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Emmanuel Macron a appelé les alliés de l'Ukraine réunis à Paris à un « sursaut » pour assurer la « défaite » de la Russie, annonçant de nouvelles mesures pour fournir plus d'armes à Kiev.
Emmanuel Macron a appelé les alliés de l'Ukraine réunis à Paris à un « sursaut » pour assurer la « défaite » de la Russie, annonçant de nouvelles mesures pour fournir plus d'armes à Kiev.
GONZALO FUENTES/POOL/AFP

Macron n'exclut pas l'envoi de troupes en Ukraine, un "consensus" sur l'autonomie de la Corse, vers une trêve à Gaza pour le ramadan : les 3 infos de la nuit

Pendant que vous dormiez

Par Marianne avec AFP

Publié le

Emmanuel Macron appelle les alliés de l'Ukraine à un « sursaut » et n'exclut pas l'envoi de troupes occidentales à l'avenir. Gérald Darmanin entrevoit un « consensus » sur l'autonomie de la Corse, tandis que les élus se disent « optimistes » à l'issue d'une réunion ce lundi soir. Joe Biden affirme qu'Israël cesserait ses « opérations » à Gaza lors du ramadan dans le cadre d'une trêve. Les informations de la nuit qu’il ne fallait pas manquer.

« Assumer » une « ambiguïté stratégique » en Ukraine

Emmanuel Macron a appelé lundi les alliés de l'Ukraine réunis à Paris à un « sursaut » pour assurer la « défaite » de la Russie, annonçant de nouvelles mesures pour fournir plus d'armes à Kiev et refusant d'exclure l'option d'un envoi de troupes occidentales à l'avenir. Cette conférence organisée à la hâte par le président français, en présence de vingt-sept autres pays, intervient à un moment critique pour l'Ukraine, en attente des armes occidentales nécessaires à sa survie. « Nous sommes à coup sûr au moment d'un sursaut qui est nécessaire de notre part à tous », a lancé Emmanuel Macron à ce sommet devant plusieurs chefs d'État et de gouvernement européens. Pour autant, « nous avons la conviction que la défaite de la Russie est indispensable à la sécurité et la stabilité en Europe », a-t-il martelé.

Le président a énuméré plusieurs mesures pour amplifier l'effort en faveur de l'armée ukrainienne, évoquant un engagement à « produire plus » d'armes européennes, et annonçant la création d'une « coalition pour les frappes dans la profondeur » afin de fournir à Kiev des « missiles et bombes de moyenne et longue portée ». Il a également expliqué que « beaucoup de pays européens et non européens qui ont des munitions disponibles » avaient été « démarchés ». Le président français s'est montré plus offensif que jamais lorsqu'il a été interrogé sur la possibilité que des pays occidentaux décident d'envoyer des troupes sur le sol ukrainien.

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« Il n'y a pas de consensus aujourd'hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu. Nous ferons tout ce qu'il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre », a affirmé Emmanuel Macron, disant « assumer » une « ambiguïté stratégique ». De quoi susciter des réactions du côté de l'opposition de gauche. « La guerre contre la Russie serait une folie », a réagi sur X le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, jugeant « irresponsables » les déclarations de Macron. Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure a, lui, dénoncé une « inquiétante légèreté présidentielle » sur le même réseau social : « Soutenir la résistance ukrainienne oui. Entrer en guerre avec la Russie et entraîner le continent. Folie. »

La Corse, « une autonomie dans la République »

Gérald Darmanin a estimé que l'État et les élus de Corse cheminaient « vers un consensus » sur un projet de réforme constitutionnelle permettant une autonomie de l'île, à l'issue d'une longue réunion lundi soir à Paris saluée par les participants. Lors d'un dîner qui a duré près de 4 h 30 place Beauvau, le ministre de l'Intérieur a fait une « proposition d'écriture constitutionnelle » comportant « cinq grandes avancées », a-t-il indiqué dans la nuit de lundi à mardi. « Je pense que nous cheminons vers un consensus », s'est-il félicité, en espérant que celui-ci permette « ensuite à l'assemblée territoriale, au président de la République et demain, peut-être, au Parlement de réformer la Constitution pour la Corse ».

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Le premier sujet mentionné par le ministre est la reconnaissance « que la collectivité de Corse a une place singulière dans la Constitution », avec ses « spécificités linguistiques, culturelles et insulaires » et « son attachement à la terre ». Deuxième point : le gouvernement souhaite que la Corse dispose d'une « habilitation générale » pour adapter à sa situation des textes législatifs et réglementaires. Troisièmement, la Corse serait dotée de la compétence législative et réglementaire, c'est-à-dire d'une autonomie normative, dans des domaines qu'une loi organique fixerait. Avec « deux garde-fous », a prévenu Darmanin : chaque texte devra être soumis au Conseil d'État pour avis et au contrôle du Conseil constitutionnel. Quatrième point : les Corses seront consultés sur ce nouveau statut, et devront donner leur accord.

Enfin, il faudra décider si la réforme est inscrite dans un titre de la Constitution, comme le souhaitent les nationalistes, ou un simple article, option qui a la préférence d'Emmanuel Macron. Le président autonomiste du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, a salué « un état d'esprit constructif, une volonté de rechercher un consensus et un certain nombre d'acquis très significatifs ». « Ce soir, il y a des raisons sérieuses d'être optimistes, même s'il convient de continuer à être prudents », a-t-il résumé. Et de se réjouir : « Il est acté, en l'état actuel du texte, que la Corse sera dotée d'un statut d'autonomie au sein de la République ». Lors d'une visite le 28 septembre, le président avait donné six mois aux groupes politiques insulaires pour parvenir à un accord avec le gouvernement sur un « texte constitutionnel et organique » qui donnerait à la Corse « une autonomie dans la République ».

Vers une trêve pour le ramadan à Gaza ?

Le président américain Joe Biden a affirmé lundi soir qu'Israël cesserait ses « opérations » militaires contre le Hamas dans la bande de Gaza lors du ramadan dans le cadre d'une trêve en cours de négociation. « Le ramadan arrive et il y a eu un accord des Israéliens selon lequel ils ne s'engageraient pas dans des opérations durant le ramadan, afin de nous donner le temps de faire sortir tous les otages » détenus par le mouvement islamiste palestinien, a déclaré Joe Biden dans un entretien à la télévision américaine NBC. L'espoir d'une trêve entre Israël et le Hamas est donc de nouveau relancé ce mardi, le président américain Joe Biden ayant évoqué une possible trêve d'ici la semaine prochaine, au moment où la crise humanitaire menace de se transformer en famine à Gaza.

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« J'ai espoir que d'ici lundi prochain, nous ayons un cessez-le-feu », a ainsi déclaré le président américain plus tôt dans la soirée ce lundi soir à New York. « Mon conseiller à la sécurité nationale me dit que nous sommes proches, ce n'est pas encore fait », a-t-il nuancé. L’Égypte, le Qatar, les États-Unis, la France et d’autres pays tentent de négocier depuis plusieurs semaines un nouveau cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Les discussions portent sur une trêve de six semaines associée à une libération d'otages détenus par le Hamas et à celle de prisonniers palestiniens détenus par Israël, ainsi que l'entrée à Gaza d'une importante quantité d'aide humanitaire.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne