VIDÉO - "Buddha Blue" : la nouvelle drogue qui fait des ravages dans les lycées

par L.T. | Reportage vidéo : Marion Fiat, Tanguy Joire, Baptiste Guénais
Publié le 27 mai 2023 à 16h52

Source : JT 20h WE

Une nouvelle drogue a fait son apparition : appelée "Buddha Blue", elle se présente sous forme liquide et se consomme grâce à des cigarettes électroniques.
Elle connait un succès grandissant à cause de son prix plus abordable, qui la rend très populaire chez les jeunes.
Un phénomène pris très au sérieux par les autorités.

C'était le 17 mai dernier, peu avant 8h. Un lycéen sort de son bus et s'écroule devant son établissement. Les secours sont appelés. Le jeune homme est inconscient. Il est emmené à l'hôpital où il va rester plusieurs jours. Depuis, il n'a pas pu reprendre les cours. Juste avant son malaise, il avait consommé une drogue, de la "Buddha Blue", autrement surnommée "Pète ton crâne". Et ce liquide, qui se verse directement dans les cigarettes électroniques, fait des ravages dans le lycée Boucher de Perthes, à Abbeville, dans la Somme. Plus de quinze jeunes ont été pris de malaise. "Il n'y a pas longtemps, il y a des personnes qui ont fait des malaises, qui sont tombés dans un trauma quand même assez particulier. Ils n'étaient conscients de rien", témoigne un jeune. 

Une drogue populaire grâce à son petit prix

Cette drogue de synthèse est consommée depuis l'année dernière dans le lycée. Les tarifs sont même indiqués sur un point de deal où l'on peut lire "PTC, dix euros les dix millilitres". Un lieu situé juste en face de ce lycée. Facile à trouver, moitié moins chère que le cannabis et presque 200 fois plus forte, cette drogue est devenue la plus accessible pour les élèves de l'établissement. "Ce n'est pas très cher. Ça doit être dix euros un flacon. Avec un flacon, on fume beaucoup. Sur une cigarette électronique, on peut faire au moins cinq ou six recharges", affirme une lycéenne. "La sensation, c'est l'euphorie, la joie, l'excitation, désinhibé également", explique Caroline Le Gales, directrice de l'association Le mail, association d'utilité publique spécialisée dans les addictions. 

"Des cas de paralysies, d'hallucinations et de psychoses"

La composition de cette drogue a changé. Des analyses sont en cours, mais le mélange qui circule ici contiendrait des substances létales. Le proviseur a fait appel à une association de prévention et au commissariat de police pour intervenir dans les classes et il a envoyé 2200 courriers aux parents pour prévenir du danger que courent les élèves de son lycée. "Les produits qui circulaient depuis peu de temps sur le territoire local étaient des produits particulièrement virulents et particulièrement dangereux, ce qui nous a amené à faire cette alerte puisque la vie de ceux qui consomment ce produit est en jeu", déclare le proviseur Guy-Roger Meitinger. 

S'il a su tirer la sonnette d'alarme très vite, le PTC se répand dans d'autres établissements scolaires. Autrefois réservée aux boîtes de nuit, cette substance fait des ravages sur l'ensemble du territoire. "Je pense qu'il y a d'abord un effet de mode, ensuite, il y a un effet de propagation qui est lié à l'ambiance qu'on peut retrouver dans les cours de lycée et la volonté pour les adolescents de vouloir mener des expériences un petit peu extrêmes et de jouer avec leur organisme et toutes les conséquences qu'on peut imaginer. On rapporte des cas de paralysies, des cas d'hallucinations, des cas de psychoses par exemple", affirme Jérôme Sentenac, chef du pôle stratégie de l'Ofast à la direction centrale de la police judiciaire. 

Une enquête menée par l'ensemble des services de police du département de la Somme est en cours pour stopper la propagation de ce mélange devenu le poison de très nombreux lycéens. 


L.T. | Reportage vidéo : Marion Fiat, Tanguy Joire, Baptiste Guénais

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