Ultraminoritaires sur les plateformes de livraison type Uber Eats ou Deliveroo, les rares femmes livreuses jonglent avec un quotidien très chronométré. Dans cet environnement très masculin, les conditions de travail sont difficiles et la concurrence sans pitié.
Il est midi. Les notifications déferlent sur le téléphone de Catherine Oriede, une livreuse qui vit à Bordeaux. La sexagénaire est inscrite sur la plate-forme de livraison de repas Uber Eats depuis 2018. Malgré les températures estivales, elle a le visage souriant. « Chaque jour, je me fixe comme objectif personnel soixante euros à gagner, explique-t-elle. Parfois, j’accepte des commandes moins bien payées, surtout l’été, où tout le monde part en vacances. »
Ancienne gendarme, Catherine Oriede a reçu une balle à l’épaule dans l'exercice de ses fonctions. Depuis cet accident, elle perçoit une pension d’invalidité « mais j’ai tellement de charges que ça ne suffit pas ». Elle énumère ses dépenses qui n’en finissent pas, de la location du vélo au forfait téléphonique, en passant par sa mutuelle, et l’une de ses filles qui habite avec elle.