Nouvelle-Zélande - Italie : cette élimination sur tapis vert est restée en travers de la gorge des "Azzurri"

Publié le 28 septembre 2023 à 16h32

Source : TF1 Info

Reçue deux sur deux dans ce Mondial, l'Italie s'accroche à son rêve fou d'accéder, pour la première fois de son histoire, aux quarts de finale.
Un rêve qui passe par un exploit contre la Nouvelle-Zélande, vendredi 29 septembre (à 21h, en direct sur TF1 et MYTF1).
Un match à la saveur particulière pour les "Azzurri", dont les ambitions avaient été balayées par un typhon il y a quatre ans au Japon.

Ils en parlent comme si c'était hier. Preuve que la plaie n'est pas tout à fait refermée. À l'heure de retrouver la Nouvelle-Zélande, vendredi 29 septembre (à 21h, en direct sur TF1, MYTF1 et en live commenté sur TF1info), un match décisif pour déterminer le classement final de la poule A, qui pourrait même qualifier la France sans qu'elle ait à jouer, les Azzurri sont rattrapés par le passé. Un passé qu'ils n'ont jamais vraiment cessé de ressasser ces quatre dernières années.

On rembobine. Nous sommes le 10 octobre 2019. Ce jour-là, en raison du typhon Hagibis qui menace l'archipel nippon, World Rugby annonce l'annulation de deux rencontres, France-Angleterre et Nouvelle-Zélande-Italie, programmées deux jours plus tard. Le score de 0-0 est arrêté pour ces deux matchs. Une décision sans incidence pour les Bleus ou les Anglais, mais n'est pas sans conséquence pour les Italiens. Le match nul entériné, les partenaires de Sergio Parisse sont éliminés et renvoyés chez eux, sans avoir pu combattre les All Blacks, qualifiés de facto avec l'Afrique du Sud, future championne du monde

Un écran montre la progression du typhon Hagibis, le 9 octobre 2019.
Un écran montre la progression du typhon Hagibis, le 9 octobre 2019. - WILLIAM WEST / AFP

Lors de l'annonce abrupte faite aux Azzurri, alors à l'entraînement pour préparer le choc à venir, plusieurs joueurs (dont Leonardo Ghiraldini) fondent en larmes, déçus de ne pas avoir pu défendre leurs chances, bien qu'infimes, d'écrire leur histoire en ralliant les quarts de finale pour la première fois. "Je suis très amer pour les joueurs, le staff et nos supporters. C'est très dur à encaisser", réagit Connor O'Shea, le sélectionneur de l'époque. "La réaction de mes hommes s'est aussitôt transformée en déception : finir la Coupe du monde avec un entraînement et non en match n'est pas une sensation agréable. (...) Je ne dis pas que nous aurions battu la Nouvelle-Zélande, mais nous voulions terminer sur le terrain. C'est un jour sombre pour nous." 

World Rugby n'aurait jamais éliminé les All Blacks dans les mêmes circonstances !
Sergio Parisse, ancien capitaine des "Azzurri"

"Les organisateurs savaient très bien que planait ce danger des typhons. Ils se devaient d'avoir un plan B. Nous étions prêts à jouer dans toutes les conditions : à huis clos, le vendredi soir ou le dimanche après-midi. Même dans une cour. Jouer. Nous ne demandions rien d'autre", déplore alors le capitaine italien Sergio Parisse, poussé vers la retraite de façon précipitée. Et d'ajouter : "Nous avions le droit de jouer ce match. On ne peut pas prendre ce genre de décisions. Ce n'est pas juste."

Quatre ans après, alors que le match aura bien lieu cette fois-ci, cette élimination sur tapis vert demeure dans un coin de leur tête. "C'était déjà historique car on a fait match nul contre les All Blacks ! (il se marre, ndlr) Plus sérieusement, nous étions surtout déçus de terminer notre Coupe du monde de cette façon", a confié Sergio Parisse dans un entretien à L'Équipe, en amont des retrouvailles avec les All Blacks. "C'était même violent. On a été mis au courant, puis on a attendu le passage du typhon et, enfin, nous avons fait nos bagages et sommes rentrés en Italie." "Si le match avait pu se jouer, nous l'aurions très certainement perdu. Mais, en termes d'équité, ce n'était pas normal", a pointé l'ex-troisième ligne centre de Toulon et du Stade français. 

Selon lui, même si World Rugby "ne voulait pas faire de tort" à l'Italie, l'instance international a lésé la Squadra Azzurra. "La vérité est qu'il était plus facile d'éliminer l'Italie sans jouer. World Rugby n'aurait jamais éliminé les All Blacks dans les mêmes circonstances ! Ils auraient trouvé une autre date", a lâché l'homme aux 142 sélections. "Le sentiment était surtout de la déception. Aujourd'hui, cet épisode est totalement digéré. J'ai tourné la page depuis le longtemps. (...) même si j'avais imaginé une autre sortie." Quatre ans plus tard, c'est seule que la jeune garde italienne décidera de sa sortie.


Yohan ROBLIN

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