Voulue par François Mitterrand, la campagne référendaire sur la ratification du traité de Maastricht a inauguré un clivage structurant de notre vie politique. Pour la première fois dans l’histoire de la République, un combat électoral a opposé gagnants et perdants de la mondialisation, « cercle de la raison » et défenseurs d’une « autre politique » économique.
« Venez, Roger. On va faire une belote. » Dimanche 20 septembre 1992. Dans ses locaux de campagne de la rue François-Ier, à Paris, Philippe Séguin cherche à se vider la tête. Son équipe attend fébrilement les résultats du référendum sur la ratification du traité de Maastricht. Les derniers sondages annoncent une nette victoire du oui. La France traverse l’un de ces moments charnières qui façonnent l’Histoire.