Présidentielle : attaqué sur ses liens avec McKinsey, Emmanuel Macron organise la riposte

Publié le 30 mars 2022 à 13h57

Source : TF1 Info

Depuis les révélations du Sénat sur l'importance des contrats passés depuis 2018 entre l'État et les cabinets de consultants, dont McKinsey, les concurrents d'Emmanuel Macron à la présidentielle multiplient les attaques.
L'exécutif organise la riposte, avec une conférence de presse organisée mercredi soir par deux ministres.

Voilà quinze jours qu'Emmanuel Macron, le président comme le candidat, est la cible d'attaques de ses concurrents à la présidentielle sur le dossier McKinsey. En toile de fond : la publication par le Sénat du rapport relatif aux nombreux contrats passés par l'État avec les cabinets de conseil, et notamment cette entreprise américaine dont la situation fiscale est questionnée. Et la saisine, par le même Sénat, de la justice pour une "suspicion de faux témoignage" d'un directeur associé du cabinet McKinsey au sujet du paiement en France de l'impôt sur les sociétés. 

À quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle, les adversaires d'Emmanuel Macron entendent ramener le sujet au premier plan. Les réseaux sociaux tournent en boucle autour de l'affaire et les candidats la citent lors de leurs déplacements. "McKinsey, c'est le délitement de la République, un vrai scandale d'État révélé, heureusement, à un mois de cette élection par les sénateurs", jugeait dimanche dernier Fabien Roussel. 

Avec les écologistes au pouvoir, "ce sera la fin des cabinets de consultants comme McKinsey, qui, à coups de centaines de millions d'euros par an, ont pensé, sur commande des gouvernements, la suppression des lits d'hôpitaux, la réduction des APL et autres réformes brutales", a tancé, dimanche aussi, Yannick Jadot.

"Un scandale d'État, 500.000 euros pour une note sur les profs", accusait également, lundi, Nicolas Dupont-Aignan, tandis que Marine Le Pen promet : "Avec lui, McKinsey continuera à se gaver d'argent public, avec moi, McKinsey n'aura plus rien à faire dans un ministère".

Riposte progressive

La majorité s'était, dans un premier temps, contentée d'une réaction mesurée face au rapport sénatorial, puis aux accusations de l'opposition. Mais à l'approche de l'élection, l'heure est à la riposte. C'est Emmanuel Macron qui a lui-même sonné le coup d'envoi en proposant à ses accusateurs "d'aller au pénal" s'il y avait des preuves de manipulation, dimanche sur France 3"On a l'impression qu'il y a des combines, c'est faux", s'est agacé le candidat. "Aucun contrat n'est passé dans la République sans qu'il respecte la règle des marchés publics."

Sur le volet fiscal - McKinsey a-t-il ou non payé l'impôt sur les sociétés en France ? - c'est le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, qui est à la manœuvre. "Nous avons engagé une vérification fiscale sur McKinsey avant le rapport du Sénat parce que nous ne sommes pas nés de la dernière pluie et nous savons bien que les grandes entreprises internationales font de très grands profits en France", a annoncé, ce mercredi, le patron de Bercy sur Europe 1. "Je vois beaucoup de fébrilité et d'agacement de la part des oppositions, qui voient arriver le premier tour et se demandent ce qu'elles pourraient faire pour déstabiliser Emmanuel Macron", a également accusé le ministre, assurant qu'Emmanuel Macron a "combattu pendant cinq ans l'évasion fiscale" et "l'optimisation fiscale"

Deux autres ministres se chargeront de répondre aux questions des journalistes à l'occasion d'une conférence de presse prévue mercredi à 19 heures : Amélie de Montchalin (Fonction publique) et Olivier Dussopt (Comptes publics). "Mes collègues donneront tous les éléments et répondrons à toutes les questions posées", a assuré le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, mercredi à l'issue du conseil des ministres. Une conférence avancée, puisqu'elle était prévue initialement jeudi matin. 


Vincent MICHELON

Tout
TF1 Info