À quoi jouent donc le chancelier allemand Olaf Scholz et son parti dans le conflit ukrainien ? Désirent-t-ils réellement la victoire de l’Ukraine ? Depuis la révélation par Moscou d’écoutes faites sur des officiers de l’armée de l’air allemande, les prises de position successives du dirigeant allemand et de ses proches n’ont cessé de provoquer l’incrédulité et les critiques. Autant dans l’opposition conservatrice que chez ses alliés politiques et jusqu’au sein de son parti.
Ce 28 mars, une lettre ouverte d’Heinrich Winkler, l’un des historiens les plus connus d’Allemagne, et quatre de ses éminents collègues, occupait la « une » des grands médias d'Outre-Rhin. Dans ce texte, les cinq chercheurs attaquent frontalement le chancelier Olaf Scholz et son chef de groupe parlementaire au Bundestag, le Parlement, Rolf Mützenich. Lors d’un débat sur les livraisons de missiles Taurus à l’Ukraine, le 14 mars au Bundestag, l'élu a en effet posé la question suivante à un hémicycle stupéfait : « N'est-il pas temps que nous ne parlions pas seulement de la manière de mener une guerre, mais aussi de la manière de geler une guerre et d'y mettre fin plus tard ? ». La lettre des historiens qualifie cette déclaration de « fatale » et évoque « une conception à courte vue de la paix chez certains camarades ».
