Rédactrice en chef de Novastan, site d’information sur l’Asie centrale, Paulinon Vanackère détaille pour « Marianne » les raisons de l'embrigadement de Tadjiks établis en Russie par l'État islamique : la politique ultra-séculaire au Tadjikistan, et une importante population émigrée en Russie, exposée au racisme, et à la discrimination, vivant et travaillant dans des conditions précaires.
Marianne : Lors d'un échange téléphonique avec Vladimir Poutine, le président tadjik Emomali Rahmon a fermement condamné l’attentat du Crocus City Hall à Moscou, en soulignant que « les terroristes n'ont ni nationalité, ni patrie, ni religion ». Est-ce à dire que le chef d'État tadjik nie la participation de ses concitoyens ?
Paulinon Vanackère : Après un démenti initial, qui portait sur des personnes innocentées depuis, les autorités ne nient plus que les terroristes présumés arrêtés sont des Tadjiks, mais il n'y a quasiment aucune communication sur le sujet au niveau officiel.
Mis à part le communiqué sur l'appel téléphonique entre les deux présidents, où il est précisé que la coopération bilatérale sur le terrorisme va être renforcée, les médias ont diffusé des images de la visite du Premier ministre à l'ambassade russe, où il a signé le registre des condoléances.
En revanche, les célébrations de Norouz, fête tadjike majeure, qui aurait dû se tenir ce dimanche 24 mars, ont été reportées au lendemain.