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Jean-Luc Mélenchon, Rima Hassan et David Guiraud
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Après Rafah, l'histoire donne-t-elle raison à La France insoumise ?

Validation

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Alors que le PS est poussé par les événements à abandonner l’équilibre précaire qu’il tenait jusqu’alors sur la question palestinienne, les insoumis trouvent dans l’horreur de Rafah une validation a posteriori de leur stratégie politique de clivage radical.

Comment pourrait-il en être autrement ? Le massacre survenu dans un camp de civils de Rafah, bombardé par l’armée israélienne le dimanche 26 mai, ressemble fort à un point de bascule pour le Parti socialiste, poussé par les événements à abandonner l’équilibre précaire qu’il tenait jusqu’alors, entre condamnation du Hamas et dénonciation d'une riposte israélienne ayant perdu toute mesure. Dans la dernière ligne droite d’une campagne européenne écrasée par le dossier palestinien, les insoumis trouvent dans l’horreur de Rafah une validation a posteriori de la ligne refusant d’adjoindre le qualificatif « terroriste » à l’attaque du 7 octobre, ayant conduit à l’éclatement de la Nupes.

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« Maintenant ils mènent la bataille, après l’horreur d’hier soir, a lancé Jean-Luc Mélenchon lundi à l’adresse du PS, lors de son meeting à Besançon. Regardez comment les mêmes sont ressortis. Ils mènent la bataille, mot par mot, comme sur une ligne de crête, pour empêcher que le crime soit nommé, continuait le fondateur de La France insoumise. Maintenant c’est eux qui parlent de massacre, et qui disent qu’il faut l’arrêter. Fallait vous réveiller avant, si vous êtes vraiment sincères ! Il fallait le dire au début ! Maintenant on ne parle pas seulement de massacre, on parle de génocide ! » Sur X (ex-Twitter), l’activiste Rima Hassan, en 7e position sur la liste de La France insoumise mais véritable tête d’affiche de la campagne, pointe, elle aussi, l’inflexion des socialistes : « Je vois la gauche de Faure et de Glucksmann parler de carnage, de boucherie, la même gauche de Hollande qui parlait de victimes collatérales. Quand ils auront épuisé tous les synonymes, ils songeront peut-être à poser les termes du génocide. Refuser de nommer le crime, c’est le blanchir. »

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne