Accueil

Politique Gouvernement
"Du vent, du toc" : quand la com du gouvernement fait appel à Publicis pour produire un rapport… vide
Capture d'écran

Article abonné

"Du vent, du toc" : quand la com du gouvernement fait appel à Publicis pour produire un rapport… vide

Info Marianne

Par

Publié le

Je m'abonne pour 1€

« Marianne » s’est procuré une analyse coproduite par le Service d’information du gouvernement (SIG) et le groupe Publicis, censée servir de matrice à la communication de l’État. À qui n’a pas peur du vide, nous proposons donc une excursion exclusive chez les brasseurs de vent.

Un « merci » comme un « merde ». Le mot est là, jeté en gras à la quarante-huitième diapositive d’un document baptisé « Récit directeur – Point d’étape no 1 », en date du 9 février 2023. Il voisine avec une autre mention : « Service d’information du gouvernement ». Le logo de Publicis Groupe a quant à lui disparu de cette dernière page, mais apparaît bien en tête de la « présentation ». « Merci », mais pour quoi ? En fait de « récit directeur », nous avons sous les yeux une bouillie informe, inarticulée, absconse, pleine de références, de logos et de citations « inspirantes » alignés comme autant de points dessinant un gigantesque doigt d’honneur intellectuel à quiconque prend vaguement au sérieux l’État et les contribuables. Le Service d’information du gouvernement (SIG), c’est cette entité méconnue, rattachée directement à Matignon, chargée de suivre l’opinion pour le compte de la Première ministre et d’organiser la communication gouvernementale. Pour s’acquitter de sa tâche, le SIG fait donc appel – premier motif de grincement de dents – à des agences comme Publicis ou Bloom. Autrement dit : un service censé s’occuper de la communication de l’État sollicite des communicants du privé pour que ces derniers expliquent à d’autres communicants de l’État (préfectures, ministères) comment communiquer…

Votre abonnement nous engage

En vous abonnant, vous soutenez le projet de la rédaction de Marianne : un journalisme libre, ni partisan, ni pactisant, toujours engagé ; un journalisme à la fois critique et force de proposition.

Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne