Depuis un an, près de 120 000 Ukrainiens ont bénéficié d’une protection de la France, dont 20 000 sont déjà repartis. Avec eux, l'Hexagone découvre des immigrants pressés de rentrer chez eux. De quoi perturber les institutions, habituées à des déplacés désireux d'établir leur vie dans le pays d'accueil.
« Quand elle a compris, l’été dernier, que la guerre allait durer, Julia a décidé de regagner l’Ukraine avec son fils pour retrouver son mari », raconte Ayyam Sureau, à la tête de l’association Pierre Claver en charge de l’accueil de réfugiés statutaires – c'est-à-dire ayant obtenu la protection de la France. Son amie Ludmila l’a suivie, elle aussi sans même prendre la précaution de renouveler son titre de séjour français valable six mois. « Cela peut nous paraître contre-intuitif, explique Ayyam Sureau. Mais il y a une logique : on rentre chez soi quand on comprend que ce n’est pas une petite affaire, on veut être auprès de ses proches. » Quitte à se mettre en danger.