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Politique Le Pen
La présidente du groupe parlementaire du Rassemblement national, Marine Le Pen, assiste à une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris, le 1er avril 2025, le lendemain de sa condamnation dans l'affaire des assistants parlementaires du FN.
La présidente du groupe parlementaire du Rassemblement national, Marine Le Pen, assiste à une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris, le 1er avril 2025, le lendemain de sa condamnation dans l'affaire des assistants parlementaires du FN.
ANNE-CHRISTINE POUJOULAT/AFP

Inéligibilité de Le Pen : 64 % des Français sont pour le maintien de l'exécution provisoire

Polarisation

Par Marianne avec AFP

Publié le

Près des deux tiers (64 %) des Français ne souhaitent pas que la loi sur l'exécution provisoire pour un élu condamné en première instance soit modifié, selon un sondage Ifop publié ce vendredi 4 avril pour « Ouest-France ». Ce 31 mars, Marine Le Pen a été condamnée à deux ans de prison ferme et cinq ans d'inéligibilité immédiate – le jugement complet est à retrouver sur le site de Marianne – pour détournement de fonds publics dans l'affaire des assistants parlementaires du FN.

Selon un sondage Ifop paru ce vendredi 4 avril pour Ouest-France, deux tiers des Français (64 %) se disent contre une modification de la loi qui viserait à supprimer l'exécution provisoire pour un élu condamné en première instance. Le 31 mars dernier, Marine Le Pen était condamnée à deux ans de prison ferme et cinq ans d'inéligibilité immédiate – le jugement complet est à retrouver sur le site de Marianne – pour détournement de fonds publics dans l'affaire des assistants parlementaires du FN (ancien nom du Rassemblement national, RN).

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Ce jugement a débouché sur l'émergence d'un débat ultra-polarisé sur la légitimité de la justice à empêcher la candidate la plus populaire du pays à se présenter à la présidentielle de 2027.

Clivages politiques sur l'exécution provisoire

À l'extrême droite du spectre politique, ce sont près de 68 % des sympathisants du RN qui souhaitent la suppression de l'exécution provisoire lorsque celle-ci est décidée en première instance pour un élu. Le jugement rendu à l'égard de la chef de file du RN annule pour le moment – un procès en appel peut intervenir avant mai 2027 et la peine d'inéligibilité pourrait être réduite à 18 mois ou 2 ans –, ses espoirs d'accéder à la prochaine élection présidentielle. Seuls 36 % des Français, toutes affiliations politiques confondues, y sont favorables.

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Un autre sondage réalisé par Cluster17 pour Le Point publié le 2 avril démontrait également que 61 % des Français considèrent que la condamnation de Marine Le Pen était « justifiée », voire « tout à fait justifiée » pour 43 % des répondants. Les réponses au sondage témoignent non sans surprise d'un clivage politique très prononcé : les partisans du respect de la décision de justice se situent majoritairement à gauche, tandis que 82 % de l'électorat RN et 86 % des votants de Reconquête! estiment que cette peine est « injustifiée ».

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Une question sur laquelle le Parlement pourrait être amené à se prononcer puisqu'Éric Ciotti, patron des députés UDR à l'Assemblée nationale et allié du RN, a annoncé que son groupe déposerait une proposition de loi en juin prochain pour « supprimer » l'exécution provisoire. Face au « déni de démocratie », à la « tyrannie des juges », voire au « coup d'État judiciaire », les fervents défenseurs de la cheffe de file du parti d'extrême droit appellent à un grand rassemblement de soutien ce dimanche 6 avril.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne