Une réunion d'urgence a été organisée jeudi à l'Élysée, suite à l'annonce de nouveaux droits de douane massifs par Donald Trump la veille, visant lourdement l'Union européenne.Les Vingt-Sept s'organisent déjà pour préparer une "riposte" en deux temps, a annoncé le président français.Il a par ailleurs appelé à "suspendre temporairement" des investissements aux États-Unis.
Après le coup de tonnerre, la réponse. L'Union européenne s'organise d'ores et déjà pour répliquer face aux nouveaux droits de douane de 20% sur les produits européens importés aux États-Unis (nouvelle fenêtre), a annoncé jeudi 3 avril Emmanuel Macron. Une "décision brutale et infondée", qui aura " un impact massif, qui va toucher tous les secteurs de l'économie et de l'export européen", a fustigé le président français, lors d'une réunion d'urgence organisée à l'Élysée, rassemblant des représentants de plusieurs secteurs. En réaction, "la riposte européenne se fera en deux étapes, car riposte il y aura", a-t-il lancé.
Le chef de l'État a annoncé une première échéance mi-avril, des décisions qui porteront "sur les taxes déjà décidées, en particulier sur l'acier et l'aluminium". Des "difficultés sur de premières listes" de produits ciblés "ont pu être corrigées", a-t-il précisé. L'exécutif américain a en effet mis en place, le 12 mars, 25% de droits de douane additionnels sur l'acier et l'aluminium importés (nouvelle fenêtre), quelle que soit leur origine. L'UE avait rétorqué qu'elle allait taxer en réponse une série de produits américains, dont le bourbon, les motos ou les bateaux.
Puis viendra une "deuxième réponse", "plus massive", dédiée aux "tariffs" (droits de douane) annoncés mercredi par Donald Trump (nouvelle fenêtre), a ajouté Emmanuel Macron. L'annonce "se fera à la fin du mois, après une étude précise, secteur par secteur, et un travail avec l'ensemble des États-membres et des filières économiques", a-t-il détaillé, appelant les professionnels face à lui à être "unis et déterminés".
"Si la réponse aux tariffs qui viennent d'être mis par l'administration américaine, c'est de faire des concessions immédiates, ou d'annoncer des investissements pour pouvoir négocier des exemptions, c'est une très mauvaise idée", a défendu le chef de l'État. Avant de plaider en particulier pour "suspendre un temps" les investissements dans l'économie américaine à venir, tant que les choses ne sont pas "clarifiées" avec les États-Unis. "Il faut que l'on ait de la solidarité collective", a-t-il insisté. "Tous les instruments sont sur la table", a-t-il posé, évoquant également "la possibilité d'avoir des réponses sur les services numérique".