Guerre en Ukraine : inquiétudes autour de la sécurité de Volodymyr Zelensky

A Lo.
Publié le 27 février 2022 à 18h30, mis à jour le 8 mars 2022 à 18h27

Source : JT 20h WE

Dans une déclaration, le président Volodymyr Zelensky a assuré que "l'ennemi" l'avait identifié "comme la cible n°1".
Malgré des menaces pour sa vie, il refuse de quitter le territoire ukrainien.
Les inquiétudes concernant la sécurité du dirigeant ukrainien se fondent aussi sur des précédents.

Depuis que l'invasion de l'Ukraine par la Russie a débuté, le président Volodymyr Zelensky est régulièrement la cible du pouvoir russe. Après avoir justifié son intervention par une volonté de "dénazification" et de "démilitarisation" de l'Ukraine, Vladimir Poutine a accusé le gouvernement ukrainien d'être "une clique de drogués et de néonazis" et a appelé l'armée ukrainienne à le renverser, semblant trahir ses propres intentions. 

Les tentatives de renverser le pouvoir en Ukraine font partie des aspirations du président Poutine
Jen Psaki, porte-parole du gouvernement américain

En effet, durant une conférence de presse vendredi, Volodymyr Zelensky a expliqué que des informations lui permettait d'affirmer que les autorités russes le considéraient comme "la cible n°1". De l'autre côté de l'Atlantique, la porte-parole du gouvernement américain Jen Psaki rappelait que les responsables américains avertissaient depuis des semaines que "les tentatives de renverser le pouvoir en Ukraine font partie des aspirations du président Poutine"

Celle-ci a par ailleurs précisé que les États-Unis restaient en contact avec le dirigeant ukrainien et qu'ils savaient où il se trouvait. Selon une source des renseignements américains, citée par l'agence de presse AP, le chef de l'État ukrainien a refusé d'être exfiltré de Kiev par les États-Unis. "Le combat se passe ici", aurait-il insisté, assurant qu'il avait besoin de munitions anti-char et non d'un "taxi".

Refus de se rendre en Biélorussie

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian s'était également déclaré inquiet pour "la sécurité du président Zelensky". "Nous sommes en situation de pouvoir l'aider si nécessaire, mais il importe qu'il tienne sa place", a-t-il par ailleurs ajouté, sans donner plus de précision sur les conditions d'une éventuelle opération d'exfiltration. 

Bien qu'il reste en Ukraine, la prudence semble donc de mise du côté du chef de l'État ukrainien, pourtant souvent qualifié de naïf lors de son élection en 2019. Dimanche, il a refusé de se rendre en Biélorussie en réponse à la proposition russe de possibles pourparlers dans ce pays. "N'importe quelle autre ville nous conviendrait du moment qu'on ne nous tire pas des roquettes dessus depuis son territoire ", a affirmé Volodymyr Zelensky dans une vidéo en ligne. Depuis jeudi, une partie de l'invasion de l'Ukraine par la Russie est effectivement partie de Biélorussie.

Mais ces inquiétudes concernant la sécurité du président Zelensky sont aussi fondés sur des précédents. En 2004, le candidat ukrainien proeuropéen et chef de l'opposition Viktor Iouchtchenko a en effet accusé le gouvernement de l'époque, soutenu par Vladimir Poutine, d'avoir tenté de l'assassiner en l'intoxiquant à la dioxine. Si l'empoisonnement est avéré et que la piste des services secrets russes est envisagée, l'enquête ne n'est pas parvenue à des résultats définitifs. 

De même, lors de la période soviétique, le régime en place n'a pas hésité à intervenir militairement plusieurs fois dans des pays du bloc soviétique lorsque les gouvernements ne respectaient pas la doctrine de l'époque. Ce fut ainsi le cas en Hongrie, où la révolution de 1956, aspirant à plus de liberté, fut réprimée afin d'établir un nouveau gouvernement prosoviétique. Ce fut également le cas en 1968 en Tchécoslovaquie, qui vit les forces du Pacte soviétique envahir le pays pour arrêter l'élan réformateur du gouvernement de l'époque.


A Lo.

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