VIDÉO - "Ils ont vécu l'enfer" : les ex-otages témoignent de leurs conditions de détention dans la bande de Gaza

Publié le 28 novembre 2023 à 12h53, mis à jour le 28 novembre 2023 à 16h07

Source : TF1 Info

Au micro de LCI, une proche des enfants franco-israéliens libérés lundi évoque "l'enfer" qu'ils ont traversé.
Rations qui s'amaigrissent, lit de fortune et menaces, ces sept semaines ont été "très difficiles", confirme Ruti Munder.
TF1info revient sur les conditions de détention des otages du Hamas.

50 jours de captivité dont on découvre à peine les conditions. Si les ex-otages du Hamas libérés depuis le vendredi 24 novembre ne partagent que peu de détail sur leur détention, certains proches témoignent de ces longues journées suivies de nuits cauchemardesques. Entre les rations qui s'amaigrissaient au fil du siège à Gaza, les lits de fortune sur des chaises en plastique et les menaces des terroristes, le tableau qu'ils dépeignent montre l'ampleur des difficultés traversées par les ex-otages.

Des rations réduites et des "horreurs"

Ruti Munder affirme n'avoir été ni torturée, ni maltraitée. Toutefois, l'otage libérée dès le premier jour de la trêve précise au micro de Channel13 que ses conditions de vie se sont rapidement détériorées. "Au début, ça allait", a expliqué la femme de 78 ans, selon la traduction d'Associated Press. Les otages mangeaient "du poulet avec du riz, toutes sortes de conserves et du fromage". "Nous recevions aussi du thé le matin et le soir, et les enfants des friandises". Un menu qui a évolué à mesure que la situation se détériorait dans la bande de Gaza.

À la fin, les otages qui auraient été détenus dans des caves ou des tunnels ne se nourrissaient plus que riz et de pains pita, et "pas de manière régulière", comme l'a aussi raconté sa fille, Keren Munder, citée par le Times of Israel. "Certains jours, ils ne mangeaient que de la pita."

Auprès de sa cousine, qui relate ses propos dans les médias, l'otage de 54 ans révèle également les difficultés au quotidien. "Lorsqu'on avait besoin d'aller aux toilettes, il fallait frapper à la porte et parfois attendre une heure et demie avant de pouvoir y aller", indique la cousine de Keren Munder.

La majorité d'entre eux dormaient sur des chaises en plastique alignées, comme dans une salle d'attente. Un récit confirmé par Ruti Munder, qui a précisé qu'elle se couvrait d'un drap, mais que tout le monde n'en avait pas. Certains garçons dormaient à même le sol. Malgré ces circonstances, la femme de 78 ans faisait tout pour dormir le plus longtemps possible, afin de "faire passer le temps". Car le reste de la journée, ils restaient enfermés, dans une salle aux rideaux éternellement fermés. "C'était étouffant. J'ai juste pu ouvrir fenêtre pour avoir un peu d'air".

Si les plus jeunes garçons "se couchaient tard" le soir pour discuter, selon le témoignage de Ruti Munder, la journée était ponctuée "d'horreurs", d'après le témoignage d'une proche d'Erez et Sahar. Retenant ses larmes, Sabrina raconte au micro de LCI "l'enfer" qu'ont traversé les deux enfants franco-israéliens libérés lundi. Après avoir été emmenés dans la bande de Gaza "de façon sauvage", les enfants ont vécu "52 jours dans des tunnels, sans voir le jour et sans pouvoir parler", dit-elle, citant la mère des enfants. Selon ce témoignage disponible dans la vidéo en tête de cet article, ils étaient obligés de murmurer. "Ils n'avaient pas le droit de parler à haute voix, de peur de perdre leur vie." Une maltraitance dont commencent à peine à se remettre les deux enfants, "aidés par les psychologues". 

C'était très difficile
Rutin Munder, ex-otage du Hamas

Si bien que selon Thomas Hand, qui a retrouvé sa fille lundi, Emily ne faisait "que chuchoter, on ne pouvait pas l'entendre". "J'ai dû coller mon oreille à ses lèvres", a-t-il confié sur CNN. En cause, le "conditionnement" qu'ils ont subi lors de la prise d'otage. En captivité, les enfants n'avaient pas le droit de faire de bruit et n'étaient autorisés qu'à dessiner et jouer aux cartes. Mais "personne" n'a frappé les enfants, affirme son père à partir du récit de sa fille, estimant que "la seule force des voix" des terroristes devaient suffire à contrôler les plus jeunes.

Des récits qu'il faut toutefois prendre avec précaution. Le manque d'informations à ce sujet pouvant s'expliquer par les otages encore détenus. Reste que désormais, l'inquiétude des familles qui ont retrouvé leurs proches est palpable. Et la même question est dans tous les esprits. Comment se remettront-ils du choc psychologique ? Le chemin sera long, concèdent les familles.


Felicia SIDERIS

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