Jusqu'au-boutistes, ces parlementaires poussent à fond leur logique et leurs tocades. Champions de la longévité, ils battent de drôles de records.
Le 26 juin, quelques jours après le second tour des élections législatives, aucun hommage, aucune cérémonie n’est venu commémorer le centenaire de la disparition de Lucien Cornet, pourtant décédé à Paris le 26 juin 1922. Nul ne se soucie plus de ce député radical-socialiste de l’Yonne qui fut élu au Palais-Bourbon de 1896 à 1909, avant de partir au Sénat. Un parlementaire de l’espèce besogneuse, l’un de ces 16 000 individus qui, depuis la Révolution de 1789, siégèrent obscurément dans les assemblées françaises.
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Est-ce à dire que Lucien Cornet n’a rien fait ? Non : seule l’ingratitude de ses concitoyens a plongé dans l’oubli les efforts que ce personnage inventif et philanthrope a accomplis pour transformer la France. Né à Paris le 1er mars 1865, fils d’artisans, Lucien Cornet grandit dans ce milieu des « couches nouvelles » qui s’élèvent vers la petite bourgeoisie durant la seconde moitié du XIXe siècle. Dès l’enfance, il voit Gambetta, qui vient chez son père porter la bonne parole républicaine. L’immense orateur, dont la voix chaude fait vibrer les murs du modeste salon familial, lui laisse une forte impression.