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En matière de kompromat, Vladimir Poutine, formé au KGB, est un grand maître. Et pour cause. C’est grâce à un kompromat que l’actuel président russe s’est hissé aux plus hautes fonctions. Une opération magistrale sans laquelle l’histoire du monde eût été différente.
En matière de kompromat, Vladimir Poutine, formé au KGB, est un grand maître. Et pour cause. C’est grâce à un kompromat que l’actuel président russe s’est hissé aux plus hautes fonctions. Une opération magistrale sans laquelle l’histoire du monde eût été différente.
Alexander Zemlianichenko/AP/SIPA

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Chantage, sextape… De l'URSS à Poutine, l’art russe si particulier du “kompromat”

Espionnage

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La technique du « matériel compromettant » – dans le sabir du monde de l’espionnage – ne date pas d’hier. Sous de Gaulle puis sous Pompidou, les Soviétiques en usèrent avec malignité. Ancien du KGB, Poutine a été à bonne école pour maîtriser ce redoutable procédé.

Un autre Français célèbre a bien failli y laisser sa carrière : Chirac. « Il y a eu un voyage officiel à Moscou, se souvient un ancien du contre-espionnage, et Chirac, le temps d’un week-end, avait voulu visiter Leningrad. Il avait un billet de couchette sur la Flèche rouge, le train rapide de l’époque. Dans son compartiment à deux places l’attendait une autre hirondelle du KGB… » De retour à Paris, le futur président en a été quitte pour une « grosse avoinée » de Pompidou. Kompromat ou tentative de kompromat ? En tout cas, une opération « classique » pour les services d’espionnage, mais aux multiples exploitations possibles. « Si vous tenez quelqu’un, vous pouvez soit l’empêcher de faire une chose, soit l’obliger à en faire une autre, cela offre une infinité de possibilités », glisse un ancien espion.

En matière de kompromat, Vladimir Poutine, formé au KGB, est un grand maître. Et pour cause. C’est grâce à un kompromat que l’actuel président russe s’est hissé aux plus hautes fonctions. Une opération magistrale sans laquelle l’histoire du monde eût été différente. Elle commence en 1997. Six ans après l’accession au pouvoir du premier président non communiste, l’ère Eltsine vacille déjà. Le système post-soviétique est gangrené par la corruption. Le procureur général de la Russie, Iouri Skouratov, a lancé une rafale d’enquêtes judiciaires qui menacent l’homme fort du Kremlin, sa famille et ses plus proches amis oligarques. L’année suivante, en 1998, Eltsine nomme à la tête du FSB un ex-agent du KGB, longtemps proche du maire de Saint-Pétersbourg, lequel a été emporté lui aussi pour des affaires de corruption. Il se nomme Vladimir Poutine.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne