"On m'aurait traité d'irresponsable" : Laurent Nuñez assume les mesures draconiennes au Stade de France

par F.S.
Publié le 29 avril 2023 à 10h07

Source : TF1 Info

Invité de BFMTV, Laurent Nuñez a justifié les mesures restrictives prises au Stade de France ce samedi.
Le préfet de police a notamment interdit un rassemblement et demandé la levée de grilles à piques.
Les opposants à la réforme des retraites prévoyaient de manifester leur colère lors de cette finale entre Nantes et Toulouse.

C'est un match considéré à haut risque, en pleine contestation sociale et en présence du chef de l'État. Tous les indicateurs sont au rouge. Alors, la préfecture de police de Paris a mis en place des mesures de restrictions draconiennes en amont de la finale de Coupe de France entre Nantes et Toulouse prévue ce samedi 29 avril au Stade de France à 21h. Interdiction d'une manifestation syndicale, levée des grilles dans les virages et remise du trophée en tribune : autant de décisions que le préfet de police Laurent Nuñez a assumé ce samedi matin sur BFMTV.

Un match "à risque"

Alors que les opposants à la réforme des retraites prévoyaient de manifester leur colère aux abords du Stade de France, la demande a été rejetée afin de "prévenir les troubles à l'ordre public", a justifié le préfet de police de Paris. En cause, un "contexte où il risque d'y avoir un certain nombre de troubles", listés par Laurent Nuñez sur le plateau de BFMTV. Premièrement, il y a un risque "d'afflux de spectateurs" avec près de 78.000 personnes attendues, ensuite le temps d'attente aux entrées sera rallongé du fait de "palpations plus longues", et enfin, les autorités s'attendent à des "croisement de flux" du fait de la présence de personnes "qui risquent d'être écartées par les stadiers". 

Une situation considérée comme similaire à celle observée lors de la finale de la Ligue des champions en mai 2022, dont la gestion avait été décrite comme "irresponsable" par un rapport de l'UEFA. Alors, hors de question dans ce contexte pour la préfecture de police d'ajouter "une manifestation revendicative au même moment". "Il n'y a jamais de manifestation revendicative quand il y a une manifestation sportive", a ajouté le haut fonctionnaire. 

Incidents au stade de France : le rapport qui accableSource : JT 20h Semaine

Par ailleurs, au-delà de toute considération sur la colère sociale, ce match est considéré comme "à risque" par les autorités. "Il est classé 4 sur 5 sur l'échelle de la Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH)", a ainsi souligné le préfet de police. "Il y aura beaucoup de travail ce soir pour contenir les ultras Nantais et Toulousains", a-t-il décrit, ajoutant que lors de la demi-finale entre Nantes et Lyon (1-0), des supporters avaient envahi la pelouse du stade et "cherché à s'affronter". 

C'est pourquoi le préfet de police assume avoir pris "deux décisions". Celle de faire jouer le match "grille levée dans les virages pour éviter les envahissements de terrain" et "revenir à un protocole où la Coupe est remise dans les tribunes". "Si je n'avais pas pris cette décision, on m'aurait sans doute traité d'irresponsable, a-t-il plaidé. Vous imaginez le président de la République en train de remettre le trophée sur la pelouse avec un envahissement de pelouse ?" 

Lors de cet entretien, à quelques heures de la rencontre, le préfet de police a toutefois appelé à "relativiser la portée" des mesures de restriction. Il l'assure, "si des gens font des bruits de sifflets" notamment via une application sur smartphone ou "brandissent" un carton rouge lors du match, les forces de l'ordre "n'interviendront pas".


F.S.

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