Au bout de sept ans de présidence, nul ne peut définir la ligne directrice de l'action d'Emmanuel Macron. Tel Louis II de Bavière, le président a fait du déguisement et de la mise en scène une habitude. Gabriel Attal, comme Jordan Bardella se prêtent aussi à ce jeu, se regardant embarquer les foules par une formule ciselée. Mais il est grand temps d'arrêter la comédie, juge Natacha Polony, directrice de la rédaction de « Marianne ».
Depuis sept ans qu’Emmanuel Macron préside aux destinées de la France, nul n’a pu réellement définir ni une vision ni une ligne directrice de son action. Passé du néolibéralisme décomplexé, tendance école de marketing, aux éloges appuyés de la souveraineté, atlantiste pendant sa campagne, puis défenseur farouche de la voix singulière de la France contre l’« État profond » du Quai d’Orsay, avant de se rêver en chef de file d’une Europe prête à envoyer des troupes contre l’armée russe, nommant à l’Éducation nationale le très laïque Jean-Michel Blanquer, puis le décolonial Pap Ndiaye, puis Gabriel Attal, chantre de l’autorité et des groupes de niveau, enfin Nicole Belloubet, qui considère tout cela comme des « fadaises » réactionnaires… ce président de la République n’est pas seulement musclé, il est très souple…