Lors de la présentation du plan de transports pour les Jeux olympiques de Paris ce lundi 25 mars, la patronne d'Île-de-France Mobilités a conseillé aux usagers de… marcher.
À quel moment peut-on parler de fiasco pour un réseau de transports ? Sans trop s’avancer, on peut dire que le stade où les autorités recommandent de se déplacer à pied est un indicateur assez fiable d’une organisation défaillante. Or, c’est justement à cette piteuse recommandation qu’en est rendue la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse.
Lors de la présentation du plan de transports pour les Jeux olympiques de Paris ce lundi 25 mars, la présidente du Conseil régional d'Île-de-France et donc patronne d'Île-de-France Mobilités a donné son conseil pour éviter l’asphyxie dans les stations de métro et de RER : finir son trajet à pinces. Pas con !
Tantôt navrante, tantôt comique, la conférence immortalisée par nos confrères de BFMTV, consacrée à la présentation du site anticiperlesjeux.gouv par l’élue Les Républicains, tient des tutoriels foireux de Jérôme Bonaldi. « Comment est-ce que ça marche le site anticiperlesjeux ? Ben vous prenez votre ligne, vous tapez votre ligne, euh… et vous dites par exemple que vous allez au Trocadéro. Pas de chance, euh et voilà… le Trocadéro on vous dit les horaires d’affluence à la gare. Vous voyez que jusqu’à 19 heures vous êtes bon. Qu’à partir de 20 heures ça commence à devenir compliqué et qu’à 21 heures ce sera difficile, voilà », explique péniblement l’ancienne candidate à l’élection présidentielle.
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Au cas où les Franciliens seraient trop bêtes pour comprendre un code couleur, Valérie Pécresse explique : « Le rouge, c’est "à éviter" : temps d’attente pour accéder au quai supérieur à quinze minutes. Orange, c’est "extrêmement fréquenté", orange pâle, c’est "très fréquenté", et vert c’est "à privilégier". »Et d’enchaîner sur la trouvaille du siècle :« Vous avez la situation des autres stations, ce qui vous permet, au lieu de descendre à Trocadéro, de descendre à la station d’avant, puisqu’elle est verte, et de marcher 100 mètres. »
« C’est bon pour la santé »
Après l’augmentation du prix des tickets – « fixé à 4 euros justement pour que personne n’en achète et ainsi éviter l'embolie des guichets », explique Pécresse – et le fameux « L’important, c’est de télétravailler » – comprendre « L’important, c’est de ne pas se déplacer » –, la nouvelle consigne de la région pour les JO est encore plus simple : « Marchez ! » On a hâte de voir les affiches dans les couloirs du métro. « Quand on dit 600 mètres ça peut faire peur, mais ça n’est que dix minutes de marche », tente l’ancienne ministre. Poussons la logique jusqu’au bout : à quoi bon s’embêter avec un réseau de transports, si la marche n’est pas si terrible ?
Avec une autodérision confinant au cynisme, Valérie Pécresse croit bon d’ajouter : « Donc c’est vraiment miser sur l’intelligence collective hein… En tout cas on a mis toute notre intelligence à nous dedans, donc si vous ne voulez pas en profiter, c’est un choix, mais enfin y a beaucoup de travail derrière. »
L’électeur francilien est en droit de se demander si sa présidente de région ne se paie pas ouvertement sa tête lorsqu’elle conclut en assurant qu’il ne « faut pas avoir peur de faire un peu de marche », parce que « c’est bon pour la santé ». « On est au mois d’août, on espère qu’on en profitera aussi pour voir le bois de Boulogne et les berges de la Seine », ricane Valérie Pécresse. On verra Montmartre, aussi ?
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La présidente de région pense avoir les statistiques de son côté en affirmant que « le tiers des visiteurs des Jeux » aura « entre 25 et 35 ans » : « On espère qu’entre 25 et 35 ans, on peut de temps en temps prolonger le trajet à pied. » Compris les feignasses de jeunes ? Rappelons une autre statistique à Valérie Pécresse, électorale cette fois : 4,78, son score en pour cent à la présidentielle. Moins que le temps d’attente entre deux métros.
