• Les pro-Russes intensifient les campagnes de désinformation en ligne contre les pays qui soutiennent l'Ukraine.
  • La France est particulièrement visée avec des techniques de plus en plus sophistiquées.
  • L'une des campagnes de désinformation, baptisée "Matriochka", a clairement pour but de nuire à la réputation des médias traditionnels.

Les multiples tentatives de déstabilisation en ligne se renforcent à l’approche des JO 2024.  L'une des campagnes de désinformation menée par la Russie porte le doux nom de "Matriochka", explique la journaliste Samira El Gadir dans la vidéo ci-dessus. Comme la poupée qu'elle désigne en russe, cette opération est composée de différentes couches et utilise simultanément plusieurs stratégies de désinformation. 

Photomontages

La première étape de cette campagne est de montrer des faux graffitis, des photomontages qui mettent en scène le président ukrainien Volodymyr Zelensky, par exemple en train de mendier. On trouve aussi des commentaires écrits, publiés par des comptes prorusses sur Telegram et sur le réseau social X, assortis de messages souvent anti-Ukraine.

La première étape de la campagne de manipulation est de montrer des faux graffitis, des photomontages qui mettent en scène Volodymyr Zelensky, par exemple en train de mendier.  - TF1Info
La première étape de la campagne de manipulation est de montrer des faux graffitis, des photomontages qui mettent en scène Volodymyr Zelensky, par exemple en train de mendier. - TF1Info

La diffusion est la deuxième étape de la "Matriochka". Pour cela, les auteurs usurpent l'identité de journaux européens et leur attribuent de faux reportages. En France, TF1 est le média le plus touché. Cette campagne concerne aussi les ministères, la Banque de France ou encore la mairie de Paris. Selon un rapport publié mardi 4 juin, plus de 800 organismes ont été ciblés partout dans le monde au cours des derniers mois par une opération attribuée à la Russie, baptisée "Overload", rapportent les entreprises de cybersécurité CheckFirst et Reset.

Saturer le terrain

La dernière étape de la campagne "Matriochka" est de donner de l'ampleur à tous les faux contenus. Pour cela, les auteurs interpellent régulièrement les journalistes en leur demandant de vérifier des infox qui ont été créées de toute pièce, mails à l’appui. Ces personnes atteignent parfois leur but : pendant que les journalistes sont occupés à vérifier ces fausses informations, les auteurs de cette campagne de déstabilisation, eux, occupent le terrain grâce à une armée de trolls qui diffusent leurs messages toutes les 45 secondes. 

Des faux articles de la presse allemande sont apparus en ligne pour monter une rumeur de toutes pièces

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Ces manoeuvres remplissent plusieurs objectifs : d'abord nuire à la réputation des médias traditionnels ; ensuite créer de la confusion, dans la mesure où devient difficile de distinguer les vrais articles des faux ; enfin diviser les populations occidentales sur la question de l’aide à apporter à l’Ukraine.

Samira EL GADIR

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