances, Michel Sapin, a estimé que les droits de douane de Donald Trump étaient "d'abord graves pour les États-Unis". "La première conséquence d'une décision telle qu'elle a été annoncée, c'est d'abord de faire monter les prix chez eux", a-t-il estimé au micro d'Adrien Gindre. "Ce sont des annonces impulsives au nom d'une forme de dogmatisme selon laquelle on pense que si on ferme les frontières, on va protéger les américains. Mais ça fait longtemps que les Américains ont compris que ce n'était pas comme ça que ça fonctionnait", a encore estimé Michel Sapin.
🔴 𝐀 𝐬𝐮𝐢𝐯𝐫𝐞 🗣️ L'invité d'𝐄𝐧 𝐓𝐨𝐮𝐭𝐞 𝐅𝐫𝐚𝐧𝐜𝐡𝐢𝐬𝐞 avec 𝐀𝐝𝐫𝐢𝐞𝐧 𝐆𝐢𝐧𝐝𝐫𝐞 ( @agindre ) est 𝐌𝐢𝐜𝐡𝐞𝐥 𝐒𝐚𝐩𝐢𝐧, ancien ministre de l’Economie et des Finances ⏰ #EnTouteFranchise : dès 7h35 dans #BonjourLaMatinaleTF1 pic.twitter.com/8qb5CKcUWq — TF1Info (@TF1Info) April 3, 2025
DÉSOLIDARISATION
Une poignée de sénateurs républicains se sont désolidarisés du président américain Donald Trump mercredi et se sont joints aux démocrates, pour adopter une mesure symbolique s'opposant aux droits de douane de 25% imposés sur les importations canadiennes. Ce texte n'a pratiquement aucune chance de devenir une loi. Mais il s'agit d'une défaite symbolique pour Donald Trump au Congrès, où le parti républicain contrôle les deux chambres, et où le président américain n'a rencontré que peu d'opposition depuis son retour au pouvoir.
Quatre sénateurs républicains l'ont soutenu, ajoutant leurs voix à celles de tous les démocrates. Par 51 voix contre 48, le Sénat a ainsi voté pour rejeter l'urgence nationale déclarée à la frontière par
Donald Trump, un argument qu'il utilise pour justifier l'imposition de droits de douane de 25% sur les importations venues du Canada.
QUELLE RIPOSTE ?
Après l'annonce choc de Donald Trump, quelle riposte à travers le monde ? On vous dit tout ici :
PRINCIPALES RÉACTIONS
Voici les principales réactions après l'annonce mercredi par le président américain Donald Trump de droits de douanes très lourds, notamment contre la Chine et l'Union européenne.
UE : Les nouveaux droits de douane sont "un coup dur" pour l'économie mondiale, a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Selon elle, il n'est "pas trop tard" pour négocier mais les Européens travaillent à "un nouveau paquet de contre-mesures" au cas d'échec des discussions.
Allemagne : L'industrie chimique allemande, dont les États-Unis sont le premier marché d'exportation, a appelé mercredi l'UE à "garder la tête froide", soulignant qu'"une escalade ne ferait qu'aggraver les dégâts". La fédération de l'industrie automobile (VDA) a de son côté estimé que les nouveaux droits de douane "ne feront que des perdants" et appelé l'UE "à agir de manière unie et avec la force nécessaire, tout en continuant à signaler sa volonté de négocier".
Italie : "L'introduction par les États-Unis de droits de douane à l'égard de l'UE est une mesure que je considère comme mauvaise", a déclaré la Première ministre Giorgia Meloni. Elle veut "parvenir à un accord avec les États-Unis, afin d'éviter une guerre commerciale qui affaiblirait inévitablement l'Occident au profit d'autres acteurs mondiaux".
Royaume-Uni : Le Royaume-Uni veut conclure un accord avec les États-Unis pour "atténuer" l'impact des droits de douane et n'entend pas riposter immédiatement, a annoncé le ministre du Commerce, Jonathan Reynolds. "Les États-Unis étant notre allié le plus proche, notre approche consiste à rester calme et à nous engager à conclure cet accord qui, nous l'espérons, atténuera l'impact de ce qui a été annoncé aujourd'hui", a-t-il déclaré.
Canada : "Nous allons combattre ces droits de douanes avec des contre-mesures", a annoncé le Premier ministre Mark Carney, selon qui les nouveaux droits de douane vont "fondamentalement changer" le commerce international.
Chine : "La Chine exhorte les États-Unis à annuler immédiatement les droits de douane unilatéraux et résoudre de manière appropriée les différends avec ses partenaires commerciaux par le biais d'un dialogue équitable", a déclaré le ministère du Commerce, soulignant que ces taxes "mettent en péril le développement économique mondial". En l'absence d'accord, Pékin envisage des "contremesures pour préserver ses droits et intérêts", a-t-il prévenu, soulignant qu'"il n'y a pas de vainqueur dans une guerre commerciale et aucune issue au protectionnisme".
Australie : "Ces droits de douane ne sont pas inattendus, mais soyons clairs : ils sont totalement injustifiés", a déclaré le Premier ministre Anthony Albanese, déplorant un "geste qui n'est pas celui d'un ami" et craignant une détérioration des relations entre les deux pays.
Brésil : Le Parlement a adopté à l'unanimité une "loi de la réciprocité" donnant au gouvernement des moyens pour répliquer aux barrières commerciales à ses exportations.
Corée du Sud : La "guerre tarifaire mondiale est devenue une réalité", a déploré le président par intérim Han Duck-soo, qui s'est engagé à "utiliser toutes les ressources du gouvernement pour surmonter la crise commerciale".
Japon : Les mesures tarifaires prises par les États-Unis sont "extrêmement regrettables", a indiqué le ministre du Commerce et de l'Industrie Yoji Muto, précisant avoir "vivement exhorté Washington à ne pas les appliquer au Japon". "Nous avons de sérieuses inquiétudes quant à leur conformité avec les règles de (l'Organisation mondiale du commerce) et l'accord commercial entre le Japon et les États-Unis", a par ailleurs déclaré le porte-parole du gouvernement Yoshimasa Hayashi.
SURTAXE SUR LES VOITURES
Outre les droits de douane très lourds annoncés par les États-Unis, les surtaxes sur les voitures importées aux États-Unis sont aussi entrées en vigueur cette nuit, avec 25% de droits de douane supplémentaires pour porter les taxes à 27,5%. Des droits de douane de même ampleur sur les pièces détachées doivent aussi progressivement entrer en vigueur.
IMPACT SUR LE PÉTROLE
Les cours du pétrole ont glissé de plus de 3% en début d'échanges asiatiques, la guerre douanière étant susceptible de plomber la demande énergétique. Vers 03h30 GMT, le cours du baril de WTI américain reculait encore de 2,19% à 70,14 dollars et celui de Brent de la mer du Nord de 2,09% à 73,38 dollars.
LE DOLLAR PLONGE
Dès le début des annonces de Donald Trump, le dollar, pâtissant des inquiétudes sur l'économie et l'inflation aux États-Unis, a chuté de 1% face à l'euro avant de limiter ses pertes. Le billet vert plongeait aussi de 1,31% par rapport à la devise japonaise, vers 03h30 GMT, à 147,31 yens pour un dollar. Réputé être une devise sûre, "le yen est un refuge privilégié" sur le marché des changes "face aux incertitudes sur un ralentissement économique américain", soulignait Standard Chartered.
RECORD DE L'OR
Après l'annonce choc de Donald Trump, les investisseurs se sont rués sur l'or, valeur refuge par excellence, qui a par la même occasion battu son record historique, à 3.167,83 dollars l'once. Depuis le début de l'année, le cours de l'or a explosé d'environ 20%. Le marché obligataire joue aussi son rôle de refuge, avec une forte détente du rendement des emprunts d'État américain et japonais.
"TOTALEMENT DÉRAISONNABLE"
Taïwan a qualifié de "totalement déraisonnable" la décision du président américain, disant vouloir mener de "sérieuses négociations" avec Washington. Donald Trump a imposé hier des taxes très élevées aux partenaires commerciaux des États-Unis, dont 32% sur les produits taïwanais importés. Taipei considère que cette décision est "totalement déraisonnable (...) et va engager de sérieuses négociations" avec Washington, a rapporté Michelle Lee, une porte-parole de l'exécutif de l'archipel.
RUSSIE ET CORÉE DU NORD PAS CONCERNÉS
Pas trace de la Russie ni de la Corée du Nord dans la charge commerciale lancée par Donald Trump sous la forme de droits de douane très lourds. Motif ? Selon un responsable américain, elles ne sont plus des partenaires commerciaux significatifs. Ni le Mexique ni le Canada n'apparaissent non plus sur la nouvelle liste. Signataires d'un accord de libre échange avec les États-Unis, ils relèvent d'un autre régime. Mais ils vont encaisser comme le reste du monde les 25% de taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l'étranger entrées en vigueur ce matin.
BARRIÈRES "NON-TARIFAIRES"
Les surtaxes instaurées cette nuit par Donald Trump sont censées répondre aussi aux barrières dites "non tarifaires" à l'entrée de produits américains, par exemple des normes sanitaires ou environnementales, en répondant au principe d'une réciprocité "gentille", selon l'expression de Donald Trump. La Maison Blanche a fait savoir hier soir que certaines catégories n'étaient pas concernées : lingots d'or, produits pharmaceutiques, semi-conducteurs, cuivre, bois de construction, produits énergétiques ou encore minéraux introuvables sur le sol américain.
RISPOTE OU NÉGOCIATIONS ?
Si certains pays ont appelé à la retenue et au dialogue avec Washington pour éviter l'escalade, nombreux sont ceux qui se sont dits prêts à riposter, au risque d'une escalade. Pékin a exhorté Washington à "annuler immédiatement" ses droits de douane, appelant toutefois au "dialogue" face au risque de "péril (pour) le développement économique mondial", selon le ministère du Commerce.
Quant au Japon, le gouvernement estimé que l'allié américain pourrait avoir enfreint les règles de l'OMC et leur accord bilatéral. Tendant la main aux Américains, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a assuré qu'il n'était "pas trop tard" pour négocier, mais aussi que l'UE était "prête à réagir".
LES MARCHÉS SONNÉS
En Asie, les marchés financiers se sont réveillés sonnés. La Bourse de Tokyo a dégringolé de près de 4% peu après l'ouverture, avant de modérer un peu son recul, tandis que Séoul, Hong Kong et Sydney s'orientaient en baisse et que l'or, valeur refuge, flambait. Au Vietnam, l'un des pays les plus durement touchés, les marchés à Hanoï ont dévissé de plus de 5%.
UNE OFFENSIVE SANS PRÉCÉDENT
Donald Trump a lancé hier une charge commerciale massive sous la forme de droits de douane très lourds, en particulier contre l'Asie et l'Union européenne, s'attirant des menaces de riposte à ces mesures qui risquent d'asphyxier l'économie mondiale, mais aussi américaine. L'offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane plancher supplémentaire de 10% sur toutes les importations et par des majorations pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.
L'addition est astronomique pour la Chine, dont les produits feront l'objet d'une nouvelle taxe à l'importation de 34% s'ajoutant aux 20% de droits de douane additionnels déjà mis en place par l'administration Trump. Les marchandises de l'UE prendront 20% de taxes. Les taux ont été fixés à 24% pour le Japon, 26% pour l'Inde ou 46% pour le Vietnam. La taxe généralisée de 10% entrera en vigueur le 5 avril à 04h01 GMT et les droits de douane majorés le 9 avril. Pour Maurice Obstfeld, économiste du Peterson Institute for International Economics (PIIE), il s'agit d'une "déclaration de guerre à l'économie mondiale".
MACRON RÉUNIT LES ACTEURS IMPACTÉS
Emmanuel Macron va réunir à l'Élysée jeudi après-midi à 16h00 "les représentants des filières impactées par les mesures tarifaires annoncées par les États-Unis", a fait savoir la présidence de la République.
L'UE PRÊTE À RÉAGIR MAIS ESPÈRE
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a estimé que les nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump sont "un coup dur" pour l'économie mondiale. Regrettant "profondément" cette décision, elle a affirmé que les Européens étaient "prêts à réagir" et travaillaient déjà à "un nouveau paquet de contre-mesures" au cas où les négociations avec l'administration américaine, ardemment souhaitées par l'UE, devaient échouer.
"Il n'est pas trop tard pour répondre aux préoccupations par les négociations", a déclaré Mme von der Leyen, soulignant que le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, était "en contact permanent" avec ses homologues américains. "Nous nous efforcerons de réduire les obstacles et non de les élever".
COUP DE TONNERRE
Mercredi, le président américain, Donald Trump, a annoncé de nouveaux droits de douanes très lourds, notamment contre la Chine et l'Union européenne.
BONJOUR À TOUS
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouveau direct consacré aux nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump.
"Notre pays se fait escroquer depuis plus de 50 ans, mais cela ne sera plus le cas." Dans une longue prise de parole, attendue de pied ferme par les pays du monde entier, le président américain Donald Trump a lancé ce mercredi 2 avril une nouvelle offensive de sa guerre commerciale (nouvelle fenêtre), annonçant de nouveaux droits de douane contre de nombreux partenaires commerciaux. "Ces droits de douane ne seront pas entièrement réciproques", a-t-il posé. Mais pour certains pays, la facture est particulièrement salée.
Depuis la roseraie de la Maison Blanche, il a notamment évoqué des droits de douane massifs (nouvelle fenêtre) sur les produits entrant aux États-Unis, en particulier 34% sur les produits chinois et 20% sur ceux en provenance de l'Union européenne. Il a aussi annoncé plus largement un droit de douane plancher, d'au moins 10%, sur tous les produits entrant aux États-Unis. Ces nouvelles mesures entreront en vigueur les 5 et 9 avril, a indiqué la présidence.
Face à de nombreux membres de son gouvernement, mais aussi des travailleurs de plusieurs secteurs invités pour l'occasion, Donald Trump a d'abord indiqué fièrement qu'il s'apprêtait à signer un "décret présidentiel historique", visant à "instaurer des droits de douane réciproques sur les (importations des) pays du monde entier". Soit au même niveau que ceux perçus par les partenaires commerciaux de Washington.

L'Union européenne accusée "d'arnaquer" Washington
"Ce qu’ils nous font, nous le ferons également", a-t-il lancé, sourire aux lèvres, promettant que ce mercredi marquerait "un des jours les plus importants de l’histoire américaine". "C'est notre déclaration d’indépendance économique", a poursuivi le locataire de la Maison Blanche, qui avait baptisé cette date le "Liberation Day", la "journée de la libération".
Mais au fil de son discours, il a semblé adoucir légèrement le ton, annonçant que les nouveaux droits de douane décidés ne seraient en réalité "pas entièrement réciproques". "J'aurais pu faire ça, mais ça aurait été dur pour un certain nombre de pays", a-t-il justifié. Brandissant un tableau, listant selon lui les pays imposant le plus de barrières douanières aux États-Unis (nouvelle fenêtre), il a détaillé ensuite la réponse de l'administration, qui serait clémente selon lui.
Pour autant, certains nouveaux droits de douane restent massifs. Selon ce classement établi par l'administration américaine, qui ne justifie aucun calcul des valeurs listées, la Chine serait le pays qui impose les plus fortes barrières douanières : elle taxerait à 67% les produits américains. Donald Trump a annoncé en réponse des droits de douane à 34% sur les produits chinois. "Ils nous font payer, on leur fait payer moins, comme ça, personne ne sera vexé", a-t-il ironisé.
En deuxième place viendrait l'Union européenne, qui taxerait les produits américains à 39% (nouvelle fenêtre) selon l'administration américaine. Des taxes à 20% vont s'appliquer en retour, a indiqué le président américain, qui a accusé les Vingt-Sept d'être "très très durs en commerce". "On se dit souvent que l’UE est très amicale, en fait ils nous arnaquent, c’est pathétique", a-t-il tancé, des griefs qu'il répète régulièrement à l'égard de Bruxelles (nouvelle fenêtre), qui fait déjà l'objet de plusieurs menaces de forte taxation sur certains produits (nouvelle fenêtre).
De la "réciprocité gentille"
Le président américain a déroulé plusieurs autres mesures, toujours sans étayer les calculs de son administration : 46% de droits de douane décrétés contre les produits importés du Vietnam, qui taxerait quant à lui à 90% les produits américains, 32% contre ceux de Taïwan, qui taxerait de son côté à 64%, 24% contre ceux du Japon, qui taxerait à 46%...
En neuvième position du classement, la Suisse est visée : accusée d'imposer 61% de droits de douane, elle se verra appliquer 31% sur les produits qu'elle veut importer aux États-Unis. Quant au Royaume-Uni, qui taxe à 10% les produits américains selon Washington, il écopera de son côté de droits de douane réellement réciproques, à hauteur de 10% également.
"C’est de la réciprocité gentille, ce n’est pas de la réciprocité totale", a conclu le locataire de la Maison Blanche. Avant de s'adresser directement aux partenaires commerciaux. "Si vous voulez que vos droits de douane soient abaissés à zéro, eh bien construisez votre produit ici, il n’y aura pas de droit de douane", a-t-il lancé, les appelant aussi à "mettre un terme" à leurs propres droits de douane. "Si des entreprises s’opposent à ces droits de douane de bons sens, et bien, il y aura des droits de douane réciproques", a-t-il aussi menacé.
Par ailleurs, "nous allons mettre en place un droit de douane de référence de base de 10%, ce sera imposé sur les autres pays afin de reconstruire notre économie", a également indiqué Donald Trump. Et de rappeler au passage l'entrée en vigueur dès jeudi, à partir de minuit, de "droits de douane de 25% sur toutes les automobiles fabriquées à l’étranger (nouvelle fenêtre)", une mesure déjà annoncée auparavant.
Les nouvelles taxes sur les importations dévoilées ce mercredi sont prévues en deux temps, a précisé un responsable de la Maison Blanche à la presse : le 5 avril à 4h01 GMT (6h01 à Paris) pour les droits de douane d'au moins 10% sur tous les produits entrant aux États-Unis, et le 9 avril à 4h01 (6h01 à Paris) pour les droits de douane majorés visant des géants comme la Chine et l'Union européenne.
Il promet "l'âge d'or de l'Amérique"
"Avec les mesures d’aujourd’hui, nous allons enfin réussir à redonner sa grandeur à l’Amérique", a encore assuré Donald Trump, d'un ton confiant, allant jusqu'à promettre "plus de production aux États-Unis" et "des prix plus faibles pour les consommateurs". "Ce sera effectivement l’âge d’or de l’Amérique. Nous allons revenir en force", s'est-il encore gargarisé, en dépit des craintes de plusieurs économistes sur une possible récession à venir aux États-Unis (nouvelle fenêtre), dans le sillage de ces mesures.
Face à cette nouvelle salve de droits de douane, le président américain a semblé lucide sur la réaction des pays ciblés. "Ils vont riposter. Tout le monde va riposter. Mais je dis aux dirigeants : il faut vous occuper de votre pays, mais nous, il faut qu’on commence à s’occuper du nôtre. C’est ce qu’on aurait dû faire depuis 50 ans", a-t-il malgré tout balayé, d'un ton léger.
"Il n’est pas trop tard : nous allons commencer à être intelligents, nous allons redevenir riche en tant que pays. On nous a pris tellement de notre richesse, nous n’autoriserons plus cela", a-t-il encore insisté, devant une audience conquise, qui accueillait par moment ses saillies avec des applaudissements. "Nous allons nous occuper de notre peuple, priorité à notre peuple. Aujourd’hui, nous défendons le travailleur américain et redonnons enfin la priorité à l’Amérique", a-t-il encore lancé.