DOCUMENT TF1 - "J'ai vu son corps voler" : un ami d'Hedi raconte le tir de LBD dont a été victime le jeune homme

par JB Charlotte Gerbelot, Nicolas Carme, Paul Géli
Publié le 29 juillet 2023 à 21h14, mis à jour le 30 juillet 2023 à 9h16

Source : TF1 Info

Près d'un mois après les faits, un ami d'Hedi, présent lors de l'agression, témoigne au micro du 20H de TF1.
Il raconte des images dignes d'une "scène de film".
Les policiers accusés affirment ne pas se souvenir des faits.

Un ami d'Hedi, qui était présent la nuit du 1er au 2 juillet durant laquelle le jeune homme de 22 ans a été blessé à Marseille, témoigne anonymement au micro de TF1 de l'agression à laquelle il dit avoir assisté. "D'un coup, j'ai entendu un boum, j'ai tourné la tête et j'ai vraiment vu son corps voler (...). C'était une scène de film", décrit-il à propos du tir de LBD qui a touché Hedi à la tempe.

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"Je revois la scène toutes les nuits, tous les jours. (...) Des images comme ça, tu ne peux pas les oublier", estime-t-il, en rejetant l'idée que les policiers présents ne s'en souviennent pas. "Moi, je n'ai pas oublié, et Hedi encore moins."

C'est en effet ce qu'affirment certains des quatre policiers mis en examen. Pour Eric Henry, délégué du syndicat Alliance police nationale, interrogé lui aussi dans le reportage en tête d'article, il est au contraire possible que "la situation tendue" et le "contexte de guérilla" aient fait dominer "l'instinct de survie". "Forcément, ça altère la mémoire", selon  lui.

Les policiers avaient pour consigne de disperser plutôt que d'interpeller

Selon les informations de TF1, les policiers avaient reçu cette nuit-là l'ordre de limiter les interpellations, faute de place en cellule. "Les geôles étaient pleines, mes collègues qui s'occupaient du traitement judiciaire étaient totalement débordés, la consigne qui était donnée, c'était la dispersion avant toute chose", explique Eddy Sid, représentant syndical d'Unité police FO.

Opéré, Hedi a pu rentrer chez lui la semaine dernière. Il doit porter un casque après avoir perdu une partie de sa boîte crânienne. Il pourrait également ne jamais retrouver l'usage de son œil gauche.

Après la colère des policiers provoquée par l'incarcération, il y a une semaine, de l'un des agents de la brigade anticriminalité de Marseille suite à l'agression d'Hedi, Gérald Darmanin a donné rendez-vous en septembre aux syndicats pour des "pistes de réflexion" concernant la protection fonctionnelle des forces de l'ordre.


JB Charlotte Gerbelot, Nicolas Carme, Paul Géli

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