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Ce bourg finistérien de 5 000 habitants, battu par les vents et marqué par la houle, est la commune française qui compte la plus forte proportion de « premiers concernés » par le projet de réforme des retraites. Un habitant sur dix y est né entre 1961 et 1965, la tranche d’âge qui devrait commencer à travailler plus longtemps, une fois le texte adopté.
Ce bourg finistérien de 5 000 habitants, battu par les vents et marqué par la houle, est la commune française qui compte la plus forte proportion de « premiers concernés » par le projet de réforme des retraites. Un habitant sur dix y est né entre 1961 et 1965, la tranche d’âge qui devrait commencer à travailler plus longtemps, une fois le texte adopté.
Pierre Lann

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Réforme des retraites : dans le Finistère, les "premiers concernés" ne veulent pas finir leur vie trop usés

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Le bourg breton de Penmarc’h est la commune de plus de 5 000 habitants qui compte le plus de Français directement visés par le projet de réforme : un résident sur dix est né entre 1961 et 1965. Et l’on s’y montre hostile au projet de Macron. Par défiance envers ce président, mais aussi parce que, ici, les corps sont meurtris.

Des chariots élévateurs déplacent des caisses de poissons entre les hangars du port de Saint-Guénolé, à Penmarc’h. Ce n’est pas le bout du monde, mais presque celui de la France de l’Ouest. Ce bourg finistérien de 5 000 habitants, battu par les vents et marqué par la houle, est la commune française qui compte la plus forte proportion de « premiers concernés » par le projet de réforme des retraites. Un habitant sur dix y est né entre 1961 et 1965, la tranche d’âge qui devrait commencer à travailler plus longtemps, une fois le texte adopté.

La curiosité statistique s’explique sans doute par les prix croissants de l’immobilier, qui empêchent les jeunes de s’installer. Mais d’autres y voient aussi les effets positifs sur la natalité de l’âge d’or de la pêche. C’était dans les années 1960, les poches des marins – payés en espèces – débordaient littéralement de billets, racontent les plus anciens. La période est moins faste désormais. Mais, en cette froide matinée d’hiver, on a quand même débarqué du grondin, du congre et de la raie aux Paniers de la mer, un atelier d’insertion professionnelle installé sur les quais. La température frise les 0 °C. Un léger filet d’eau glacée recouvre le sol et saisit la plante des pieds. Six jeunes s’attellent, sur une grande table en inox, à la découpe du poisson frais, qui sera ensuite distribué à des associations d’aide alimentaire. Un travail au couteau répétitif, dans le froid et l’humidité. Un de ceux qui abîment durement les corps.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne